- C3
- Demies
- Ajax-OL
Pour le meilleur et pour Rachid
Un jour pas si lointain, Rachid Ghezzal était devenu le héros d’un story telling parfait pour l’inauguration du Parc OL. Puis il y a eu une grosse fin de saison et le retour des galères liées notamment aux négociations interminables pour une prolongation de contrat qui tarde. Au point de devenir une cible privilégiée.
Comme un putain de disque rayé. Chaque fois que la parole lui est donnée, Rachid Ghezzal dégaine les mêmes phrases : « Les discussions n’ont pas beaucoup avancé » , « Il y a encore un espoir que je prolonge » , « Aujourd’hui, je suis à l’OL. Si je pars, ce n’est pas pour l’argent. Il faut qu’il y ait un projet qui m’intéresse à la fois d’un côté sportif et financier » ou encore « Les deux parties négocient » . Le feuilleton s’étire et semble ne pas vouloir trouver d’issue. Résultat, il y a quelques jours, le bilan de la cinquième saison professionnelle de Ghezzal à l’OL a été tourné comme ça : « Toutes ces histoires, cela a un peu pollué mon football. » En chiffres, ça donne deux petits buts toutes compétitions confondues et treize titularisations seulement en Ligue 1. Puis, il y a l’autre face du cas Ghezzal. Celle d’un mec pointé du doigt par les supporters de son club formateur pour ses performances et son comportement. Lors de la réception de Nancy (4-0) au début du mois de février, les Bad Gones avaient alors déployé dans le Virage Nord du Parc OL la banderole suivante : « Avant de parler de vos envies d’ailleurs, faites gagner votre club formateur. » On pensait Alexandre Lacazette ciblé, tout ça semblait en réalité se tourner avant tout vers le numéro onze lyonnais – notamment sifflé lors de sa sortie contre la Roma – dont les prétentions salariales flirtent avec l’indécence. Sa défense ? « Du moment que je donne tout et que je mouille le maillot pour le club, je n’ai pas grand-chose à me reprocher. Je ne cherche pas à comprendre. » Sauf que c’est justement le terrain qui pose aujourd’hui problème, son expulsion contre les Verts le 5 février étant la représentation de sa fragilité du moment.
Menace, chantage et caprices
Il y a moins d’un an, Rachid Ghezzal était pourtant l’un des sourires de la fin de saison d’un OL relevé par Bruno Génésio. Mieux, l’international algérien (11 sélections) faisait figure de symbole depuis qu’il avait libéré le club lors de l’inauguration du Parc OL le 9 janvier 2016 contre Troyes (4-1). Dans l’entourage du club, on n’imaginait pas meilleur scénario : un gamin de Décines-Charpieu pour lancer le nouveau chapitre. Tout était parfait pour le story telling. Et tout a explosé au point de voir le joueur tuer son été, la tête basse et le visage fermé. La raison ? Des négociations qui traînent autour de la prolongation d’un contrat qui s’étire jusqu’en juin prochain, mais aussi un bordel immense derrière lui révélé par le magazine Lyon Capitale dans son numéro de mai. En réalité, le cas Ghezzal est complexe et miné par un conflit immense entre l’agente de joueurs Sonia Souid et le conseiller sportif Nouredine Nokrachi, à l’origine de la collaboration entre Souid et le clan de l’ailier de l’OL. En juin 2014, l’Olympique lyonnais propose alors un nouveau contrat à Rachid Ghezzal avec au bout une belle revalorisation salariale. Sur la transaction et via sa société Essentially, Sonia Souid touche une commission sur le contrat et décide de ne rien verser à Nokrachi. Bingo, c’est le bordel et une plainte a depuis été déposée pour menace, chantage et tentative d’extorsion de fonds. Aujourd’hui, Ghezzal, qui fêtera ses 25 ans mardi prochain, n’a toujours pas prolongé son contrat avec l’OL et devrait d’ailleurs quitter le club dans les prochaines semaines – Monaco est notamment intéressé –, alors que Maxwel Cornet semble lui être passé devant dans la hiérarchie. Le tout dans l’indifférence totale et avec un soulagement non dissimulé des supporters lyonnais. La rançon des caprices et d’un joyeux bordel.
Profitez de nos bonus et pariez sur le match Ajax-Lyon
Par Maxime Brigand