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Pourquoi 2016-2017 sera charnière pour Raphaël Varane
Après plusieurs mois en demi-teinte, Raphaël Varane a finalement décidé de rester au Real Madrid. Une année qui s'annonce cruciale pour le Français, troisième choix de Zinédine Zidane en défense centrale, derrière Sergio Ramos et Pepe.
Parce qu’il doit franchir un cap
De Lens à la Casa Blanca, Raphaël Varane a connu une progression fulgurante. Dès son arrivée, le gamin de 18 ans parvient à grappiller les matchs en défense centrale. Dès sa deuxième année en Espagne, il dispute plus de 30 matchs, atteignant un pic de 56 parties (pour 4 buts) en 2014-2015. Bon relanceur, Varane défend propre et debout, ce qui lui vaut des critiques flatteuses des deux côtés des Pyrénées et des comparaisons à Fernando Hierro. Devenu titulaire en équipe de France, Varane devient le symbole des Bleus qui remontent la pente. Mais en dépit de toutes ses qualités, « Don Limpio » plafonne. Ses erreurs sont plus voyantes que celles de Sergio Ramos qui peut également compenser ses errances par des buts. Cette saison, Varane a bouché les trous. Quand il est au top physiquement, Pepe est largement au-dessus de lui. Mentalement, le Nordiste ne tient pas la comparaison. Face à une concurrence exacerbée, il a du mal à faire sa place. S’il veut redevenir titulaire à la loyale (hors suspension et blessures), Varane doit changer, devenir plus hargneux et agressif. Jouer facile, ça plaît à l’aficion… sauf quand les boulettes s’accumulent. Et à ce moment-là, c’est toujours le muscle qui sera glorifié.
Parce qu’il doit montrer qui est le patron en équipe de France
Blessé avant l’Euro, Varane a beaucoup perdu dans l’histoire. Blessé avant l’Euro, Varane a beaucoup perdu dans l’histoire. Koscielny et Umtiti ont démontré qu’un droitier à gauche et un gaucher à droite pouvaient faire la paire avec un certain succès. De numéro 2 de la charnière, « Kos » est devenu numéro 1, dans la lignée de ses belles prestations avec Arsenal. Et quelques jours après la finale perdue contre le Portugal, Umtiti est devenu Blaugrana. Le Madridiste face au Culé, nouvelle concurrence, à distance cette fois-ci. Par chance pour lui, l’ex-Lyonnais ne devrait pas énormément jouer pour sa première année en Catalogne. Mais dans l’éventualité assez élevée que lui aussi doive se contenter des banquettes moelleuses du Bernabéu, qui en bénéficiera ? Celui qui était là avant ou celui qui a cassé la baraque pendant une compétition internationale ? Autre question essentielle : Varane est-il un authentique meneur de défense ? À 23 ans, il est très jeune et a encore beaucoup à apprendre. Catapulté en première ligne en EdF, Varane est certes mature mais pour le moment, son côté gendre idéal a du mal à s’éclipser pour dévoiler son leadership.
Parce qu’il joue sa dernière carte au Real
Finalement, après une discussion avec Zidane, Varane a décidé de rester merengue. Il a même récupéré le fameux n°5 de l’idole. Mais que l’on ne s’y trompe pas : le défenseur était proche de la sortie et l’idée d’un transfert a traversé l’esprit du club et du joueur. Les prétendants sont nombreux, notamment en Premier League. Un départ aurait permis à Florentino Pérez de se faire un petit billet, aux alentours de 50 millions d’euros, voire davantage. Disposer d’une telle option en cas de blessures (Ramos et Pepe sont des habitués de l’infirmerie), c’est clairement un luxe. Le problème, c’est que le Français se blesse aussi régulièrement (genou, épaule, lésions musculaires). Mais il est également probable que Varane a choisi l’option « long terme » . Pepe a 33 ans donc le temps joue pour Varane. Mais FloPer sera-t-il aussi patient et existera-t-il une possibilité suffisamment importante pour prendre la place du Portugais qui n’a jamais paru aussi costaud ? Le Mondial 2018 arrivera vite et Varane doit d’ores et déjà aligner les gros matchs de façon régulière. S’il n’a pas choisi la facilité, c’est certainement parce qu’il se sent capable de relever ce défi.
Par François-Miguel Boudet