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Pour passer, c’est limite

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Pour passer, c’est limite

L'OL s'apprête à disputer le troisième match le plus important de son histoire dans la même saison –après le retour à Bernabeu et celui à Chaban-Delmas. Pour la première fois, il le disputera face à son public et avec l'obligation de rattraper un but d'écart. Autrement dit, pour la première fois, l'OL de Claude Puel va devoir remiser sa capacité à subir et prendre enfin le jeu à son compte. En est-il seulement capable ?

Pour ceux qui voulaient croire qu’il pouvait y avoir de l’excitation dans l’air à Lyon ces derniers jours avant cette demi-finale retour de Ligue des Champions, on leur conseillera d’attendre encore quelques heures. Les Lyonnais ont profité d’un long week-end ensoleillé pour s’adonner à leur activité favorite : s’en foutre de tout, à commencer par ce match annoncé à grands renforts de manchettes comme un rendez-vous avec l’histoire. Le vrai rendez-vous, toute la ville se l’est donné sur les quais de Rhône, sous le soleil exactement, pour célébrer avant l’heure le retour d’une certaine idée de l’été –terrasses sans fin, œillades à tout-va et ballades nonchalantes.

Rien à voir donc avec le tumulte invoqué par Claude Puel et ses hommes au moment de filer à quelques encablures de là, dans la Dombes, pour une mise au vert rallongée de quelques jours. Officiellement, les joueurs lyonnais en ont profité pour rester raccord avec la dolce vita qui se jouait en ville –parties de pêche pour les uns, sessions sur les greens pour les autres. Au final, la seule agitation perceptible est venue de la direction du club hier dans la journée, le temps d’un communiqué rageur s’indignant du report d’AJA-OM au 30 avril prochain. Le genre de contre-feu qui permet de baliser la suite dans un championnat où il est encore question d’accrocher une place en Ligue des Champions. Une façon aussi de rappeler qu’on est déjà prêts à reprendre avec le quotidien, celui de la L1, une fois la parenthèse européenne refermée.

Tout changer quand l’attaque tique…

Autrement dit, malgré la perspective d’un match qui permettrait d’obtenir ce ticket qui donnerait des allures d’épopée à un parcours en C1 inattendu, on a toujours le principe de précaution bien accroché au cœur côté lyonnais. Faut dire qu’après la première manche à Munich, sans être définitivement battus, les Lyonnais viennent d’être confrontés à un doublé défi : marquer au moins un but en évitant d’en prendre. Plus facile à dire qu’à faire tant les Bavarois se sont appliqués à passer les tours en Ligue des Champions en marquant ce qu’il faut de pions à l’extérieur pour contrarier les plans de leurs adversaires –la Fio, puis MU–, alors bien mieux engagés que ne le sont les Lyonnais aujourd’hui. La faute, on l’a dit et répété, à Arjen Robben, auteur de ce but du match aller qui a déjà des allures d’avantage décisif. Sans oublier, derrière lui, le come back improbable d’Ivica Olic dans le rôle du buteur foutraque mais efficace en diable, l’émergence de Thomas Müller et la présence sur le banc de deux gâchettes appelées à faire le bonheur de la Mannschaft l’été prochain, Miroslav Klose et Mario Gomez.

Ne pas prendre de but donc… Et en marquer surtout, un pour commencer, deux de préférence. Pour ça, il va falloir que les Lyonnais ne fassent pas ce qu’ils ont su faire de mieux jusque-là en Ligue des Champions : jouer bas, les lignes bien serrées et tenter une sortie à la première accalmie. Un changement de programme aux allures de révolution copernicienne annoncé il y a quelques jours par Lisandro Lopez : « L’équipe doit changer d’attitude et de mentalité. Nous avons vu une équipe trop défensive. Nous devons avoir un peu plus de courage et un esprit plus positif pour inverser le résultat. Il faut corriger la tactique » .

