- Premier League
- J28
- Manchester City-Stoke
Pourquoi City-Stoke est le vrai rendez-vous de la soirée
Un Barça-PSG déjà plié dans le script, un Dortmund-Benfica qui n’intéresse, au fond, que les puristes respectables, et sinon ? Non, la vraie rencontre à ne pas manquer mercredi soir est le match avancé de la vingt-huitième journée de Premier League entre Manchester City et Stoke. Pièces à conviction.
Parce que City doit réussir son échauffement
Lundi soir, le général Conte a parlé : dans les mots, fini de parler uniquement de l’objectif vital de se qualifier pour la Ligue des champions, place désormais à l’envie avouée de remporter le premier titre de champion d’Angleterre des Blues depuis 2015. L’entraîneur italien le sait, son Chelsea est fort, très fort, et semble désormais intouchable, tant son calendrier est favorable et tant il marche sans sourciller sur ses adversaires depuis début octobre. Avec dix points d’avance sur Tottenham, les Londoniens devraient être champions en fin de saison, sauf séisme. Alors, il faut désormais regarder derrière.
Pour espérer encore sécher les Blues, Manchester City doit impérativement remporter ses douze dernières rencontres de championnat. Guardiola le sait, Guardiola l’a dit. L’espoir est à ce prix pour un groupe doré qui n’a plus perdu depuis la mi-janvier. La réception de Stoke mercredi soir a donc un poids considérable, pour mettre la pression sur ceux qui joueront ce week-end, mais aussi pour lancer le marathon qui attend l’armée de Pep dans les prochaines semaines. Le menu ? Monaco (15/03), Liverpool (19/03), Arsenal (02/04) et Chelsea (05/04), sans compter qu’il reste un match en retard à jouer contre Manchester United. Costaud.
Parce que Mark Hughes a quelques comptes à régler
Gary Lineker a souvent balancé l’anecdote à propos de son ancien coéquipier du Barça : « Si on m’avait dit à l’âge de vingt-deux ans que Mark Hughes serait un grand entraîneur, en charge d’une équipe professionnelle, et qu’un jour, il dirigerait un club réputé comme le plus riche du monde, je me serais probablement mis à rire. » Bon, malgré tout, la tête cubique galloise y est arrivée et réussit même plutôt pas mal depuis qu’il a enfilé son costume de coach. Ce qu’il a fait de Stoke, où il a débarqué en mai 2013, est incontestable et incontesté, c’est-à-dire une équipe qui joue au foot, qui n’hésite plus à construire au sol plutôt que balancer des pralines sur ses tours de contrôle offensives, même si cette année, les Potters sont moins spectaculaires. Mais Hughes reste aussi à habiter par ce qu’il a vécu à City entre juin 2008 et décembre 2009. Un temps où la révolution Abu Dhabi avait révolu « le bon vieux temps où on considérait une saison réussie quand on avait obtenu un corner à Old Trafford » , selon Noël Gallagher, et où Sparky avait été viré pour installer Roberto Mancini pour définitivement changer de monde. Alors, s’il peut foutre un peu le bordel à l’Etihad Stadium, Mark Hughes n’hésitera pas, surtout après la baffe de l’aller (1-4).
Parce que Martins Indi ne chiale pas face aux gros morceaux
« Il est difficile de dire s’il est blessé… » Quoi ?! Thiago Silva, O Monstro, le capitaine Fracasse du PSG, aurait replongé dans les larmes. Oui, visiblement, et à l’approche du match aller contre le Barça (4-0), certains internes parisiens n’avaient pas hésité à parler d’un mec qui s’est « tétanisé à l’approche de l’événement » . Bon, mercredi soir au Camp Nou, le Brésilien sera bien présent et devrait reprendre la place de Presnel Kimpembe, pourtant excellent lors de la première manche, aux côtés de Marquinhos. Mais si vous voulez voir un bonhomme qui n’a peur de rien, direction l’Etihad Stadium. Des gros bras, une belle pièce de muscles, Bruno Martins Indi est bien de retour et répond largement présent cette saison dans la défense de Stoke aux côtés de Ryan Shawcross. La chaleur, la chair, c’est ici et pas ailleurs.
Parce qu’il faut toujours se méfier des chauves
Il existe dix mille raisons de kiffer la calvitie. Aux grands hommes, les crânes luisants reconnaissants. Gandhi, Barthez, Jean-Pierre Coffe. Un bout d’histoire cavale donc actuellement à l’Etihad Stadium : Caballero, Sagna, Clichy, Yaya Touré, Fernandinho, Fernando, Delph. Guardiola gère bien un effectif à son image et c’était l’objectif principal de son recrutement. Le Dortmund-Benfica qui se jouera mercredi soir ne restera probablement pas dans les annales, alors autant en profiter un peu pour voir cette danse de crânes. Besoin d’être encore convaincu ? Regardez Charlie Adam, qui a un Julian Weigl dans chaque orteil.
Par Maxime Brigand