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Pourquoi Chelsea ne sera pas champion
Neuf points d’avance sur leurs poursuivants, un calendrier idéal et un groupe expérimenté. Tous les éléments semblent être réunis pour permettre aux Blues d’aller au bout. Mais depuis quand une histoire est-elle écrite quatorze journées avant la fin ? Plusieurs raisons permettent de croire que le titre peut toujours échapper aux hommes d’Antonio Conte.
Parce qu’Arsenal va éliminer le Bayern Munich
« Ce n’est jamais fini » , clame Arsène Wenger, alors que son équipe traîne à douze points du leader après la défaite la semaine dernière à Stamford Bridge (3-1). « Même si vous pensez que c’est le cas, pas moi. Nous sommes dans un peloton qui est très regroupé. Si c’est fini pour nous, c’est terminé pour tout le monde, car nous sommes tous dans le peloton » , a déclaré le coach des Gunners jeudi en conférence de presse, avant d’admettre que Chelsea reste en « position de force » , puisque exempt de joutes continentales. Mais ce serait oublier les bienfaits d’une épopée européennes. Quoi de mieux qu’une qualification face au Bayern, passer enfin ces maudits huitièmes sur lesquels ils butent depuis six années consécutives, pour finir une saison de manière décomplexée. Une victoire déclic qui permettrait de gonfler le capital de confiance à bloc pour taper les concurrents directs Liverpool, City, Tottenham et United. Et coiffer les Blues sur le poteau grâce à un succès à la dernière journée contre Everton. Vous n’y croyez pas ? Arsène si.
Parce que Gabriel Jesus va multiplier les petits points
Troisième à dix points des Blues, Manchester City semble prendre l’image du peloton cycliste de Wenger au pied de la lettre. Car les Citizens sont bien calés dans les roues du leader, le laissant prendre le vent de face et se donner la possibilité de l’avoir à l’usure dans les derniers hectomètres. Surtout que le club a l’expérience des sprints. Que cela soit en 2012 avec un titre acquis dans le temps additionnel grâce à Kun Agüero au détriment de United, ou en 2014 alors que Chelsea était leader de la 25e à la 32e journée, City sait tenir sur la longueur. Et si, cette année, les hommes de Guardiola ont coincé face aux gros (deux victoires, un nul, trois défaites contre les membres du Big Six), le miracle n’est mathématiquement pas impossible. Et s’il fallait un signe angélique : Gabriel Jesus. Débarqué en janvier de Palmeiras et double buteur contre Swansea, le Brésilien permet à City d’être invaincu à chaque fois qu’il est aligné. Un faiseur de miracle qui, en répétant les doublés contre les équipes coriaces de bas de tableau, pourrait donner la foi à ses coéquipiers pour triompher devant l’éternel. Les Blues, qui recevront Man City le 5 avril prochain, peuvent d’ores et déjà se préparer à disputer un match crucial.
Parce que Chelsea peut s’autodétruire
Si les menaces venant de l’extérieur peuvent être contenues, Chelsea ne sera jamais à l’abri d’une crise interne. Une blessure du talisman N’Golo Kanté, une baisse de moral d’Eden Hazard, John Terry qui trompe sa femme avec celle d’Azpilicueta, autant d’incidents pouvant renvoyer l’ensemble du collectif dans les cordes. Et les risques sont élevés quand on compte dans ses rangs l’imprévisible Diego Costa. Les velléités de départ vers la Chine définitivement balayées, Conte assure en conférence de presse que son joueur « est très heureux de rester avec [eux] et de se battre pour le titre » . Les morceaux entre l’attaquant espagnol et le coach semblent recollés, mais peuvent voler en éclats à tout moment. D’ici la fin de saison, Chelsea va croiser au minimum 154 joueurs, soit autant de candidats à une prise de tête avec l’impétueux Diego. En mars 2016, on l’avait vu tenter de mordre Gareth Barry, après une faute du joueur d’Everton. La probabilité d’un pétage de plombs est encore plus élevée quand on sait que ce dimanche, le Taureau de Lagarto croisera la route de Joey Barton. En cas de récidive, la sanction pourrait être lourde et priver Chelsea de son attaquant pour plusieurs dates. Une vraie tuile pour le leader, quand on sait que son système offensif trouve son équilibre grâce au réalisme et au point de fixation qu’offre Costa. Derrière, les solutions de rechange ne se bousculent pas au portillon. Michy Batshuayi, 91 minutes en championnat pour un but, n’apporte pas énormément de garanties pour assurer l’intérim.
Parce que la saison 2016-2017 fait la part belle aux outsiders
Hillary Clinton, Alain Juppé, Manuel Valls, François Fillon, Novak Djokovic, Miss Languedoc-Roussillon… Sondages, statistiques et pronostics les donnaient tous gagnants, avant que leurs concurrents ou leurs errances fassent valdinguer toutes les certitudes. Chelsea peut-il inverser à la tendance ? Le contraire serait tout bénef pour Mauricio Pochettino qui maintient cette semaine que Tottenham est toujours « un véritable prétendant au titre » . Neuf points de retard, 13 matchs à disputer, c’est dans les cordes des Spurs. Les Londoniens se sont juré de ne pas retomber dans le piège de l’an dernier, la jouant un peu trop facile au moment de chasser les Foxes. Laisser à Leicester un titre qui était à leur portée et, le comble, se faire doubler finalement par le rival Arsenal : plus jamais ça. Alors quand le lièvre se nomme Chelsea, toutes les forces seront mobilisées pour rejoindre et dépasser un adversaire qu’ils ont maîtrisé en janvier (2-0).
Par Mathieu Rollinger