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Pourquoi Bouna Sarr est meilleur qu’Alessandro Florenzi
Ce vendredi soir, Bouna Sarr retrouve son ancien club : le FC Metz. Et ce n'est plus le même joueur, puisqu'il est latéral droit, et qu'il est aujourd'hui meilleur que l'une des références mondiales à ce poste. Oui, le Marseillais est plus fort qu'Alessandro Florenzi.
« Devant, il plafonnait un peu. Mais il peut marquer des buts, il a tout. J’espère qu’il aura la même trajectoire qu’Alessandro Florenzi, qui est polyvalent. Bouna progresse, on l’a fait travailler sur les tâches défensives et il est en train de faire de bons matchs. Il peut devenir un latéral de très haut niveau. » Il y a quelques jours, Rudi Garcia comparait son nouvel arrière droit titulaire Bouna Sarr à un de ses anciens joueurs : Alessandro Florenzi. Et ce n’est pas la première fois. Déjà au mois de septembre, il avait osé la comparaison entre le Marseillais et le Romain, quitte à s’attirer bon nombre de railleries. Quelques mois plus tard, le parallèle entre les deux profils ne paraît pas si fou que ça, tant l’ailier reconverti latéral offre de belles surprises cette saison. Que Rudi Garcia n’ait plus peur des mots et qu’il assume complètement : Bouna Sarr est déjà bel et bien meilleur que l’Italien.
Plus grande marge de progression
Formé en tant que milieu relayeur, Alessandro Florenzi a rapidement su faire montre de sa polyvalence. Capable d’évoluer à tous les postes du milieu de terrain, il s’est peu à peu exilé sur son côté droit dès ses débuts professionnels. C’est lors de son prêt à Crotone en 2011-2012 qu’il dépanne pour la première fois, à quelques reprises, au poste de latéral droit. Et c’est lors de sa dernière saison à l’AS Roma que Rudi Garcia le fixe définitivement dans ce rôle. Depuis, il continue de jouer à ce poste-là à Rome. Sauf que, bien trop gentil et dévoué à son club de toujours, Florenzi continue de dépanner régulièrement n’importe où (ailier droit, ailier gauche, meneur de jeu, milieu relayeur…). L’empêchant ainsi de s’installer durablement en tant que latéral droit, et donc de progresser pleinement. Et en plus, l’Italien a le malheur de passer beaucoup de temps à l’infirmerie, avec huit blessures en deux ans, dont deux ruptures du ligament croisé.
Bouna Sarr, quant à lui, semble s’être trouvé, alors que sa reconversion en tant que latéral droit est bien plus récente. En septembre 2016, Franck Passi avait bien tenté de terminer un match contre Rennes avec Bouna arrière droit. Résultat : deux buts encaissés en fin de match, et un pari tactique jugé incompréhensible par bon nombre d’observateurs. Presque un an plus tard, en préparation de cette saison 2017-2018, Rudi Garcia a pourtant réitéré l’expérience, avec succès cette fois-ci. À la base considérée comme une solution de dépannage pour faire la doublure de Hiroki Sakai, l’option « Bouna latéral » est de plus en plus crédible. D’ailleurs, l’ancien Messin a disputé toutes les minutes de jeu possibles en 2018. Bien plus convaincant qu’à son poste de prédilection, Bouna ne devrait plus bouger de sitôt, et a toutes les cartes pour continuer de progresser. « Je vous confirme que je suis latéral droit. C’est mon nouveau poste » , déclarait-il il y a peu.
Plus méritant
Et puis, de manière générale, Bouna Sarr a bien plus de mérite qu’Alessandro Florenzi. Né à Rome, formé à l’AS Roma, rapidement adoubé par Francesco Totti et Daniele de Rossi, l’Italien joue dans un fauteuil depuis plus de cinq ans. Instantanément adoré par les tifosi, il n’a pas souvent connu ce que c’était d’entrer sur le terrain avec la boule au ventre. Pendant ce temps-là, Sarr se faisait virer du centre de formation de l’OL, avant de connaître le National et la Ligue 2 avec Metz et se faire prendre en grippe par le public marseillais. Arrivé lors de la saison galère de l’OM sous les ordres de Michel (treizième à la fin de la saison), il symbolise à lui seul le niveau catastrophique des Marseillais aux yeux des supporters, et est constamment raillé pendant des mois. Mais Bouna Sarr se tait, ne baisse pas les bras, et le voilà aujourd’hui qui gagne peu à peu un certaine affection du Vélodrome. Une histoire est toujours meilleure avec quelques rebondissements.
Par Kevin Charnay