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Pourquoi certains clubs sont condamnés au yo-yo ?

Par Florian Cadu
4 minutes
Pourquoi certains clubs sont condamnés au yo-yo ?

Nombreux sont les clubs de deuxième division abonnés à l'ascenseur Ligue 1 / Ligue 2 et ne parvenant pas à durer dans l'élite. C'est le cas pour Metz et Ajaccio. Tentatives d'explication.

On l’appelle le yo-yo. Ou l’ascenseur. Il reste souvent un peu plus en bas qu’en haut, donne de la joie quand il monte et fait couler les larmes quand il descend. Le mouvement perpétuel, la verticale constante, la droite émotionnelle. Une chose est sûre : il ne fréquente jamais bien longtemps le premier étage, mais n’arrive pas à se contenter du rez-de-chaussée, qu’il connaît parfaitement. Il fait quelques fois un tour au sous-sol, mais l’endroit est bien trop sombre pour le faire kiffer. Lui, c’est le train de vie de certains clubs de foot français, trop bons pour la Ligue 2, mais trop faibles pour le niveau supérieur. Une montée est ainsi très rapidement suivie d’une relégation. Comme une fatalité. Les exemples actuels en deuxième division sont légion : Nancy, Brest, Valenciennes… Mais aussi Metz, qui se bat cette saison pour terminer sur le podium, et Ajaccio, englué dans le ventre mou. Deux cas qui peuvent donner des pistes d’explication sur le problème de l’ascenseur.

Manque de moyens

En Corse, le problème semble simple et logique, à entendre Thierry Debès. « Il nous manque juste des sous !, se marre l’entraîneur des gardiens de l’ACA. Parce que pour des équipes comme nous, être en Ligue 1, c’est fantastique, mais ce n’est pas « normal ». Car malheureusement, le foot est devenu avant tout une affaire d’argent. » Concrètement, le budget du club ne peut se permettre d’augmenter considérablement sa masse salariale. Or, les salaires exigés en Ligue 1 par les joueurs ne sont évidemment pas les mêmes qu’en Ligue 2… « Du coup, on a du mal à attirer les joueurs de qualité, on ne peut pas rêver de Messi ou Ronaldo. On n’a pas l’argent pour rester compétitifs dans l’élite, surtout si on compare notre budget à celui des autres » , résume le coach des portiers. « Ce que fait Angers aujourd’hui, c’est possible sur une ou deux années, mais la logique va vite revenir. » Un avantage tout de même de l’effet yo-yo : la dernière montée (en 2011) a permis au club d’ « améliorer nettement les infrastructures et de pouvoir travailler dans de très bonnes conditions depuis » .

Moins de confiance donnée aux jeunes

Pas de problème d’infrastructure non plus pour Metz. Sa situation semble en revanche tout à fait différente de celle d’Ajaccio. « Il n’y a aucun souci économique, c’est un club très sain, très professionnel, qui mérite la L1 » , rappelle Gilles Bourges, l’entraîneur adjoint arrivé fin décembre 2015. Quelle est donc la cause des difficultés à maintenir le club lorrain en première division, lui qui était une valeur sûre de l’élite entre 1976 et 2002 ? « Je pense que la clé, c’est de retrouver les recettes du passé, c’est-à-dire se pencher davantage sur le centre de formation, soutenir les jeunes et retrouver la mentalité du club qui comptait beaucoup sur des éléments du cru » , répond le technicien. En effet, les dirigeants des Grenats auraient quelque peu oublié l’importance de la formation qui constituait la base même des bons résultats. Et que Jean-Philippe Rohr a bien connue. Joueur messin de 1979 à 1985, vainqueur de la Coupe de France et présent lors de l’élimination du grand Barça en seizièmes de finale de la Coupe des coupes en 1984, l’ancien milieu de terrain rejoint complètement Bourges : « À notre époque, on faisait confiance aux joueurs du cru. Ce n’est plus le cas. C’est dommage, surtout quand on sait que les jeunes ont gagné la Gambardella en 2010. Dernièrement, les générations étaient bonnes. »

Pas assez d’anciens

Mais le footballeur retraité ne s’arrête pas là. Pour lui, il faut clairement donner les clés aux anciens qui connaissent le club, ceux qui ont porté le maillot durant de nombreuses années. Et qu’importe si on considère son discours comme celui d’un « ancien combattant » : « Prendre Philippe Hinschberger (emblème de Metz pour qui il a évolué entre 1977 et 1992 et coach principal depuis 2015, ndlr), c’est une bonne idée. Mais ça ne suffit pas. Il y a deux ans, il n’y avait pas un éducateur avec son profil, mais que des gars qui n’avaient pas forcément l’amour du FC Metz. Pour que ça marche, il faut sentir le club, adhérer à son identité. Regardez le Real, le Bayern ou le Barça… Les directeurs sportifs et les éducateurs sont tous des types qui ont déjà joué sous les couleurs de l’équipe. » Plus de continuité pour gagner la stabilité en Ligue 1, en somme.

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