- Mondial 2014
- Barrage retour
- France/Ukraine (3-0)
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Auteur d'un doublé, le défenseur central de Liverpool a porté les Bleus sur ses épaules de déménageur. Dans son sillage, les dix copains se sont dépouillés pour emmener l'équipe de France au Brésil. Facile.
Équipe de France
Lloris (6) : Le capitaine français n’a pas tellement été sollicité durant le match. C’est pourtant dans ce genre de rencontre qu’un gardien en prend toujours un. Pas lui. Pas ce soir. Les Bleus peuvent aller au Brésil pépères, Hugo est dans la place. Le brassard au bras. La lèvre inférieure maltraitée.
Debuchy (7) : Volontaire sur son côté, le joueur de Newcastle a apporté sa pierre à l’édifice. Très propre derrière, impliqué et alerte, comme lorsqu’il sauve les siens sur la ligne sur une frappe ukrainienne avant la pause, l’ancien Lillois a énormément couru. Un vrai match de devoir. Remplacé par Sagna qui a fait le métier.
Varane (7,5) : Une relance de velours, de l’anticipation, une présence physique certaine et une aura de daron, à 20 ans, le défenseur central du Real Madrid a dégagé une énorme sérénité. On le sait depuis longtemps, mais c’est un patron en devenir. Il faut absolument construire autour de lui, si son corps le laisse tranquille. Ce gamin a tout pour lui. Il est même joli garçon.
Sakho (10) : Mamad’ aime la viande et hier, il avait faim. Très faim. Double buteur rageur – ses premiers en Bleu – l’ancien Parisien a été énorme. Il était impressionnant d’envie et de rage. Très présent dans les duels aériens, il prenait tous les ballons. Comme Rodman sous un panier. Intouchable. Systématiquement bien placé, même ses relances étaient propres. On l’avait senti énervé, lundi, en conférence de presse. On a enfin vu le patron. Son pari de rejoindre Liverpool pour retrouver les Bleus est déjà une réussite. Avec ce match, il a même démontré qu’il pouvait être un taulier.
Évra (6) : Le Mancunien a joué très haut sans pour autant abreuver ses attaquants de bons centres. Sur le troisième but, il est pourtant au départ avec une belle frappe du gauche. Le latéral a été propre, sobre et professionnel. Le studio TV du Stade de France devrait être rebaptisé à son nom.
Cabaye (8) : Une sentinelle, ça vous change la vie, notamment dans l’orientation du jeu et pour relancer proprement. Le milieu de terrain était partout. Que ce soit dans le pressing ou dans le harcèlement, Cabaye a livré un combat exceptionnel. En plus, il s’est fait plaisir comme sur cette superbe frappe des 25 mètres (70’). Le joueur a pris rendez-vous pour plus tard. Le 4-3-3 est fait pour lui. Il le bonifie.
Pogba (8) : 20 ans, putain ! 20 ans. Même s’il rate le cadre (25’) de peu, il comprend très vite où doit aller le ballon. Indéniablement un QI largement au-dessus de la moyenne. Comme d’habitude, entre son jeu court et son jeu long, il y en a pour tout le monde. Un régal de sang froid et de maîtrise dans le dernier geste. Avec Cabaye dans son dos, il a pu se projeter librement et apporter son impact. C’est simple, Paul, je t’aime.
Matuidi (7,5) : Le Kenyan a commencé la première période en mode fantôme avec très peu de ballons touchés (20). Après la pause, il s’est réveillé, couvrant des kilomètres et se projetant intelligemment dans le dos de la défense ukrainienne. On a retrouvé le Matuidi du PSG. Ce joueur qui harcèle et ne lâche jamais son bout de viande. Avec Cabaye et Pogba, il faudra être costaud pour mettre cette ligne en danger.
