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« Pour l’Italie, ne pas aller au Mondial serait un drame »

Tous propos recueillis par Éric Maggiori, Andrea Chazy, Adrien Candau et Alexandre Pauwels
7 minutes
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L'Italie joue sa vie ce lundi soir, lors du barrage retour face à la Suède. Anciens joueurs, entraîneurs, journalistes : tous ont un petit mot à adresser à la Nazionale.

Dino Zoff

« Je vous le dis sans détour : cette Nazionale n’a pas fait un match aller très enthousiasmant. Mais j’ai quand même le sentiment que l’Italie peut se refaire à Milan. Je vois une très belle victoire lundi, et l’Italie se présentera au Mondial en Russie. Cette équipe a du talent, elle traverse une mauvaise passe depuis sa défaite en Espagne, mais je crois qu’elle reste supérieure à cette équipe de Suède. On va gagner 2-0, et ça fera l’affaire de tout le monde. »


Nathalie Iannetta

« Cara Nazionale, depuis que je suis née, et Dieu sait que ça commence à dater, je ne t’ai jamais vue manquer un « Mondiale » . Même laide comme en 2010, même tourmentée par les scandales et les affaires comme en 1982 et en 2006, tu étais là. Il faudra bien d’ailleurs que tu te présentes en Russie en juin prochain. Avec toutes tes insuffisances et tes faiblesses, malgré ce système de jeu incompréhensible et flou dicté par cet entraîneur qui ne semble pas savoir te parler et te mener.

Buffon ne peut pas finir entre deux planches IKEA, un triste lundi de novembre, dans le froid humide de San Siro.

Avec tes jeunes trop tendres et tes vieux débordés. Et tu sais pourquoi tu dois y aller ? Pour Gigi. En 2018, il aura 40 ans comme Zoff en 1982. Il y a peu de chance qu’il soit champion du monde là-bas, mais il appartient depuis toujours au monde des champions. C’est pour ça que ses adieux, il nous les doit en Mondovision. Il doit poser les gants, devant les caméras de la planète. Saluer de son regard le foot qu’il a servi. Et partir la tête haute, pour lui, pour nous, pour le Calcio. Il ne peut pas finir entre deux planches IKEA, un triste lundi de novembre, dans le froid humide de San Siro. Tu sais tout, cara Nazionale. À toi. »


Eugenio Fascetti

« C’est une Nazionale affreuse, il va falloir un miracle. C’est difficile, c’est difficile… Je ne comprends pas cette évolution, c’est de pire en pire ! Quand je vois des joueurs comme Immobile ou Insigne jouer de cette manière, pour moi c’est inconcevable. Vous savez dans le foot, on peut s’attendre à tout : au match aller, la Suède a gagné sur un but contre son camp, et le poteau les a sauvés. Ici en Italie, la situation est critique, il n’y a pas un environnement favorable, mais moi, je suis confiant. Ventura est bon pour motiver l’équipe, même s’il est critiqué. Ne pas aller au Mondial serait un drame. »


Philippe Genin

« Je n’ose pas imaginer cette Coupe du monde sans la Nazionale. Au moment où la Serie A revient au premier plan, cela ferait tache. Mais depuis le départ de Conte et le choix de Ventura, rien ne tourne comme espéré, et pourtant la qualité est là, donc les joueurs doivent passer au-delà du sélectionneur, se sublimer et nous offrir une qualif de légende à San Siro. Après, il sera toujours temps de faire les comptes. Si échec il y a, ce sera terrible. Mais même en cas de qualification, la Fédé italienne devra s’interroger : qui doit être sur le banc de l’Italie en Russie ? »


Benoît Cauet

« La rencontre en Suède a confirmé que la défaite face à l’Espagne en septembre (3-0, ndlr) a été un tournant pour cette équipe. Il y a eu comme un changement de cap, elle a beaucoup perdu en qualité de jeu. On se demande quel est son schéma type, rien n’est clair… Forcément, la tension qui entoure le match retour est énorme, je pense que c’est du jamais-vu ces dernières années.

Un Mondial sans l’Italie, ça créerait une forme de vide, c’est certain.

