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Pourquoi Berić est plus fort que Fekir
En l’absence de Lacazette, Nabil Fekir concentre une bonne partie des espoirs offensifs lyonnais face à Saint-Étienne, ce que confirment son récent regain de forme et sa convocation en équipe de France. Pour autant, LA vraie vedette du derby sera dans le camp d’en face et se prénomme Robert. La preuve par trois.
→ Parce qu’il fait les bons choix artistiques
Avoir du talent n’est pas toujours synonyme de bon goût. Certains sportifs usent de leur notoriété pour défendre de grandes causes, Nabil Fekir ne déroge pas à la règle et a lui aussi la sienne. La loi travail ? Le traité transatlantique ? Non, le rap game. Ainsi, l’international français se range plutôt du côté de Rohff dans le concours de zizi qu’il l’oppose à Booba. Au cours des derniers mois, on l’a ainsi vu être invité aux côtés du rappeur sur le plateau de Planète Rap sur Skyrock, ou encore poster une vidéo où il fait mine de chanter les lyrics explicit content du morceau San forcer 94.0. Ce choix pourrait éventuellement se respecter si on était en 2006. Mais quand on idolâtre Rohff en 2016, on est old. Quant au dernier Lyonnais qui était « TeamRohff » , il a retourné sa veste quelques années plus tard, avant de se faire détester par une moitié de la France du foot qui ne le veut plus en équipe nationale. À l’inverse, on a vu cette semaine sur les réseaux sociaux Robert Berić se déhancher sur du Jul. Le bond qualitatif ne saute pas forcément aux yeux, mais au moins le buteur des Verts s’entiche d’un rappeur qui réussit l’exploit de vendre des disques, là où Fekir idolâtre un artiste dans le creux de la vague depuis qu’il ne fait plus des clips avec Thalia. Savoir pisser dans le sens du vent et emboîter la hype, c’est aussi savoir être lucide. Et la lucidité, c’est 50% du niveau d’un attaquant.
→ Parce qu’il a beaucoup mieux digéré sa convalescence
Difficile de trouver un critère de comparaison plus objectif. Rupture des ligaments croisés du genou droit, voilà la terrible blessure qu’ont subie les deux attaquants en début de saison dernière. Identique. Début septembre 2015, c’est avec l’équipe de France que le gaucher lyonnais s’était broyé le genou lors d’un amical contre le Portugal. On passera sur le fait qu’il s’est pété absolument tout seul, sur un appel-contre-appel. Deux mois plus tard, Berić avait quant à lui dû encaisser un attentat de Jordan Ferri lors du derby face à l’OL. S’il est revenu en avril sur les terrains, il aura fallu un an pour que le Français retrouve un semblant de niveau. Tout d’abord en surpoids, puis en méforme, il a finalement « rechuté » et dû subir une nouvelle intervention chirurgicale. Pendant ce temps-là, le buteur des Verts a retrouvé le chemin des filets dès son troisième match post blessure. C’était lors de la deuxième journée de Ligue 1, face à Montpellier. Un bon attaquant, c’est avant tout un attaquant fiable. Quel intérêt d’avoir dans son garage une Ferrari qui ne peut jamais rouler, quand on a une Opel Corsa qui avale l’asphalte sans encombre ?
→ Parce qu’il s’est imposé chez deux grands d’Europe
Le point commun entre le Rapid Vienne et l’AS Saint-Étienne ? Les deux clubs ont déjà joué une finale de Coupe d’Europe. Leur différence avec l’Olympique lyonnais ? Le club dirigé par Jean-Michel Aulas n’en a jamais disputée. Avant de faire le bonheur du plus grand club de la région Rhône Alpes, Robert Berić a affolé les stats pour le compte du finaliste de la Coupe des coupes 1996, défait par le PSG de Yannick Noah. Lors de la saison 2014-2015, le Slovène a ainsi claqué 27 buts en 33 matchs, mais surtout en 37 tirs cadrés. La même saison, Fekir culminait à 13 buts avec un club dont la référence européenne reste un coup d’éclat face au Werder Brême. C’est bien, mais moins bien qu’une finale. Malgré ses promesses, Nabil Fekir ne fait pas le poids face à un joueur qui a prouvé dans des clubs qui pèsent à l’échelle européenne.
Par Marc Hervez