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Pourquoi Frank Lampard va (enfin) ramener Derby County en Premier League
Moins d’un mois après la nomination de Steven Gerrard sur le banc des Rangers, Frank Lampard sera présenté jeudi après-midi à Derby County, où il vient de s’engager pour trois ans. Voilà pourquoi Lamps est le choix parfait pour ramener les Rams en Premier League.
Parce qu’il se roule en boule depuis des mois
Lampard raconte son impatience à qui veut l’entendre : cette fois, c’est l’heure. Interrogé il y a quelques semaines par une grosse pelletée de médias anglais, l’ancien phare du Bridge, retraité depuis février 2017, avait alors expliqué vouloir « rendre, montrer que [je] peux aider au développement de joueurs, les aider tactiquement » . Puis, le bonhomme a vu son pote, Steven Gerrard, s’installer sur le banc des Rangers début mai et il ne pouvait plus attendre. Bingo : Gary Rowett, arrivé à Derby County au printemps 2017 pour retourner le destin d’un club habitué depuis plusieurs saisons à se casser la gueule après les fêtes et donc incapable de remonter en Premier League depuis 2008 (Derby reste la pire équipe de l’histoire de l’élite après avoir terminé la saison 2007-2008 avec onze points et une victoire), s’est engagé il y a quelques jours avec Stoke et a laissé le siège vide. Le boss des Rams, Mel Morris, a rencontré Frank Lampard et a donc décidé de tenter le pari. Pourquoi ? Parce qu’il a été « un candidat exceptionnel » . Jusque-là, rien de surprenant.
Parce qu’il a tout à gagner
Le cadre, maintenant : Derby, qui vient de glisser pour la troisième fois en dix ans lors des play-offs d’accession il y a quelques semaines (en demi-finale face à Fulham cette fois ; 1-0, 0-2) et qui ne ressemble quand même en rien à un premier boulot simple pour Lampard. Car chez les Rams, l’ancien centenaire international (106 sélections) récupère un effectif de papys (Carson, Forsyth, Keogh, Baird, Davies, Huddlestone, Ledley, Anya, Johnson, Nugent, Jerome) et un club qui va devoir œuvrer pour entrer dans les clous financiers – un FPF à la sauce locale – fixés par l’English Football League (EFL). Prendre Frank Lampard va d’ailleurs dans ce sens : un reboot system, le néo-coach ayant déjà annoncé sur le site officiel du club sa volonté de s’appuyer sur l’académie et le nom de son adjoint, Jody Morris, récupéré à Chelsea, où le bonhomme a entre autres participé cette saison à une victoire en FA Youth Cup en démolissant Arsenal en finale (3-1, 4-0) et à une finale de Youth League perdue avec les Blues face au Barça (0-3) mi-avril. Ouais, tout ça a quand même un côté excitant.
Parce que Brian Clough peut lui servir d’exemple
Oui, y a pire comme exemple, mais le parallèle se tient : lorsqu’il arrive sur le banc de Derby à l’été 1967, Brian Clough tient sa petite réputation, a déjà fait démissionner un président à Hartlepool, mais a surtout retapé entièrement le club du North East. Mais les Rams, eux, galèrent déjà en deuxième division et viennent de danser avec la zone rouge. Clough débarque alors avec son pote et adjoint, Peter Taylor, lâchera une première saison pour poser les fondations (18e) et ramènera le club dans l’élite la suivante avant de devenir champion d’Angleterre en 1972. Là, c’est une page plus ou moins similaire qui se présente sous les yeux de Lampard, qui débarque donc lui aussi avec un adjoint qu’il connaît de longue date, Jody Morris. L’idée est d’offrir un nouvel œil et une nouvelle approche, tout en se doutant que Frank Lampard senior, 69 ans, ne devrait pas être trop loin.
Parce qu’il n’a pas peur de la gélatine
Avril 2019, Derby se retrouve face à ses démons : après une première partie de saison maîtrisée, les brebis de Lampard ont rendez-vous avec Stoke au Pride Park Stadium pour ne pas se vautrer et perdre tout espoir de retour chez les grands. Avant la rencontre, la tension est maximale, Charlie Adam venu à la relance chez les Rams ayant été pris la main dans le sac avec Cameron Jerome et du gaz hilarant dans le bec, ce qui pousse Mel Morris, patron de club de foot et créateur de Candy Crush, à accélérer les festivités prévues pour les six ans du jeu : le plaisir passera par la gélatine, matière installée sur tous les fauteuils des joueurs dans le vestiaire où l’on se sent plus qu’à l’aise (l’image d’Adam enfoncé dans le solide translucide est royale). Mieux : dans le tunnel, des bonbons et des poissons multicolores sont fixés aux murs. Le délire psychédélique rend fou Giannelli Imbula, surpris en train de lécher les grilles du tunnel sur le dos de Kurt Zouma. Dans la foulée, Derby fait exploser Stoke (4-0) et valide quelques jours plus tard son retour dans l’élite. It’s a crush.
Par Maxime Brigand