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Pourquoi Higuaín est-il le prochain Ballon d’or
Par Eric Carpentier
Ce samedi soir, Gonzalo Higuaín retrouve ses anciens coéquipiers du Napoli. Mais la vraie date qui compte dans l'agenda de Pipita, c'est le 13 décembre prochain. Car ce jour-là, Higuaín repartira avec un trophée à poser sur la cheminée. Eh ouais.
Parce qu’il est nommé, lui
Et quoi qu’on en pense, c’est quand même mieux pour décrocher la timbale. Benzema, ses vingt-quatre buts en Liga et sa Ligue des champions peuvent être « MDR… » , ça ne fera pas avancer leur cause d’un iota. Et peu importe que KB9 ait poussé Higuaín à prendre la porte de la Maison-Blanche en 2013. Et peu importe qu’Higuaín ait autant pesé sur la finale de la Copa América Centenario que Benzema sur celle de l’Euro. La réalité est là : Gonzalo de Brest a enfin réussi à se débarrasser du Karim de Lyon. Le premier pas vers la liberté et le Ballon d’or.
Parce que Pavel Nedved le dit
« C’est le meilleur attaquant du monde » : le jugement est sûr, sans demi-mesure, définitif. Et il ne vient pas de Jorge, le padre, mais du classieux Pavel Nedvěd. Soit le successeur de Zidane à la Juventus et du chevalier Masopust dans la liste, réduite, des lauréats tchèques du Ballon d’or. Pavel Nedvěd n’est pas n’importe qui, alors quand le sosie officiel de Lorant Deutsch parle, on l’écoute autrement plus que son double. Bon, le fait qu’il soit aussi vice-président de la Juve biaise peut-être un peu le jugement, mais est-on vraiment obligé de s’arrêter aux détails ?
Parce qu’il coûte plus cher qu’un autre futur Ballon d’or
Mardi, à l’occasion de l’assemblée générale des actionnaires du club, Giuseppe Marotta a révélé les chiffres du transfert de Paul Pogba à Manchester : une commission hallucinante de 27 millions d’euros directement dans la grosse poche de Mino Raiola, et 72 millions pour la Vieille Dame, sans oublier cinq bâtons à venir si Pogba et Manchester ne font pas n’importe quoi (prolongation du contrat ou départ à plus de 50 millions). Ce qui fait d’Higuaín le joueur le plus cher de l’année du haut de ses 90 millions d’euros. Et si c’est le plus cher, c’est parce que c’est le meilleur. Non ?
Parce qu’il est presque Soulier d’or
Avec trente-six buts en 2015-2016, en plus de mettre son nom tout en haut des meilleurs buteurs sur une saison de Serie A, Gonzalo Higuaín aurait pu légitimement prétendre à chausser le Soulier d’or. Mais de l’autre côté de la Méditerranée, Luis Alberto Suárez a tout bouffé sur son passage, plantant quarante fois ses crocs en tente-cinq matchs et ne laissant à Higuaín que les miettes d’une place d’honneur. Reste que depuis cinq ans, les deux premiers au Soulier d’or sont aussi les deux premiers au Ballon d’or. Higuaín a donc une chance sur deux d’attraper le trophée. Et comme, à Barcelone, le Ballon d’or ne peut être que pour Messi, cette année, c’est Higuaín qui ramasse.
Parce qu’il devient indispensable en Ligue des champions
Pas décisif dans les grands matchs, Gonzalo ? Ce serait évidemment une erreur que de réduire Pipita à un vulgaire Zlatan argentin. Certes, avec le Real, son ratio but par match en Europe était plus faible que ceux de Marouane Chamack ou Peter Crouch. Mais à Naples, le goleador a fait mouche cinq fois en sept matchs de C1. Et s’il a dû se contenter de la Ligue Europa la saison dernière, cette année, Higuaín compte bien casser des filets. Contre Séville, il était encore en rodage. À Lyon, il n’a rien pu faire face à Yanga-Mbiwa. Mais opposé à Zagreb, Higuaín n’a eu besoin que de trente minutes pour montrer toute l’étendue de son efficacité. Un ballon de Pjanić, un contrôle poitrine, un plat du pied : avec ce but, Higuaín s’est lancé tout droit vers le titre suprême. Et il n’oubliera pas de prendre le Ballon d’or sur sa route.
Parce qu’un petit bidou n’a jamais empêché d’attraper le Ballon
C’était la grande image de l’été : un Higuaín bien portant pour sa première apparition sous le maillot de la Juve et sur la pelouse de l’Olympic Park de Londres. Les tifosi du Napoli ont vanné, le nutritionniste de la Juve a fait des heures sup’, et Gonzalo a été prié de retrouver la ligne. À Naples, déjà, De Laurentiis avait dû sévir et sortir les grands mots : « Quand quelqu’un a un kilo et demi en trop, c’est comme essayer de courir avec un parpaing. » Mouais. Allez dire ça à Ronaldo. En 2002, courir avec son premier Ballon d’or sous le bras ne l’a pas empêché d’en prendre un second. Alors pourquoi pas Pipita ?
Parce qu’il est né à Brest
Alors donnez-lui ce Ballon d’or et qu’on n’en parle plus.
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