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Pourquoi Brice Dja Djédjé est meilleur que Dani Alves
La latéral droit de l'OM est redevenu une pile dans son couloir droit. Un peu comme la référence du poste depuis 2008, Dani Alves. Mais en mieux.
À lui tout seul, il a réussi à rendre intéressant le visionnage d’un seizième de finale de Coupe de France entre Marseille et Montpellier dans un stade quasi vide. Lui, c’est Brice Dja Djédjé, l’arrière droit de l’OM. À l’heure de jeu, il marque d’abord un but pas si vilain, alors qu’il s’agit quand même d’une action où le gardien adverse sort trop à la hâte et où les cages sont donc vides au moment où il frappe dans le ballon errant. Parce qu’il vient alors récompenser l’hyperactivité de l’arrière droit, qui ne cesse de dédoubler Bouna Sarr dans son couloir pour apporter le surnombre. Depuis quelques matchs, le contraste est saisissant avec Javier Manquillo, aligné dans le couloir gauche, qui laisse, lui, Nkoudou se débrouiller tout seul. Quelques minutes après son but, BDD se manque en dernier défenseur et laisse Mustapha Yatabaré filer seul au duel avec Mandanda. Vu l’état de grâce du portier phocéen, il n’y a pas but. Mais ça n’en reste pas moins une boulette. Pas vraiment dans la tête de Dja Djédjé qui va se chauffer avec l’arbitre, coupable à ses yeux de ne pas avoir sifflé le pressing de l’attaquant. Le carton jaune ne calme pas le défenseur qui continue de gueuler sur l’homme au sifflet. Il faut que Mandanda himself sorte de ses cages pour crier encore plus fort sur son coéquipier histoire de le raisonner, un peu à la façon d’un lion dans une pub Perrier. Il est comme ça, Brice Dja Djédjé, il anime une rencontre, dans tous les sens.
Dani Alves, le coéquipier modèle, qui n’oublie jamais Abidal ou Xavi
Un créneau emprunté par la référence depuis quand même huit ans à ce poste. Il s’agit bien évidemment de Dani Alves, qui s’est payé le luxe de remporter trois Ligues des champions avec Barcelone, après avoir raflé deux Coupes UEFA avec Séville. Si ça se trouve, le plus fort à ce poste sur la période, c’est le tout calme Philip Lahm du Bayern et de la sélection allemande championne du monde. Mais l’histoire retiendra forcément le fort en gueule brésilien. Qui est impressionnant dans son couloir droit avec le Barça, mais qui claque toujours deux, trois buts très sympathiques dans la saison, qui fait le buzz avant les matchs avec des transversales de fou à l’échauffement. Ou en mangeant les bananes que l’on peut lui jeter en guise de réponse au racisme avant d’en faire un symbole avec l’agence de com’ de Neymar. Un joueur connu surtout pour se muer en coéquipier idéal dès qu’une occasion se présente. Celui que Messi, Suárez, Neymar citent toujours comme la réelle force du vestiaire. Même Zlatan Ibrahimović, qui n’a pourtant pas trop le sourire quand il faut parler de son passage en Catalogne, est toujours amusé par les facéties d’un mec pour qui le vestiaire est sacré. Après avoir porté le 22 en hommage à Abidal, Dani Alves a pris cette saison le 6 pour rendre hommage à Xavi.
Dja Djédjé, seul contre tous
À Marseille, Dja Djédjé a, lui, le numéro 26. Mais ce n’est pas vraiment un mix des deux. Dès son arrivée, il y a deux ans, le joueur n’a pas eu peur de mettre les pieds dans le plat. Il annonce d’abord qu’il n’est pas là pour regarder Rod Fanni, un cadre du vestiaire, jouer. Pas vraiment de quoi se faire appeler d’instinct pour les restos entre coéquipiers. Il enfonce le clou pour sa première conférence de presse avec le désormais célèbre « Vous en connaissez beaucoup vous, des latéraux qui mettent des coups francs de 35 mètres en Ligue 1 ? » Puis il s’attrape avec Gignac à l’entraînement. La saison suivante, il remet ça en plein match avec son avant-centre. Alors que Djédjé était en train de se chauffer avec Ntep, il voit rouge quand APG prend la défense du joueur de Rennes, un proche dont il partage l’agent. Furieux en match, le latéral ivoirien l’est encore le lendemain quand il s’agit de serrer la main à son coéquipier au réfectoire. Gignac parti, Dja Djédjé n’est pourtant toujours pas le chouchou du vestiaire phocéen, alors qu’en plein match, Mandanda ou Nkoulou n’hésitent jamais avant de lui gueuler dessus. Mais en attendant, il est indéboulonnable dans son couloir droit, où il fait le spectacle, après avoir été mis au placard en début de saison. À ce poste risqué, il fait sans la confiance d’un environnement prêt à lui pardonner une absence parce qu’il a tellement apporté par ailleurs. Chaque jour, Dja Djédjé doit à nouveau prouver qu’il est le Dani Alves de son club. Ce qui le rend forcément plus fort, à force.
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