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Pourquoi Cavani peut-il atterrir à l’Atlético ?
Annoncé partant, le nom Edinson Cavani résonne du côté du Juventus Stadium et du Vicente-Calderón. Priorité des priorités de Diego Simeone, l'Uruguayen se verrait attribuer une place de choix dans l'armée des Colchoneros. En voici quelques raisons.
Parce que comme Simeone, il parle castillan
Convoité par quelques grosses écuries européennes, Diego Simeone a choisi la stabilité. Avec une prolongation jusqu’en 2020 avec l’Atlético de Madrid, il a rassuré tout un peuple matelassier prêt à payer de sa poche pour que son Cholo reste a casa. Plus qu’un salaire largement revalorisé, l’entraîneur rojiblanco a fait de l’arrivée d’Edinson Cavani sa principale exigence. Une volonté imposée à une direction qui se creuse, depuis le début du printemps, les méninges pour trouver une solution viable pour réaliser un tel transfert. Mieux dans son bilan économique, mais bien incapable de concurrencer la manne du PSG, elle fait de la lèche à l’Uruguayen. Après avoir déjà invité le frère aîné du Matador dans la capitale espagnole, elle a noué des premiers contacts directs la pointe parisienne. Une technique, pas loin d’être interdite par les règlements de la FIFA, qui a déjà fait ses preuves auprès de Mario Mandžukić : « À un moment donné, Simeone m’a appelé, nous avons parlé même si je ne connais rien de l’espagnol. Le jargon du football est facile à comprendre. » Entre un Argentin et un Uruguayen, difficile d’imaginer des problèmes de communication. Sauf s’ils sont chez Free.
Parce que l’Atlético est une terre d’accueil uruguayenne
« Jamais je ne laisserai partir Diego Godín. » L’affirmation en forme d’éloge du Cholo envers l’un de ses buveurs de maté a connu une finalité réjouissante pour toute l’audience du Vicente-Calderón. Car, sous contrat jusqu’en 2018 avec l’Atlético, son vice-capitaine est resté à bord du navire des bords du Manzanares, et ce, malgré les nombreuses sollicitations du gratin européen. Idem, son préparateur physique à la dégaine un peu folle et aux résultats incroyables est resté sur les quais madrilènes. De ces deux compatriotes, le premier, central de profession et buteur habitué aux Maracanazos, a d’ailleurs été mandaté par le Cholo pour servir de passerelle entre l’Atlético de Madrid et Edinson Cavani. Un lobbying qui pourrait s’avérer décisif. Plus que le projet taillé sur mesure pour un attaquant de la trempe du Matador, les Matelassiers peuvent se targuer d’être une terre d’accueil pour les joueurs de la Céleste. Une histoire qui a commencé à un siècle, avec Abdon Porte, et qui ne s’est jamais estompée depuis. La dernière pointe charrua ayant sévi au Calderón avait terminé Pichichi de la Liga. Il répondait au nom de Diego Forlán et avait marqué à 32 reprises.
Parce que l’Atlético pratique la garra charrúa du nouveau millénaire
La garra charrúa renvoyait, jusqu’à l’apogée de l’Atlético de Simeone, un football d’un autre temps. En des termes victorieux, entendons-nous bien. Philosophe du dia a dia pour les uns, messager du « rien n’est impossible » pour les autres, le Cholo a remis au goût du jour une certaine idée du ballon rond à la sauce uruguayenne. Cette méthode, qui a mené les Colchoneros vers les sommets domestiques et européens, a tout pour coller au profil de Cavani. Premier au pressing, infatigable défenseur, l’ancien de Naples paye son tribut défensif à chacune de ses apparitions. Moins talentueux que certains, mais sûrement pas moins généreux, il connaîtrait, dans l’antre du Sud de la capitale espagnole, un autre sort qu’à la porte d’Auteuil. Décrié plus que de raisons en France, il trouverait auprès des supporters rojiblancos une place de choix dans leur cœur. Ses ratés lui seraient pardonnés et ses retours défensifs applaudis. Bref, comme le résume son compatriote Diego Forlán, « son style de jeu est idéal pour l’Atlético, car c’est un joueur rapide, qui aime les contres-attaques et dévore les espaces » .
Parce que l’Atlético parle mandarin
« Plus que cette injection de capital et l’amplification des fonds, l’idée est de nous mettre en relation avec une campagne globale, en croissance, que nous connaissons depuis trois ans. » À la fin janvier, Gil Marin, conseiller du club et fils de l’ancien et sulfureux président, affichait sa satisfaction. Pas de rachat du club, pas d’arrivées fracassantes, mais une belle amplification du capital de l’Atlético. Grâce à un investissement de 45 millions d’euros, Wang Jianlin, deuxième portefeuille chinois, offre des perspectives réjouissantes aux Colchoneros. L’Empire du Milieu semble un marché aux fonds inépuisables, et rares sont encore ses citoyens fortunés à avoir investis dans le ballon rond. Avec cette longueur d’avance, l’Atlético – qui a aussi ouvert une brèche en Inde avec la franchise de l’Atlético de Kolkata – gagne en crédibilité financière et pourrait se permettre une folie sur le marché des transferts. Le tout sans se séparer de tous ses cadres à la valeur marchande certaine : Arda Turan, Koke ou encore Antoine Griezmann. Même si une baisse de salaire est à prévoir, Edison serait prêt à tout sauf au RMI au Calderón.
Par Robin Delorme, à Madrid