Quand le taiseux de service prend la parole, on l’écoute forcément. Qu’il s’avance dans le rôle du chef de meute, et c’est un manifeste pour les chaudes heures qui s’annoncent qu’on veut découvrir. Où il peut être question d’un changement de méthode, du genre radical. La méthode en question ici est celle de Claude Puel, célébrée comme il se doit à la sortie de l’exploit madrilène. Si l’OL est parvenu à se hisser de manière inattendue jusqu’en demi-finale de Ligue des Champions, il le doit en grande partie aux idées et aux choix de son entraîneur –bloc-équipe solidaire et turn-over systématique qui permet autant de mobiliser un effectif au-delà du onze-type que d’assurer d’une partie à l’autre, voire à l’intérieur d’un même match, des ajustements tactiques.

En dépit d’une qualification acquise face aux Girondins, on avait pu au sortir des quarts entrevoir les limites d’un tel système de jeu. Il fallait s’en remettre aux exploits d’Hugo Lloris pour se qualifier de la façon la plus dirty et bâtarde du moment. Poussée un peu plus à l’extrême face au Bayern (67 % de possession de balle pour les Bavarois) qui avait semble-t-il bien préparé le coup, la méthode a fini par se diluer mercredi dernier. Il suffisait d’entendre le désarroi des Lyonnais à la sortie des vestiaires pour prendre la mesure de la chose. Non seulement, les Gones avaient l’impression d’avoir complètement manqué leur première entrée dans les demies, mais ils s’étaient surtout sentis complètement dépassés par l’organisation de jeu munichoise.

La tactique des clones ?

Reste à savoir alors si, à force de pratiquer ce jeu bas du front qui malgré tout n’a permis à un Bayern outrageusement dominateur de se présenter à Gerland qu’avec un seul but pour tout avantage, l’OL a encore des arguments pour « corriger la tactique » . La première incertitude concerne Claude Puel. Rien ne dit que le coach qui aime avoir la main sur son équipe jusque dans les moindres détails laissera la marge à ses joueurs pour s’engager dans la partie de ce soir avec une autre méthode que la sienne. D’après ce qu’on a cru comprendre, une des vertus du turn-over pratiqué depuis le début de la saison consisterait à donner cette épaisseur tactique dont l’équipe peut avoir besoin pour modifier ses plans en cours de match. En s’appuyant sur l’expérience de certains de ses cadres, Puel a largement de quoi laisser à son équipe le soin de prendre l’initiative dans le registre tactique pour cette fois. On pourra entre autres choses enfin savoir si l’OL peut se hisser à la hauteur de son modèle inavoué –le Liverpool rafaéliste– ou bien s’il reste scotché à ses prestations sans âme qui laissent toujours un goût d’inachevé (face à la Roma en 2007), voire un sentiment d’impuissance (face à MU l’année suivante).

La seconde incertitude concerne la capacité des joueurs à produire du jeu au-delà des seules intentions. Or, le match aller a pu le révéler de la plus cruelle des manières, difficile de prétendre faire un minimum de jeu si le milieu de terrain se retrouve complètement étouffé au bout d’un petit quart d’heure. On a eu vite fait à ce sujet de montrer du doigt la semaine dernière la prestation transparente de Miralem Pjanic. Quitte à oublier un peu vite au passage que le prodige bosniaque a toujours eu besoin du sale boulot des wanna-be-your-dog de service, Makoun et Toulalan, surtout. Renvoyé en défense centrale, le fan de Sardou n’avait pu apporter la réponse au défi physique lancé par Schweinsteiger et Pranjic ce soir-là mettant sous l’éteignoir Pjanic à chaque fois qu’il pouvait être sollicité.

Or, à défaut d’être en mesure de cerner le niveau réel de cette équipe lyonnaise, s’il y a bien un élément dont dépend cette saison le jeu de l’OL, c’est de la capacité du jeune Miré à créer ces intervalles et espaces sur une passe, une déviation, dont peuvent profiter Lisandro, Michel et les autres, quand il n’est pas question d’apporter le danger sur coup de pied arrêté. Sûr que le défi s’annonce encore plus difficile avec le retour de Van Bommel dans les parages et l’absence de Toulalan suspendu. A moins que Puel ait enfin concrétisé son rêve pas si tordu énoncé : « Toulalan, il faudrait pouvoir le cloner » . L’attaque des clones comme pour mieux fuir la menace fantoche aperçue la semaine dernière…

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