Tout cela démontre aussi que les problèmes structurels du foot italien ne sont pas encore réglés, même si le championnat est en train de remonter. Bien sûr, je serai supporter de la Nazionale, elle fait partie intégrante de l’histoire du foot. Un Mondial sans l’Italie, ça créerait une forme de vide, c’est certain. »


Pietro Vierchowod

« Ça ne sert à rien de continuer à parler du match de vendredi, aussi car cette Nazionale a les moyens de renverser la situation à Milan. Elle joue à la maison, et je ne trouve pas que la Suède soit une très grande équipe. Pour faire simple, je pense que c’est plus nous qui avons mal joué qu’autre chose, on n’a pas joué du tout même. Ici à San Siro, ce sera dur, mais je pense que c’est possible. Le potentiel, cette équipe n’en manque pas et elle peut être bien plus forte que beaucoup d’autres équipes. Vendredi, l’Italie n’a pas pris la mesure de ce match très important, il n’y avait pas de jeu, mais je pense quand même qu’elle peut remonter le score. Mon avis, c’est que Ventura n’est pas vraiment responsable, il doit faire avec les joueurs qu’il a sous la main et réussir à se qualifier pour la Coupe du monde avec ceux-là. Il ne peut pas en trouver d’autres, de toute façon. »


Simone Rovera

« Moi, je ne peux tout simplement pas imaginer l’Italie absente de la Coupe du monde. Depuis ma naissance, elle y figure toujours… Je ne suis pas préparé à voir un Mondial sans elle. Si elle ne se qualifie pas lundi, je pense que j’aurai une réaction de rejet, un peu comme pour un deuil et je commencerai à accepter les faits seulement le lendemain. Mais je suis plutôt optimiste. D’abord parce que mon côté supporter joue, ensuite parce que que la Nazionale n’aurait pas dû perdre ce match en Suède… Pour Buffon, émotionnellement, ça serait dur de ne pas le voir en Russie.

Si elle ne se qualifie pas lundi, je pense que j’aurais une réaction de rejet, un peu comme pour un deuil.

Mais il dit lui-même qu’il voit au-delà de sa situation personnelle, qu’il ne pense qu’au pays et à la sélection. Bien sûr, il a raison. Ces derniers temps, la Serie A remonte la pente et, avec la qualification de l’Italie, c’est la crédibilité et l’image du foot italien dans le monde qui sont en jeu. »


Gaël Genevier

« Après le match contre la Suède, c’est surtout Ventura qui a été critiqué en Italie, beaucoup d’anciens joueurs et consultants ont taclé ses choix tactiques et son rapport avec les cadres du vestiaire… Personnellement, après avoir joué sous les ordres de Ventura pendant deux ans à Pise, je peux te dire qu’il m’a toujours semblé extrêmement compétent tactiquement pour un club, mais moins pour une sélection. Avec lui, il faut travailler l’organisation sur le terrain au jour le jour, car il veut développer un football très codifié, qui demande une préparation minutieuse. Un peu comme Conte en fait, sauf que ce dernier a pu compter sur une base de joueurs de la Juventus, qui savaient déjà comment il travaillait quand il a pris la tête de la Nazionale. Ventura n’a pas pu se reposer sur ça et maintenant l’Italie doit en payer les conséquences. »

Alessandro Grandesso

« C’est tragique. Même si tout le monde sait que l’Italie n’a pas une équipe d’un énorme talent, on pouvait imaginer qu’avec notre culture de victoire dans la souffrance, qui est dans notre ADN, on verrait une équipe beaucoup plus conquérante qui ferait valoir ses caractéristiques basiques d’engagement, de gestion tactique et d’intelligence de jeu. Malheureusement, il n’y a rien eu de tout ça, pas même de caractère. C’est un match catastrophique. La conséquence de deux choses : une génération pas brillante, transcendée auparavant par Conte qui, avec ses qualités de meneur d’hommes, était parvenu à compenser les faiblesses techniques par un esprit d’équipe et une gestion tactique rigoureuse.

Le seul espoir, c’est de voir une réaction du groupe, et de cette génération qui arrive au bout de sa carrière internationale, qui ne veut pas passer pour celle qui a manqué le premier Mondial depuis 1958.

Et puis, Ventura : avec lui, on a une équipe qui n’a pas de personnalité, qui n’arrive pas à afficher un esprit de cohésion sur le terrain. On a l’impression d’une confusion tactique, d’une confusion d’idées. Ventura n’a pas donné d’identité à cette équipe. Le seul espoir, c’est de voir une réaction du groupe, et de cette génération qui arrive au bout de sa carrière internationale, qui ne veut pas passer pour celle qui a manqué le premier Mondial depuis 1958. Ce serait une tragédie. Footballistiquement et économiquement. Après, ce pourrait être l’occasion de repartir de zéro, de remettre en place un vrai projet. L’Allemagne, la France, l’Angleterre, l’Espagne sont passées par là. Je pense quand même que cette équipe d’Italie, contre une Suède qui n’a rien de particulier, a les moyens de faire un 2-0. Mais même si on y va, il y aura un travail à faire. »

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