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Pourquoi Ben Arfa doit aller à l’Euro ?
C’est mathématique. Pour Deschamps, Ben Arfa n’ira pas à l’Euro pour la simple et bonne raison qu’il a déjà ses six attaquants en tête et qu’il n’a que six places à distribuer. Mais Ben Arfa doit jouer l'Euro. Et voilà pourquoi et comment.
Parce que DD a les moyens de faire une place à Ben Arfa
Le seul et bon argument de Deschamps pour ne pas le prendre, c’est très clairement le numerus clausus. Autrement dit, il y a trop de candidats pour le nombre de postes à pourvoir. Six places pour une dizaine de joueurs à vocation offensive, car DD veut doubler chaque poste. Un programme difficile à contredire. Mais s’il compte sur la polyvalence de certains de ses joueurs, Lassana Diarra peut notamment jouer latéral droit, il peut très bien faire une place dans le coffre au petit Hatem. En tout cas, dans la liste d’attente, il figure en bonne place. Il est peut-être même le numéro 1 en cas de blessure ou de retournement de situation. Au moins devant Ribéry, Valbuena, Dembele ou même Alessandrini.
Parce qu’il faut bien un « Ben » en équipe de France
Déjà qu’aucun Lyonnais n’en sera, alors si en plus de ça, on refuse l’entrée aux « Ben » et aux anciens Gones, ce serait vraiment dur à encaisser pour la ville de la quenelle. Benzema, pour « une raison d’exemplarité » , Valbuena, Lacazette, Umtiti, Fekir et compagnie pour raisons sportives. Bref, seuls Jallet et Lloris devraient représenter un petit peu Lyon cet été et il faudra bien, d’une manière ou d’une autre, donner à manger à Jean-Michel Aulas cet été. « Quel plezir de voir jouai Atem, formé ché nou :D #Eurro2016 » Ne le privez, ne nous privez pas de ce plaisir.
Parce qu’il a grandi
Il ne suffit pas toujours de le dire et le répéter à tous les matchs – « Je suis vraiment très heureux à l’OGC Nice. Je me sens bien dans une équipe qui fait tourner le ballon, qui joue, qui crée des décalages. Je pense vivre mes meilleurs moments de footballeur avec cette équipe, ce coach et ce club. » -, il faut parfois également associer les gestes aux paroles. Et très clairement, depuis le début de saison, on n’a jamais vu un Hatem aussi sage, aussi gentil, aussi souriant et même aussi régulier, sans pour autant perdre son grain de folie. S’il faut lui laisser une dernière chance, c’est bien celle là.
Parce qu’un Euro sans surprise est un Euro sans saveur
Chimbonda, Ribéry, Valbuena, Cabella… Tous ont en commun le fait d’avoir été les invités de dernière minute d’une compétition internationale. Et si on nous prive de ce petit plaisir ultime, la potatoe perdue dans le paquet de frites McDo, le prof de maths qui chope une grippe vingt minutes avant le début du cours, la tournée du patron juste avant de quitter le PMU, l’Euro de l’équipe de France n’aurait pas la même saveur. Ben Arfa, même en remplaçant de luxe, pourrait remplir ce rôle à la perfection.
Parce qu’on lui a déjà fait le coup
En 2008, il était dans la liste des trente pour finalement rester chez lui. Pareil en 2010. En 2012, il a eu à peine plus d’une heure de jeu à se mettre sous la dent. Complètement absent en 2014, il va bien falloir un jour ou l’autre que Ben Arfa, à 29 ans, participe à une compétition internationale avec l’équipe de France. Et si ce n’est pas cette année, ce ne sera certainement jamais.
Parce que le meilleur moyen de se délivrer de la tentation, c’est d’y céder
Diana de l’Ile de la tentation, avec au moins la moitié des séducteurs, ou même Deschamps, avec Payet plus récemment, peuvent en témoigner : quelque part, Oscar Wilde avait et a toujours raison. Face à la pression populaire, face au lobbying Hatem, face à Pierre Ménès, Didier Deschamps ne pourra pas résister longtemps. Il devra donc au moins lui donner une chance lors des deux derniers matchs de préparation. Histoire de mettre tout le monde d’accord et de donner du crédit à son futur choix. La pilule « Samir Nasri » était ainsi mieux passée il y a deux ans et lui avait permis d’assumer sa décision de ne pas l’emmener au Brésil. Oui, il en faudra bien plus que l’heure de jeu qu’il lui a offerte contre l’Allemagne et l’Angleterre.
Parce que Christian Estrosi le soutient
Oui, on parle bien de Christian Estrosi, le maire de Nice et président du conseil régional de PACA. Celui qui « a maté les Roms » en 2013 et distribué « son mode d’emploi » . Celui qui a notamment interdit les drapeaux dans sa ville lors de la dernière Coupe du monde. Oui, ce Christian Estrosi, celui-là même, s’est donc aussi exprimé quant à l’avenir de Ben Arfa sur Europe 1. Et après un échange avec un faux Didier Deschamps, interprété par Nicolas Canteloup, il s’est montré plus clément qu’à l’accoutumée : « Je suis convaincu que Didier Deschamps me fera ce plaisir. » Si même Christian Estrosi le dit…
Par Ugo Bocchi