Parce qu’elle est milieu défensif
Donny van de Beek,
Edin Džeko… Le PSG continue de faire danser le marché des transferts à tous les postes, sauf là où il doit impérativement recruter : devant la défense. La sentinelle réclamée à cor et à cri par Thomas Tuchel depuis deux mercati n’a jamais débarqué, et l’Allemand préfère désormais associer Marco Verratti et Leandro Paredes au milieu. Pour mieux préparer l’arrivée de Formiga, bien sûr.
Milieu récupérateur, la capitaine semble avoir autant de poumons que de nombre d’années au compteur. Tempo régulé, jeu fluidifié, transmissions assurées : Formiga, c’est la maestra à la baraka. En fait, c’est de là que lui vient son surnom ( « la fourmi » en VO), pour sa capacité à prendre en main et à organiser inlassablement les tâches de la colonie. Ça tombe bien, le PSG a déjà un petit Prince, mais toujours pas de reine.
Parce qu’elle va encadrer le trop tendre Buffon
Champion du monde, septuple champion d’Italie et 2
e du Ballon d’or 2006, 41 balais, 24 saisons pros au compteur… Gianluigi Buffon était censé amener au PSG une immense pile d’expérience et de mentalité de vainqueur avec lui. Problème : la légende du foot italien s’est foirée contre Manchester United là où on l’attendait : dans les grands rendez-vous. Visiblement encore trop tendre, le portier semble avoir besoin de renfort pour le guider et l’encadrer.
Tant mieux pour lui, la doyenne Formiga arrive pour conseiller le petit « Gigi » . Seule joueuse de l’histoire à avoir disputé toutes les éditions du tournoi olympique féminin depuis sa création en 1996, elle devrait participer cet été à sa septième Coupe du monde (record), une compétition dont elle est aussi la plus vieille buteuse. À 41 ans, elle dispute sa 25e saison professionnelle, une de plus que Buffon. Le bon dosage pour prendre rapidement l’Italien sous son aile. Et un salaire d’entraîneur des gardiens économisé, un !
Parce que c’est une anti-starlette par nature
Avant de connaître les sommets, Formiga a dû cravacher. On situe le contexte : née le 3 mars 1978 dans un quartier pauvre de Salvador, elle a aussi souffert des discriminations liées à sa couleur de peau et son genre. Dans une société où le sexisme reste prégnant, ses frères et sœurs n’hésitaient pas à la battre pour qu’elle arrête de jouer au foot. Mais quand on lui met des bâtons dans les roues, Formiga prend celui de pèlerin. Et persiste jusqu’à atteindre la première division brésilienne à 15 ans et la
Seleção à 17.
« Je vais tomber mille fois et me relever mille fois, essuyer mes larmes et continuer de chercher à atteindre mon rêve » , confiait-elle à RFI Brésil. Une mentalité de battante qui a cruellement fait défaut au PSG cette saison (cf Dani Alves et Marquinhos) et qui apportera ce soupçon de leadership en plus quand il s’agira de secouer le cocotier. Mais surtout : avec deux points communs avec Neymar (tomber) et Thiago Silva (les larmes) dans une même phrase, pas de doute, Formiga est faite pour s’entendre avec ses deux compatriotes.
Parce qu’elle a déjà la culture de l’échec
En 25 saisons pro, Formiga doit forcément trimbaler un palmarès de mammouth derrière elle. Raté : la Brésilienne est, comme le PSG, une spécialiste des grands rendez-vous foirés. Une finale de Coupe du monde perdue en 2007, deux finales des JO en 2004 et 2008 soldées par une défaite, le tout en 168 sélections. Afin de ne pas trop chambouler les habitudes du PSG, rien de tel qu’un nouveau gène dominant à intégrer à l’ADN du club pour ne pas le faire régresser. Un capitaine du Brésil infructueux avec la
Seleção en plus ne fait jamais de mal.
Parce que cette sophrologue va faire de Verratti un crack mondial
Formiga a son propre secret de longévité. Chez elle, c’est «
dormir beaucoup » , comme elle le confiait dans une interview accordée à la
FIFA. Une aubaine pour le PSG, qui ne sait plus quoi faire pour canaliser son « Petit hibou » et grand fêtard Marco Verratti. «
À l’anniversaire de Neymar, il a fait la fête jusqu’à 6 heures du matin (quelques jours avant le quart de finale aller contre Manchester),
soufflait le journaliste Julien Laurens au sujet de l’Italien.
Il fume, il boit, il sort quasiment tous les soirs. S’il avait le même mode de vie et l’éthique de travail que Cristiano Ronaldo, je n’imagine pas où il serait dans la hiérarchie des milieux de classe mondiale. » Quelques cours de sophrologie enseignés par une spécialiste devraient suffire à faire de Verratti un accro aux soirées « Nuit calme – roman – au lit à 22h » .
Parce qu’elle va faire de Nasser un président humain
Si
Nasser est plus que jamais contesté de tous bords, Véronique Rabiot assure en connaître la raison : son manque d’humanité. «
Nasser a fait voler en éclats sa propre équipe parce qu’il a oublié le facteur humain. Ne pas comprendre ça quand tu es président d’un club, c’est ne pas connaître le foot, ne pas connaître les joueurs. Et surtout, ne pas connaître les hommes » ,
jurait-elle à l’AFP. Plus vraiment à sa place dans l’univers du foot masculin, le boss qatari n’a plus qu’à se concentrer sur le management de la section féminine de son PSG, où ses facultés à «
comprendre » les joueuses trouveront peut-être plus de succès.
Parce qu’elle va tenir compagnie aux coiffeurs Kurzawa et Nkunku
Depuis que Neymar a abandonné ses tresses blondes, Layvin Kurzawa et Christopher Nkunku se sentent bien seuls sur le plan capillaire. Un nouveau style qui n’a pas arrangé la situation des deux Parisiens, l’un ayant bousillé son péno contre Rennes en finale de la Coupe de France, l’autre passant toujours derrière Juan Bernat. Faire venir un troisième compagnon de tresses, dans un style réussi cette fois, permettrait assurément de montrer à Kurzawa et à Nkunku la voie à suivre. Pour au moins retrouver une dégaine digne de ce nom.
France-Israël : puisque le foot est politique