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Pourquoi est-ce aussi compliqué de faire un stade en Italie ?

Par Eric Marinelli
4 minutes
Pourquoi est-ce aussi compliqué de faire un stade en Italie ?

C'est une évidence, l'Italie est en retard concernant la question des stades de propriété. Mis à part la Juventus, Sassuolo, et l'Udinese, aucun club italien ne possède effectivement son propre stade. Pourquoi donc est-ce aussi compliqué d'avoir son stade en Italie ?

« L’Italie a raté le train au début des années 2000. Nous avons une génération de retard par rapport à des pays comme l’Angleterre, l’Allemagne ou l’Espagne. » Marco Bellinazzo, auteur du livre Goal Economy, ne mâche pas ses mots lorsqu’il évoque la question des stades en Italie, dans les colonnes d’Il Manifesto. Car si la Serie A redresse doucement la barre sur la scène européenne, les enceintes de la Botte sont toujours un sujet aussi épineux. Pour cause, les projets de nouveaux stades peinent à être menés à bien et l’état général des édifices existants fait froid dans le dos. Désuets, sales, dangereux : la majorité des stades italiens inquiètent, il faut bien le reconnaître. La vidéo du supporter du Legia Varsovie parvenant aisément à entrer au stadio San Paolo pour taguer à la gloire du club polonais en est sans doute la démonstration parfaite. Comme la marche arrière complète du Milan AC vis-à-vis de son intention de construire une nouvelle enceinte pour quitter San Siro. Ou encore les échanges virils entre le président du Napoli Aurelio De Laurentiis et le maire de Naples Luigi De Magistris. La situation est critique.

Un virage décisif manqué

Marco Bellinazzo abonde, toujours pour il Manifesto : « Si on avait pensé à la question des stades il y a dix ans, nous aurions évité les faillites de clubs qui ont fait l’histoire du football italien, avec des retombées sur le tissu social, sur les tifosi, et sur l’économie des ville impliquées. » Les stades de propriété étant effectivement une ressource économique primordiale pour un club aujourd’hui. Marco Bellinazzo, pour qui l’Allemagne a montré la marche à suivre en « investissant 1,5 milliard d’euros pour la modernisation de 12 stades, avec la contribution du gouvernement, des Länder et des communes » lors du Mondial 2006 va même plus loin : « Si on modernisait les stades italiens, qui ont un âge moyen de 70 ans, ou si on en construisait de nouveaux, le secteur de la construction, même dans les zones les plus sous-développées du pays, pourrait se remettre en marche et garantir du travail aux ouvriers et créer de nouveaux emplois dans les stades. » Seulement, mis à part la Juventus, Sassuolo et l’Udinese, aucun club italien n’est pour le moment parvenu à emprunter la voie du stade de propriété. D’abord pour une raison légale, puisque jusqu’à décembre 2013 aucune loi ne réglementait toutes les démarches bureaucratiques attenant à la construction d’un nouveau stade, rendant ainsi l’obstacle presque insurmontable. Mais ce n’est pas tout…

Des dirigeants incompétents ?

Pour Roberto Della Seta, ex-parlementaire du PD, interrogé par le Fatto Quotidiano, la raison est effectivement ailleurs : « J’ai toujours pensé que la raison pour laquelle on ne faisait pas de nouveaux stades, n’était pas liée à la loi. Les stades ne se construisent pas à cause de l’incompétence de ceux qui dirigent les clubs. Il suffit de voir que ceux qui ont réellement voulu porter en avant de nouveaux projets, je pense à la Juve et à l’Udinese, l’ont fait même avec les vieilles normes. » . Le cas du Milan AC est parlant. Début juillet, les Rossoneri convainquent la Fondazione Fiera de leur céder la zone du Portello contre environ 4 millions d’euros annuels pendant 50 ans. Avec pour objectif d’y construire le nouveau stade du Milan d’ici à 2020. Barbara Berlusconi, à la tête du projet, parle alors de « pas en avant historique avec un stade qui rapportera de 50 à 80 millions d’euros par an » . Seulement à peine un mois plus tard, le Milan fait machine arrière sans communiquer de raison officielle. Le plus probable étant que les coûts de requalification du terrain aient été sous-estimés par les Rossoneri. Depuis, Silvio Berlusconi cherche un arrangement à l’amiable avec son ami Benito Benedini, président de la Fondazione Fiera. Un arrangement qui, selon plusieurs sources, pourrait monter jusqu’à 10 millions d’euros à débourser par les Rossoneri… pour ne pas construire leur stade. Si ce n’est pas de l’incompétence, c’en est très proche.

Bons et mauvais élèves

Le Milan n’est toutefois pas le seul club à éprouver d’énormes difficultés sur la question du stade. Le Napoli et la Roma peinent ainsi à trouver un terrain d’entente avec les mairies de Naples et de Rome, pour moderniser le San Paolo pour les premiers, et construire un nouveau stade pour les seconds. Les dirigeants de l’Empoli ont, eux, vu leur projet de restructuration du stadio Castellani recalé en mairie. Quand les projets de Palermo, de la Sampdoria ou encore de la Fiorentina sont encore dans les cartons. Toutefois la Serie A compte aussi de bons élèves pour tirer la classe en avant. Évidemment la Juventus, avec son Juventus Stadium inauguré en 2011 et qui assure au club des recettes croissantes d’année en année (environ 45 millions de recette annuelle en 2014). Mais également Sassuolo, propriétaire de son stade via la société Mapei de son président Giorgio Squinzi. Et enfin l’Udinese qui a acquis la propriété du stadio Friuli pour 99 ans dès 2012 et qui vient d’achever ses travaux de restructuration. En éliminant l’affreuse piste d’athlétisme autour du terrain, en ajoutant un terrain chauffé, et un wifi gratuit, le tout pour à peine 25 millions d’euros. Une bien belle publicité pour le football, qui ne demande qu’à servir de modèle aux autres clubs italiens.

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