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- Quarts de Finale
Portugal versus Europe
La Ligue des Champions occupe le devant de la scène européenne depuis mardi. Pourtant, la Ligue Europa demeure extrêmement attractive. La preuve, quelle autre compétition peut accoucher d'une éventuelle demi-finale entre deux clubs portugais hormis la coupe du Portugal ? Réponse : aucune.
Villarreal – Twente
« On sait qu’on peut aller n’importe où en Europe et gagner. Et à la maison, on est très solides » a balancé le portier Diego Lopez en conférence de presse. Difficile de lui donner tort. Villarreal est invaincu en Ligue Europa au Madrigal avec une série de six victoires consécutives à la maison. Le Bayer Leverkusen et Naples sont même ressortis de leur confrontation avec les Jaunes avec une élimination en poche. Autant dire que les Espagnols sont plutôt relax. Solides en Liga (quatrième), les Ibères présentent un gros collectif avec pourtant très peu de joueurs sexys. Seul l’Italien Giuseppe Rossi ressort réellement du lot (meilleur buteur de la compétition avec 8 pions). C’est simple, le sous-marin jaune est une équipe très difficile à manœuvrer.
Articulé devant l’immuable gardien Diego Lopez (111 matches consécutifs en Liga, série en cours), Villarreal connaît ses bases. Juan Carlos Garrido, le coach de la yellow firm, peut s’appuyer sur les Cazorla, Nilmar et Borja Valero qui savent bien manier la chique. Favoris sur le papier, les Espagnols se méfient quand même terriblement du FC Twente. Leaders de leur championnat, les Néerlandais ont tout de l’équipe chiante à jouer. Un milieu travailleur et technique avec le duo Landzaat-Janssen. Une attaque physique avec la grande carcasse de Janko. Sans oublier le X-factor Bryan Ruiz. Le costa-ricain est un vrai bon joueur sur son côté gauche et la décision provient souvent de ses chaussures. Enfin, pour les amateurs de boucherie, le défenseur central Douglas vaut le détour (1m92 au garrot).
Dynamo Kiev – Braga
Assurément l’affiche la moins sexy du jour. Au fin fond de l’Ukraine, le stade Valeriy Lobanovskiy sera la théâtre d’un affrontement inédit. Les deux squads ne se connaissent pas. A vrai dire, personne ne connaît réellement Braga. Pourtant, les Portugais ont giflé Liverpool au tour précédent. D’ailleurs, les Ukrainiens se caguent un peu dessus à l’idée d’être les favoris. « Nous devons nous préparer pour un duel de très haut niveau. Notre priorité sera de ne pas encaisser de but » , balançait Ognjen Vukojevic, le milieu travailleur de Kiev. Une manière polie d’annoncer un match avant tout défensif. C’est la spécialité maison. Le Dynamo reste sur quatre matches de rang sans concéder le moindre caramel à domicile sur la scène continentale. Et comme Braga n’a planté qu’un seul but à l’extérieur cette saison (contre le Partizan), ça dessine les contours du match. C’est dommage car Kiev possède la meilleure attaque de la compétition (20 buts).
Mais bon, Braga, c’est un mélange de Brésiliens inconnus (ils sont plus d’une dizaine dans l’effectif) et d’anciens espoirs du pays (Quim, Hugo Viana), le tout sous la houlette d’un directeur sportif All Star en la personne du chevelu Fernando Couto. Autrement dit, c’est tout ou rien. Face à l’inconnu, Kiev préfère se la jouer modeste. Quoi qu’il en soit, Braga peut rêver. Surtout en recevant le Dynamo au match retour avec la perspective de s’offrir une demi-finale 100% portugaise en cas de qualification (contre le Benfica, si ce dernier passe l’obstacle du PSV). Reste le plaisir sans cesse renouvelé de voir Andrei Shevchenko trainer ses guêtres sur un terrain de football avec la liquette immaculée du Dynamo. Nostalgie du Dynamo de Blokhine, l’une des plus belles équipes de tous les temps.
Benfica – PSV
« Nous étions très solidaires. Guus Hiddink avait su impliquer à fond chaque joueur de l’effectif, remplaçant compris, sans contrarier qui que ce soit. Nous avions un mélange unique de joueurs travailleurs et de joueurs techniques, avec les Koeman, Gerets, Lerby, Kieft, Vanenburg, Heintze et van de Kerkhof » , se souvient Berry van Aerle. Aujourd’hui recruteur pour le PSV, il était de la partie en 1988 quand Eidhoven et Benfica se défiaient pour le titre suprême. A l’époque, c’était une finale de C1 et les Néerlandais l’avaient emporté aux tirs aux buts au terme d’une match sans intérêt. 23 ans plus tard, les deux équipes sont bien loin des cimes européennes. Le PSV vient de se faire culbuter par Twente le week-end dernier (0-2) et Benfica a laissé Porto devenir champion en venant s’imposer chez lui sans broncher. Autant dire que la C3 reste le principal objectif des deux anciens lauréats de la C1.
Lors de la dernière confrontation entre les deux équipes (1998), Nuno Gomes – alors au sommet de son art – avait planté trois buts en deux matches, éliminant par la même occasion les Tulipes de la coupe d’Europe. Malheureusement, l’ancien attaquant de la Fiorentina est out jusqu’à la fin de la saison. Sur le papier, les Portugais ont de quoi faire offensivement : Cardozo, Aimar, Saviola, Luisao, Salvio, Jara, Gaitan etc. Les Lisboètes ont d’ailleurs bien géré leur double confrontation face au Paris-SG au tour précédent (2-1, 1-1). Hasard ou pas, le PSV a également bouté hors d’Europe un autre club français au tour précédent en se payant le LOSC de Rudi Garcia. Même si la finale de C1 de 1988 est très loin, ce match est la rencontre la plus attrayante des quarts de finale. Le PSV possède quelques joueurs capables d’enflammer un virage sur une action : Dzsudzsak, Toivonen ou la dernière merveille du football marocain Labyad (17 piges). Un match où les filets devraient trembler tant les deux équipes ne sont pas réputées pour leur imperméabilités. Pour autant, Benfica part légèrement favori mais devra se coltiner un match retour ghetto aux Pays-Bas. Autant faire la différence à l’aller. Ça tombe bien, c’est maintenant.
L’autre quart : FC Porto – Spartak Moscou
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