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Pourquoi Arsenal n’arrive à recruter personne ?
Autrefois capable de sévir sur la Ligue 1 ou les Pays-Bas pour se fournir en pépites, Arsenal se positionne sur de plus gros noms, mais ne concrétise rien.
Quand on est supporter d’un club de foot, on n’a pas peur de tomber à chaque fois dans le même panneau. Prenez les fans du PSG : à chaque début de saison, ils sont persuadés que cette année, c’est sûr, il n’y aura pas de crise. Ceux de l’OM sont intimement convaincus que toutes les recrues vont cartonner. Les supporters d’Arsenal se disent, eux, dès le mois de juin, qu’ils feraient bien de recharger les batteries de portable pour se tenir au courant même sur la plage, parce que ça va être le mercato des achats. Cette année, c’est sûr, tonton Wenger va sortir le chéquier. Ça devait déjà être le cas il y a deux ans pour prendre Götze ou l’an dernier pour Isco. Et malgré l’issue décevante, les Gooners retournent voir le troisième opus de la série avec le même enthousiasme : ils rêvent de Júlio César dans les cages, de Cesc Fàbregas et Bernard au milieu et de Luis Suárez devant. Rien que ça.
Au niveau de Liverpool et Tottenham ?
Il y a quand même peu de chances pour que les quatre joueurs signent d’ici la fin du mois d’août. Cesc est tout de même au Barça, où Thiago Alcántara est parti et où Xavi vieillit. Bernard préfère Porto au club anglais… Quant à Luis Suárez, c’est un peu le coup des chaises musicales. Les Gunners étaient sur Higuaín en début de marché, mais l’Argentin est allé à Naples. Du coup, le Real pourrait se positionner sur le croqueur. Et si l’on regarde dans l’autre sens, ce n’est guère réjouissant : si Naples prend Higuaín, c’est parce que Cavani est parti au PSG, qui a vendu Gameiro à Séville, qui a vendu Negredo à City, qui a vendu Tévez à la Juve. Reste donc aux Canonniers à engager Alessandro Matri pour boucler la boucle. Et encore, ce n’est pas dit que l’Italien veuille venir. Car si nombreux sont les footballeurs sensibles à la circulation du ballon dans l’équipe d’Arsène Wenger (comme Bernard le Brésilien ou Nkoulou), tous commencent à se dire que c’est peut-être pas là qu’on fait une grande carrière. C’est Steven Gerrard qui a appuyé là où ça fait mal pour garder Suárez : « Je ne vois pas la progression si c’est pour partir à Arsenal. On va se bagarrer avec eux et Tottenham pour être dans les quatre premiers. » Un discours qui peut faire sourire car tout juste transféré à Manchester City en 2009, Kolo Touré avait osé un « l’équipe la plus facile à déloger dans le big 4 est sans doute Arsenal » . Perdu ! Les Gunners, avec Manchester United, sont les seuls à ne pas avoir quitté ces strapontins qualificatifs depuis. Presque les seuls à ne pas avoir remporté de trophée dans le même laps de temps aussi. « Quand un joueur veut signer, il me demande si on est qualifiés pour la Ligue des champions, pas si on a gagné la Carling Cup » , s’agace Wenger. Oui mais bon, elles sont où, les recrues ?
Et si les meilleurs étaient déjà là ?
En même temps, l’essentiel est peut-être ailleurs. Contrairement aux années précédentes, les Gunners sont partis pour garder tous leurs principaux atouts. Koscielny ou Vermaelen ont certes quelques contacts, mais ils jouent dans un secteur où il y a trois titulaires pour deux postes. Si Arsenal ne recrute pas, c’est peut-être aussi parce que le puzzle de l’équipe type se met progressivement en place avec des éléments qui peuvent prétendre en fin de saison à faire partie de la compo référence de la Premier League : Arteta en sentinelle, Wilshere en numéro 8, Cazorla sur un côté, et des jeunes pousses style Oxlade-Chamberlain à qui il faut laisser de la place pour exploser. La saison passée, Wenger n’avait pas recruté après la vente d’Alex Song au Barça pour laisser la possibilité à Coquelin de s’exprimer. Aujourd’hui, le Français a été vendu en Bundesliga. Alors autant ne pas trop attendre pour faire signer Júlio César, Fàbregas et Luis Suárez…
Par Romain Canuti