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Pourquoi Denis Suárez est le futur taulier du Barça
Passé par Villarreal, Denis Suárez est revenu cet été au Barça après deux saisons d’apprentissage en Liga. Membre en devenir de l’effectif blaugrana, son statut actuel va évoluer pour passer à celui de leader d’un groupe. Voilà pourquoi.
Parce qu’on parle plus de Luis que de Denis
Avoir un patronyme commun dans la langue de Cervantès, cela sert à passer inaperçu. Et dans la sphère du football de haut niveau où la pression est omniprésente, cela peut s’avérer très utile. Surtout dans un club comme le FC Barcelone. Aujourd’hui, Luis Suárez attire tous les projecteurs sur sa personne : le prénom et le nom d’un ancien Ballon d’or espagnol, une dentition dans un style carnivore et, surtout, une flopée de buts la saison passée, avec quarante pions dans la seule Liga. Bref, El Pistolero braque les projecteurs sur sa personne et assume son statut de star planétaire avec ses trois canons. Une situation idéale pour l’autre Suárez, Denis, tout juste réintégré au sein du Barça après un passage par la réserve et deux expériences réussies au FC Séville, puis Villarreal. Avec vingt matchs au compteur et trois passes décisives cette saison, le milieu de terrain prend ses marques dans l’ombre de l’aîné uruguayen. Dans un club fait pour les champions et les futurs champions, Denis fait assurément partie de la seconde catégorie.
Parce que Denis est l’héritier de Don Andrés
Milieu de terrain créateur, Denis Suárez est régulièrement comparé au maestro Andrés Iniesta. Une pression médiatique non négligeable, mais à laquelle le Galicien d’origine peut répondre par des chiffres. Denis a soufflé ce vendredi vingt-trois bougies sur son gâteau d’anniversaire. Au même âge, soit en 2007, Iniesta se voit confier le numéro 8 par Frank Rijkaard, à la suite du départ de Ludovic Giuly. Cette année, Denis arbore le numéro 6 au sein du Barça. Les deux derniers possesseurs dudit numéro au Barça sont Dani Alves et Xavi Hernández. Bref, on l’aura compris, le Barça croit très fort au potentiel de Denis Suárez. Autre signe fort : à son âge, Iniesta était déjà double vainqueur de la Liga, puis vainqueur de la Supercoupe d’Espagne et de la Ligue des champions avec le Barça. Si son bilan est flatteur, Denis ne doit pas pour autant rougir du sien : une riche expérience en Angleterre au centre de formation de Manchester City, une C3 décrochée avec le FC Séville, une demi-finale de cette même compétition avec Villarreal et une Supercoupe d’Espagne avec le Barça en 2015. Un joli CV européen et une progression constante, c’est aussi costaud.
Parce qu’il est doué et malin
L’amour de la possession de balle et un décalage trouvé par Iniesta ou Messi, c’est une stratégie de jeu que le Barça cultive. Avec un profil comme celui de Denis, les Culés possèdent leur facteur X pour les années à venir. Ancien entraîneur du joueur au Barça B et aujourd’hui coach de la Real Sociedad, Eusébio Sacristan se confiait à sofoot.com sur les capacités de son ancien protégé : « Denis, c’est un profil ultra complet. Technique, très bon sur coups de pied arrêtés et doté d’une excellente frappe de balle. Physiquement, il peut aller au duel et son endurance est impressionnante. Si je devais le comparer avec un grand joueur, je dirais Michaël Ballack. C’est ce poste en soutien des attaquants, toujours prêt à amener un plus offensif. Sincèrement, je n’arriverais pas à lui trouver une faiblesse. » Difficile de faire plus élogieux. Aussi, le principal intéressé s’est confié en septembre dernier au journal El Periodico. « J’essaie toujours de m’amuser quand je joue au football. Si tu ne t’amuses pas, le football devient absurde. » En voilà un qui ne devrait pas rallier la Chine de sitôt. Denis la Malice.
Parce que la Rojita deviendra Roja
En équipe nationale, Denis Suárez est bizut et ne fait pour l’instant pas partie des plans de Julen Lopetegui. En effet, le sélectionneur préfère toujours des cadres comme Sergio Busquets, Koke, Silva ou Mata, ainsi que les jeunes pousses Ander Herrera, Thiago et Isco. En clair, peu de place dans cette sélection de luxe. Pourtant, le temps de Denis va bientôt voir le jour. En témoigne son parcours chez les Espoirs, avec des convocations toujours régulières et un titre de champion d’Europe des moins de dix-neuf ans acquis en 2012. Mieux encore : en mai dernier, Vicente del Bosque convoquait le joueur pour lui offrir sa première sélection avec la Roja face à la Bosnie. Quand un entraîneur du calibre de Del Bosque décide de le tester, c’est qu’il y a bien là un très grand joueur à venir. Au Barça d’abord, puis en Espagne.
Par Antoine Donnarieix