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Pourquoi Benjamin Pavard est meilleur que Marcelo
On reconnaît avant tout le jeune défenseur du LOSC pour sa tignasse. Un peu comme Marcelo au Real Madrid. Sauf que l'international espoir français a plus de mérite.
Benjamin Pavard vient d’être appelé avec les Espoirs. Plutôt logique pour ce jeune défenseur qui se montre de plus en plus avec Lille. Milieu de terrain de formation, le jeune Nordiste a la trajectoire que l’on aime dans l’Hexagone : celle d’un jeune qui vivote avant de prendre conscience du sacrifice que l’on doit faire pour être footballeur. Un été, Pavard a donc refusé des vacances avec ses parents pour se donner toutes les chances de devenir pro. Ce qu’il est devenu en mai dernier avec René Girard. Profitant de l’absence de Basa pour débuter en Ligue 1, le petit Ch’ti est désormais titulaire avec Hervé Renard dans une défense à trois, dans l’axe, avec les poètes Sunzu et Civelli, alors que le Monténégrin est toujours à l’infirmerie. L’ascension suit son cours, mais ne doit pas faire oublier l’essentiel. Si Pavard est entré aussi facilement dans les têtes des suiveurs de Ligue 1, ce n’est pas pour sa polyvalence, mais avant tout pour son physique : la tête de Norman, le mec qui fait des vidéos sur Youtube, et de bonnes grosses bouclettes pour ne plus être très loin de la coupe afro. Un look unique qui fait notamment le bonheur de Julien Cazarre et de sa célèbre rubrique dans J+1.
Le sosie de Norman contre le sosie du guitariste des Strokes
Et alors, il n’y a pas de mal à cultiver son look. C’est aussi ce qu’a fait à un moment Marcelo, le latéral gauche brésilien du Real Madrid. Recruté par la Maison Blanche à tout juste 18 ans à Fluminense, après une seule saison dans les pattes, pour succéder à Roberto Carlos, le jeune latéral s’est dit qu’il fallait d’abord se raser la tête, comme son idole. Mais à trop se chercher, Marcelo ne trouvait sa place nulle part, même pas en sélection où Dunga, en 2010, a fait de Michel Bastos, un milieu offensif droit, un titulaire à son poste d’arrière gauche. Dur. Alors Marcelo a décidé de se lâcher. Il s’est laissé pousser une belle tignasse, au point de ressembler à s’y méprendre à Albert Hammond Junior, le guitariste des Strokes. Cool. Aujourd’hui, le Brésilien, ô combien important dans la quête de la Décima en 2014, est considéré comme une référence à son poste dans le monde. Et il est indispensable au Real où son apport dans les phases offensives est colossal.
Dur de se faire respecter en tant que central à Lille
Pour l’instant, Pavard est encore loin d’avoir tout Bernabéu à ses pieds. Mais il faut néanmoins comparer le contexte. Marcelo évolue au Real Madrid, un club dont le président n’a jamais caché qu’il recrutait des joueurs aussi pour les retombées marketing. Dans une formation, en plus, où il faut attaquer tout le temps et où le moindre entraîneur qui joue avec deux vrais milieux défensifs saute obligatoirement à la fin de la saison, c’est plutôt facile de s’émanciper comme Marcelo. Alors que Benjamin Pavard et ses bouclettes doivent se faire respecter en Ligue 1. Au LOSC qui plus est. Comment, malgré son physique, convaincre les attaquants adverses qu’il vaut mieux tenter sa chance avec les tueurs à gages argentin et zambien juste à côté ? Une interrogation qui se pose chaque semaine à Pavard, un défi excitant auquel Marcelo ne sera jamais en mesure de répondre.
Par Romain Canuti