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Pour Paris et Lyon, l’Europe pour respirer
Empêtré dans des affaires extrasportives, le football féminin français compte sur les quarts de finale de la Ligue des champions pour tourner la page. Les points ont été mis sur les i. Maintenant, à l’OL et au PSG de marquer leur territoire pour le grand soir.
Le PSG a traîné l’affaire Kheira Hamraoui comme un boulet jusqu’à l’automne. L’OL a dû essuyer les critiques de Sara Björk Gunnarsdóttir quant à l’indélicatesse du club pendant sa grossesse. Les Lyonnaises Wendie Renard et Perle Morroni, ainsi que les Parisiennes Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, sont aussi sorties du bois pour dénoncer les conditions de travail en équipe de France. Les coachs des deux écuries (Sonia Bompastor pour les unes, Gérard Prêcheur pour les autres) ont même dû répondre aux rumeurs les envoyant sur le banc des Bleues, avant que la candidature d’Hervé Renard ne prenne de l’épaisseur. L’entraîneur des Rouge et Bleu affirmait ce mardi que ces bruits de couloir glissaient sur lui, si bien qu’aujourd’hui, les départs de feu sont à peu près circonscrits et l’horizon éclairci. Tant mieux pour le sport, qui peut reprendre ses droits au moment où le Parc des Princes et le Groupama Stadium s’apprêtent à accueillir deux grandes affiches européennes.
En mode diesel
Malgré un démarrage difficile et un seul point au compteur à l’issue de la deuxième journée, Lyonnaises et Parisiennes ont réussi l’essentiel : se qualifier pour les phases éliminatoires de la Ligue des champions. Les coéquipières de Wendie Renard ont grillé la politesse à la Juventus, et celles de Sandy Baltimore au Real Madrid, en serrant les dents. Les deux équipes ont toutefois retrouvé des certitudes et surfent aujourd’hui sur des dynamiques favorables. Le PSG reste sur cinq clean sheets lors des six derniers matchs, malgré les blessures successives de Paulina Dudek, Sakina Karchaoui ou Amanda Ilestedt. Offensivement, Kadidiatou Diani aurait presque fait oublier l’absence longue durée de Marie-Antoinette Katoto puisqu’elle facture 17 buts et 6 passes décisives en 16 matchs de championnat.
Your favourite Paris Group Stage goal? 🤔#UWCL // @PSG_Feminines pic.twitter.com/xGjzZPv1SA
— UEFA Women’s Champions League (@UWCL) February 1, 2023
Du côté de la capitale des Gaules, les Fenottes gardent le cap avec huit victoires et un match nul en 2023, malgré une infirmerie bien garnie, où patientent notamment Amandine Henry, Griedge Mbock et Catarina Macario. Les doublures du début de saison ont parfaitement pris la mesure de la tâche qui leur incombait, à l’image de Vanessa Gilles, complément de Renard en défense centrale, et Vicki Becho qui apparaît désormais comme une solution crédible dans le secteur offensif. Les deux ogres se sont aussi donné rendez-vous en finale de la Coupe de France, le 13 mai prochain, en disposant de Fleury pour l’OL (2-0) et de Thonon-Évian (1-0) pour le PSG. Le pic de forme n’est pas très loin, au moment opportun.
« Celui qui veut nous toucher n’est pas encore né »
Les retours de blessure ont nourri cette dynamique positive. Marie-Antoinette Katoto, Amanda Ilestedt et Paulina Dudek sont encore à l’infirmerie, mais Sakina Karchaoui a rejoué samedi et sera titulaire mercredi contre Wolfsburg. « Nous nous améliorons, nous sommes meilleures qu’avant Noël, estime Lieke Martens. Je crois en nos qualités et au fait que nous nous rapprochons les unes des autres, sur le terrain et en dehors. C’est ce qui fait la force de l’équipe en ce moment. » Gérard Prêcheur a justement loué l’esprit d’équipe de ses joueuses, à l’image de Grace Geyoro, qui a dépanné en défense centrale pour compenser les forfaits.
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— UEFA Women’s Champions League (@UWCL) January 29, 2023
Même topo dans le Rhône. Selma Bacha est revenue aux affaires vendredi, et Ada Hegerberg sera en capacité de jouer face à Chelsea, après sept mois d’absence. « Le groupe s’est encore plus renforcé durant la période où il y avait beaucoup d’absences, confiait Bacha. On est toujours aussi solidaires entre nous. Celui qui veut nous toucher n’est pas encore né. » La prolongation du duo Sonia Bompastor-Camille Abily a renforcé cette sérénité. Malgré un horaire pas optimal (18h45), l’OL attend autour de 20 000 personnes au stade, soit la meilleure affluence de l’équipe féminine cette saison. Porte d’Auteuil, le Parc des Princes sera garni par 17 000 supporters environ. Le couvert est dressé ; il est temps, après les tambouilles internes, de déguster.
Par Quentin Ballue et Léna Bernard