- C1
- J4
- Real Madrid-Milan (1-3)
La chute de la Maison blanche
Cette fois c'est sûr : le Real, qui avait presque tout raflé l'an passé, réalise un début de saison de merde. Et si un virage avait été manqué, cet été ?
Au moment où la Maison-Blanche de Washington D.C. rebasculait chez les Républicains, dans la nuit de mardi à mercredi, celle de Madrid sombrait dans le chaos. Le Real avait pourtant procédé comme il en a l’habitude lors de ses rencontres de C1 au Bernabéu : laisser l’avantage au score à son adversaire, et attendre avant de lancer le bouquet final. Mais cette fois-ci, la machine à remontada a planté, et le Milan de Tijjani Reijnders n’a jamais été contesté (1-3). La preuve qu’on ne peut pas toujours compter sur sa force de réaction, et l’épilogue de dix jours cauchemardesques pour le plus grand club du monde, après la trempe prise à domicile contre l’ennemi barcelonais le 26 octobre (0-4) et l’épisode grotesque du Ballon d’or « volé » à Vinícius avec un aller-retour à Paris annulé, le 28. Au classement, c’est dur : 2e du championnat à neuf points du leader blaugrana (avec une rencontre de moins après le report de celle à Valence, certes), et 17e du tableau de la C1 derrière des ogres tels que le Stade brestois, le Celtic Glasgow, le Dinamo Zagreb ou encore le LOSC, contre qui les Merengues se sont inclinés il y a un mois à Pierre-Mauroy (1-0).
L'AC Milan refroidit Santiago Bernabeu 🥶
Le Real Madrid est déjà mené 1-0 avec ce but de Malick Thiaw pour les Italiens !#RMAACM | #UCL pic.twitter.com/bmZvkra1Bn
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) November 5, 2024
Carlo Ancelotti plus aussi bien loti
Hier sur l’Avenida de Concha Espina, ça sentait la fin de cycle. Et c’est peut-être une question qui trottait dans la tête de Carlo Ancelotti : aurait-il dû tourner les talons cet été, avec une Liga pliée en 95 points, une énième coupe aux grandes oreilles soulevée à l’issue d’un parcours flamboyant, et un 65e anniversaire fêté au sommet ? Car depuis, les éléments jouent contre lui : il a fallu dire adieu à Toni Kroos et Nacho, regarder Dani Carvajal rejoindre David Alaba et Thibaut Courtois à l’infirmerie, se faire à l’idée qu’Éder Militão ne retrouverait jamais le niveau qu’il affichait avant les croisés, voir le vieillard Luka Modrić souffler les 39 bougies et trouver une place au très encombrant – et coûteux – Kylian Mbappé, dont les trois premiers mois se révèlent bigrement crispants et ont montré un impact négatif sur le rendement de Jude Bellingham. Pourtant, aucune révolution n’a vraiment eu lieu, tout est resté calme dans le sens des arrivées, et c’est peut-être le problème quand on épluche la composition couchée par Carletto face aux Rossoneri et les prestations récentes, par exemple, de Lucas Vázquez, Ferland Mendy ou Aurélien Tchouaméni. Il y a également des interrogations, à Madrid, concernant le faible temps de jeu d’Endrick et surtout de la révélation Arda Güler, coincée sur le banc malgré ses très bonnes dispositions.
L’homme au sourcil tendu n’a pas eu besoin de la compagne de Federico Valverde pour tirer la sonnette d’alarme, après la défaite de mardi : « La réalité, c’est que sur le terrain il nous manque quelque chose, a-t-il avoué. On est incapable de donner la meilleure version de nous-même, donc on doit régler cela. Il y a de l’inquiétude, c’est normal, la nuit va être très longue. […] On souffre beaucoup en ce moment, et quand on souffre on ne s’unit plus. Nous ne sommes pas bons, nous ne sommes pas capables de produire un travail collectif efficace. On doit s’améliorer tactiquement, ce n’est pas un problème individuel, mais une question de sacrifice, de concentration et de travail collectif. » Selon la presse espagnole, cette renaissance pourrait passer par un licenciement du légendaire technicien, qui a d’ailleurs déclaré à ce sujet, lors de cette même conférence de presse : « Je ne pense pas qu’il soit injuste d’être remis en question, je pense que c’est normal. Lorsque l’équipe n’est pas performante, l’entraîneur en est responsable. » Mais Florentino Pérez devrait peut-être aussi se faire à l’idée qu’on ne peut pas remporter la « Champions » tous les ans. À moins d’avoir Zinédine Zidane sur son banc.
Par Jérémie Baron