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Pourquoi Clermont va se maintenir
Par Emile Gillet
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Le gazon n’est même pas encore complètement opérationnel : affrété par camion frigorifique il y a quelques jours au stade Gabriel-Montpied, il est entretenu quotidiennement pour être jouable en première division. Qu’importe puisque le tout premier match de l'histoire de Clermont en Ligue 1 se passe à Bordeaux avec un staff, un effectif et des dirigeants déterminés à réussir leurs débuts. Voici cinq raisons de croire à l’éveil du volcan.
Parce que la préparation a été bluffante
Sept matchs, cinq victoires, deux nuls : la présaison de Clermont est une réussite totale. D’autant plus que quatre succès l’ont été contre des adversaires de Ligue 1 (Troyes, Montpellier, Saint-Étienne, Nantes). Pas de quoi les surprendre, à l’image de Vital N’Simba qui a lâché en pleine célébration : « J’avais dit que j’allais marquer contre les verts. » Le plus choqué est finalement Claude Puel, défait 3-2 et élogieux sur le site du promu : « J’ai vu de la qualité, dans cette équipe. Même quand ils sont sous pression, ils sont capables de jouer et de porter le danger. Ils se donnent les moyens de vite repartir en ce début de saison, de démarrer très fort. Ils sont denses physiquement, et ont déjà plus de répondant que nous. » La Ligue 1 est prévenue.
Parce que l’effectif est d’une rare stabilité
C’est un coup classique. Le club monte, les supporters sont euphoriques et l’adrénaline combinée à l’argent pousse les dirigeants à faire n’importe quoi sur le marché des transferts. Du genre à aller chercher deux papys grecs comme tête d’affiche, par exemple. C’est mal connaître Clermont. À l’heure de la reprise, l’effectif qui comprend 27 joueurs n’a pas du tout été chamboulé : cinq sont partis, trois sont arrivés. « Il y a de la sérénité, parce que le groupe est inchangé », a glissé Jason Berthommier, sur le site officiel du club. La potion magique ? Peut-être. Pour compenser le fait que seulement quatre joueurs connaissent la Ligue 1 (Hountondji, Gastien, Tell et Trichard ; 46 matches cumulés), miser sur la continuité est un bon moyen – sur le papier – d’éviter de se vautrer.
Parce que le coach a un vrai projet de jeu
Pascal Gastien connait le club comme sa poche. Ancien directeur du centre de formation, il a pris les rênes de l’équipe autour d’une discussion sur l’état des terrains alloués aux jeunes. Depuis, c’est l’Auvergne tout entière qui prend son panard. Double meilleur coach de Ligue 2, Gastien devrait nous proposer autre chose qu’un promu emmerdant recroquevillé sur lui-même. Tous ceux qui l’ont côtoyé sont unanimes : avec lui, on caresse le ballon et on régale les tribunes. « C’est rare d’avoir des entraîneurs qui ont des idées, qui proposent vraiment un truc, explique Manu Imorou. Son travail est magnifique. » Meilleure défense et troisième attaque de Ligue 2 = collectif bien tissé.
Parce que l’argent n’est pas un problème
Contrairement à beaucoup de clubs de l’élite, Clermont n’est pas concerné par le fiasco Mediapro. Acheté quatre millions d’euros par Ahmet Schaefer en 2019, le club est aujourd’hui bénéficiaire. « Nos finances sont saines », confiait le propriétaire, en fin de saison dernière. En montant, le budget est passé d’onze à vingt millions d’euros, les salaires des joueurs ont doublé et le stade a pu être rénové grâce à une subvention de trois patates. Quand on a les sous, on peut se concentrer peinard sur le terrain et déconner : « Si la situation sanitaire ne se détériore pas, nos revenus commerciaux vont dépasser cinq millions d’euros cette saison. C’est probablement la somme que gagne Neymar en un mois », sourit Schaefer, au Point. Un argent habilement dépensé en chasubles connectés.
Parce que Bayo va planter ses quinze pions
2019-20 : douze buts avec Dunkerque, montée en Ligue 2. 2020-21 : 22 buts avec Clermont, montée en Ligue 1. Qui peut stopper Mohamed Bayo ? Pas le mercato, en tout cas. Clermont a été clair : l’attaquant ne bougera pas. Ce sont plutôt les défenses qui risquent de zouker, face au talent du Guinéen. Grand, rapide, polyvalent, pointure 46 : Bayo peut marquer dans à peu près toutes les postures, et ne connaît pas la pression. Celui qui a offert dix soirées de Saint-Valentin à des Clermontois est prêt à performer. Ultime preuve, avec une anecdote racontée à Onze Mondial : « Un jour j’ai sauté dans une piscine d’un hôtel mais je ne savais pas nager. Du coup, j’avais failli me noyer. Mais maintenant, je suis un meilleur nageur. » C’est l’heure de plonger dans le grand bain.
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