- Coupe d'Italie
- Roma/Inter (0-1)
Pour l’Inter, c’est au moins ça
Au terme d'un match ennuyeux et pauvre en occasions de buts, l'Inter Milan s'adjuge la première manche des demi-finales de la Coupe d'Italie grâce à une perle de Stankovic. Et la Roma risque désormais bien de faire une saison blanche.
D’apparence, en une année, rien n’a changé. L’an passé, sur cette même pelouse du stadio Olimpico, l’Inter venait s’imposer 1-0 pour la finale de la Coupe d’Italie. Diego Milito décidait le duel grâce à un magnifique but inscrit à la dernière minute de la première période. Un an plus tard, les deux équipes se retrouvent, cette fois en demi-finales, et le verdict est le même : l’Inter gagne sur le même score, avec un nouveau bijou, à la même minute, ce coup-ci inscrit par Stankovic. Malheureusement, pour l’une et pour l’autre, les apparences sont trompeuses. Alors qu’il y a un an tout rond, Inter et Roma se disputaient le trône d’Italie sur tous les tableaux, cette saison, elles misent sur la « petite » Coupe pour sauver leur saison. Sorties des coupes européennes, distancées par le Milan AC en championnat, les deux équipes n’ont plus que leurs albums souvenirs pour se remémorer que l’an dernier, et les années précédentes, elles marchaient sur la Botte. La seule chose qui ne change pas, c’est qu’au final, c’est l’Inter qui l’emporte. Avec ce succès, d’ailleurs, les nerazzurri ont déjà un pied en finale. Une finale qui se disputera à nouveau à Rome, face au vainqueur de l’autre demi-finale entre Palerme et Milan. Derby en vue ?
Première preuve que rien n’est plus comme avant : le public du stadio Olimpico a quasiment diminué de moitié par rapport au choc de mai dernier. Déçus, les tifosi de la Louve ont du mal à digérer les deux défaites consécutives à domicile de leurs poulains, face à la Juventus (0-2) et Palerme (2-3). Stigmates de l’an passé toujours, Montella doit se passer de son homme en forme, Francesco Totti, suspendu depuis cette fameuse finale pour son coup de latte à Balotelli. Du coup, l’Aeroplanino en costard doit à nouveau accorder sa confiance à Vucinic, dans l’œil du cyclone depuis son raté monumental samedi dernier. Or, dès les premiers instants, son entente avec Borriello semble foireuse. La Roma commence mieux le match, et dès la 8ème minute, Vucinic se replonge en plein cauchemar. Borriello enivre la défense interiste sur la gauche et centre au cordeau pour le Monténégrin qui, seul à trois mètres du but vide, active le mode pied carré et dévisse totalement. Le ballon finit presqu’en touche. Grosse tristesse et sifflets du public. Par la suite, l’Inter prend en main les choses. En l’absence d’Eto’o, légèrement blessé, le grand-père de Milito agit seul sur le front de l’attaque. Lent et prévisible, il Principe observe ses milieux de terrain tenter des frappes, pendant que lui ne fait rien. Le match tombe dans une léthargie latente, uniquement interrompue par des tentatives de Sneijder ou des incursions dangereuses de Lucio et Ranocchia sur corner. La mi-temps approche. Et comme la saison passée, c’est le moment que choisit l’Inter pour frapper. Sneijder décale Stankovic, qui s’emmène le ballon et envoie une demi-volée de l’extérieur du droit. L’araignée dans la lucarne décède sur le coup. RIP et uno a zero. L’ancien de la Lazio a le sourire jusqu’aux oreilles. Câlins, et tous aux vestiaires.
A l’entame de la seconde période, on attend une réaction romaine. Nada. Vucinic et Borriello ne se trouvent toujours pas, et Pizarro a beau jouer d’une justesse incroyable, personne ne s’active pour profiter de son travail. Riise tente bien une bombe à l’entrée de la surface. Cela fera un souvenir pour les tifosi de la Curva Sud. Et puis rien. Plus rien. Des fautes. Des passes. Quelques cartons jaunes. Mais bien peu d’animosité tout de même. Non, l’Inter et la Roma ne sont plus ces deux grandes équipes qui étaient prêtes à se mordre pour affirmer leur suprématie. Elles ne sont plus que deux équipes, deux bonnes équipes. Sans plus. L’Inter a le mérite de contrôler sans difficulté la fin de rencontre. Le fait marquant de la deuxième mi-temps (c’est dire si l’ampleur de l’ennui) réside en la rentrée sur la pelouse de Pazzini, hué par le stadio Olimpico, qui n’a visiblement pas oublié le 25 avril dernier, où le Pazzo avait enlevé le Scudetto à la Roma. Moins en réussite qu’avec le maillot de la Sampdoria, l’attaquant manque un duel face à Doni à la dernière minute, qui aurait définitivement tué les espoirs giallorossi. Espoirs qui, quoiqu’il en soit, demeurent bien maigres. La Roma quitte la pelouse sous les sifflets d’un public qui ne comprend pas comment elle en est arrivée là. Les supporters de l’Inter, eux, font un peu la fête. Au moins, l’honneur est sauf, et leur équipe a désormais de fortes chances de revenir à Rome pour la finale, le 29 mai prochain. Et qui sait, de s’offrir une revanche sur le Milan AC, pour ne pas finir la saison avec zero tituli.
Eric Maggiori
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