Valbuena (7,5) : Une première période énorme. Il était dans tous les bons coups. Et puis ses coups de pied arrêtés ont tout changé. Un délice. Le Marseillais apportait un vrai plus à chaque fois. Sur l’un d’entre eux, il amène le premier but de Sakho. Omniprésent. Il aurait mérité de marquer. À son crédit, déjà énorme, une déviation de la poitrine qui envoie Rim-K vers le 2-0. En numéro 10, le milieu de terrain est indispensable. Et dire qu’il n’est pas dans une grande forme physique en ce moment…
Ribéry (7) : Il voulait faire la différence tout seul, et ça s’est vu. Pendant longtemps, il a préféré l’exploit individuel au boulot collectif. En vain. Mais il se retrouve impliqué sur deux buts. Sur le premier, il cogne les gants de Pyatov, sur le troisième, il rate sa frappe avant qu’elle ne se transforme en passe décisive. Précieux.
Benzema (7) : L’avant-centre a réussi son premier gros match en équipe de France depuis la Bosnie. C’était en 2010. Aligné seul en pointe, Karim était là où il fallait : dans la surface. Il a d’abord marqué un but – valable – refusé, puis un autre – hors-jeu – accordé. Celui du 2-0. Celui qui remettait les pendules à l’heure. Il rate la balle du 3-0 en préférant son pied gauche alors qu’il avait le but ouvert sur son pied fort. Un match intelligent. Remplacé par Giroud qui a apporté sa taille et son SWAG.
Ukraine
Pyatov (6) : Il en prend trois, mais il a été, et de loin, le meilleur Ukrainien du match. Le portier de Donetsk s’est notamment employé sur Valbuena (3’ et 30’), Cabaye (70’) et, enfin, sur une tête à bout portant de Giroud (86’). Malheureusement pour lui, il repousse mal deux frappes qui terminent en but. Sale soirée.
Mandziuk (4) : En retard dans tous ses duels, le latéral était à la ramasse. Il a passé son match à voir le dos de Ribéry. Pour compenser, il a taquiné les chevilles du numéro 7 français. Un mec de partage.
Khacheridi (3) : Expulsé à la 46’ pour deux fautes ridicules, il laisse ses copains dans la mouise pendant plus de 40 minutes. C’était presque ses meilleures actions du match. Pendant le peu de temps qu’il a passé sur la pelouse, le défenseur du Dynamo Kiev n’y était pas. Ça allait trop vite pour lui.
Rakitskyy (4) : Un peu plus à l’aise que son compère de l’axe, il a quand même énormément peiné face aux attaques françaises. Lent et emprunté.
Shevchuk (4) : Peu mobile, le latéral n’a jamais réussi à bloquer son couloir. Alors le prendre pour apporter du danger, autant pisser dans un violon.
Bezus (4) : Auteur d’une bonne frappe en début de seconde période, le milieu de terrain a passé son match à courir dans le vide. Remplacé par Gusiev qui n’a rien pu faire. Il se fait même griller la politesse par Sakho sur le troisième but.
Rotan (4) : Le capitaine était là pour cisailler Ribéry. Il a parfaitement rempli son rôle dès le début de la rencontre en prenant un jaune très tôt (7’). Sa meilleure action du match.
Edmar (3,5) : Le Brésilien de naissance a fait comme ses ancêtres, un soir de juillet 1998 sur cette même pelouse, il a sombré. Salement.
Yarmolenko (4) : Une bonne frappe juste avant la pause stoppée par Debuchy et puis plus rien. Même sur phases arrêtées, il a tout raté. Pas de jus, pas d’idée. Un match de cabochard.
Konoplyanka (2) : En dessous de tout. Le talent de la petite merveille ukrainienne était resté au pays.
Zozulya (4) : Quelle débauche d’énergie… Naturellement, il manque de jus pour placer sa godasse sur une frappe écrasée sur ce qui est la meilleure action des visiteurs (70’). Remplacé par Seleznov. Un vent.
Par Mathieu Faure