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Pourquoi Chicharito se contente d’être remplaçant ?

Par Mathieu Faure
4 minutes
Pourquoi Chicharito se contente d’être remplaçant ?

Une première saison pour apprendre, une deuxième pour confirmer, une troisième pour bien faire le boulot et une quatrième à regarder les siens couler depuis le banc. Depuis son arrivée à United, Javier Hernández a toujours été considéré comme un joker. Jusqu'à quand ?

13 – 10 – 10. Voilà le bilan comptable, en buts, des trois premières saisons de Javier Hernández en Premier League. La plupart du temps en ayant débuté les matchs sur le banc de touche de Manchester United. L’an dernier, le Mexicain termine même la saison avec 18 caramels au compteur toutes compétitions confondues. Derrière Robin van Persie, personne n’a fait mieux. Pourtant, dans l’esprit de Sir Alex Ferguson, puis de David Moyes, Chicharito n’est qu’un second couteau. Un mec que l’on aligne en Coupe, contre les équipes moins huppées du championnat ou lors des phases de poules de Ligue des champions. Bref, une bordille. Même s’il ne dit rien, Hernandez se verrait bien dans la peau du numéro 1. Ou tout du moins d’un numéro 1 bis. Dans les faits, il passe pourtant derrière Danny Welbeck, l’homme qui ne marque jamais. Dès lors, compliqué d’installer une vraie rotation. Cet été, et pour la première fois depuis son arrivée à Old Trafford, son nom a été évoqué dans la case « départ » . Tottenham, Roma, Chelsea se sont renseignés sur la situation du Mexicain. Officiellement, MUFC n’était pas vendeur (il est encore sous contrat pour 4 ans). Et pour cause, le type est un tueur. Seul avant-centre pur et dur de l’effectif, Chicharito ne s’emmerde pas avec la construction ou les dribbles, son truc, c’est la surface de réparation. C’est un tueur. Un renard. Un type que l’on ne voit pas pendant 95% du match et qui plante son dard en une fraction de seconde. Pas très grand, pas très rapide, pas spécialement physique, le numéro 14 des Red Devils est un footballeur quelconque, mais une machine à marquer. C’est simple, à seulement 25 ans, le Mexicain est déjà le troisième meilleur buteur de l’histoire de sa sélection. Mieux, il sait flairer le sang de ses proies. L’an passé, il claque des pions cruciaux dans la course au titre. Que ce soit contre Newcastle ou sur les pelouses de Chelsea et Aston Villa (triplé), il répond présent. Il faut se rendre à l’évidence, Hernandez n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est utilisé par à-coups.

Dernier buteur de l’ère Ferguson

De toute façon, l’Angleterre aime les héros qui viennent du banc. Ce n’est pas pour rien que le nom de Bobby Knox, le premier remplaçant à marquer un but en entrant en cours de match dans les années 60 (à partir de 1965, le championnat anglais instaure les remplacements en cours de match), est devenu une légende. À MUFC, on sait beaucoup plus qu’ailleurs l’importance des remplaçants offensifs. On a beau marcher sur l’Europe avec une doublette Cole-Yorke, ce sont les remplaçants Sheringham et Solskjær qui donnent la C1 en 1999. C’est dans l’ADN du club. Cela fait partie des meubles. Le Norvégien, justement, est une plaie et une offrande à United. Un type qui a passé sa carrière à Old Trafford à sortir du banc (150 fois) pour claquer des buts. La légende de SuperSub vient de là. En dépit de tout, Hernandez est fait de ce bois. Après son triplé contre Villa en novembre 2012 (quand il entre en jeu, United est mené 2-0), le Mexicain se livre. Un peu : « Ce n’est pas important de savoir qui marque les buts. La chose la plus importante est de savoir quel club est en tête du championnat. » S’effacer face au collectif. Une mentalité irréprochable au service d’une seule cause. Au point de sacrifier sa carrière ? On serait en mesure de se le demander. Hernandez ne gâche-t-il pas son talent à squatter le banc de touche du champion d’Angleterre ? Quand on regarde ses feuilles de stats, on a envie de répondre par la négative. Chicharito fait partie des meubles mancuniens. Un homme que l’on a du mal à imaginer ailleurs en Europe pour le moment. Quoi qu’il arrive, Chicharito laissera une trace indélébile dans l’histoire du club. Lors du dernier match sur le banc de Sir Alex Fergsuon, en mai dernier, le dernier buteur s’appelait Javier Hernández. Le hasard fait bien les choses. Jusqu’à présent.

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