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Portugal, la révolution sans le jeu

Par Steven Oliveira
5 minutes
Portugal, la révolution sans le jeu

Tenant du titre, le Portugal commence cet Euro 2020 face à la Hongrie avec l'envie de conserver sa couronne. Et si l'équipe actuelle semble plus forte que celle de 2016, et surtout plus joueuse, Fernando Santos ne compte pas changer une tactique qui gagne. Et tant pis pour le spectacle.

A priori, Fernando Santos n’a pas de boule de cristal, ne sait pas lire dans le marc de café ou dans les cartes de tarot. Pourtant, le sélectionneur du Portugal est ce qu’on peut appeler un voyant. C’est en tout cas ce qu’il a laissé présager lors du dernier Euro lorsqu’en début de compétition, il avait déclaré avoir « prévenu [ma] famille. Je ne retournerai au Portugal que le 11 et je serai reçu en fête. » À l’époque, tout le monde – y compris les supporters portugais – l’avaient pris pour un fou. Sauf que l’avenir lui a donné raison. Et désormais, lorsque Fernando Santos a une prédiction, mieux vaut tendre l’oreille. À l’aube de l’entrée en lice du Portugal dans cet Euro 2020, l’ancien sélectionneur de la Grèce n’a, cette fois-ci, pas fait de grande promesse, mais il a toutefois lâché le contenu de ses bagages : « J’ai pris une valise pour un mois. Et des cigarettes aussi. » Et il compte bien revenir au Portugal après avoir fumé toutes ses cartouches.

L’exemple de l’Espagne

Face à la Hongrie, le Portugal devrait arborer son vilain maillot extérieur. Mais il va surtout exhiber son badge de vainqueur de l’Euro 2016. Et pour la première fois de son histoire – si l’on estime que la Ligue des nations est un tournoi de seconde zone -, la Selecção va commencer une compétition majeure dans la peau du tenant du titre. Et ceci est loin d’être un cadeau. Surtout lors d’un championnat d’Europe, l’Espagne étant la seule à être parvenue à conserver le trophée pour une deuxième édition consécutive, en 2012. Pour les autres, jouer une compétition dans le costume du champion en titre n’a jamais été simple : la Roja s’était inclinée en huitièmes de finale contre l’Italie en 2016 ; le Danemark, l’Allemagne et la Grèce n’avaient respectivement pas passé les poules en 1996, 2000 et 2008 ; la France était sortie en quarts de finale face à la Grèce en 2004. Pour autant, les coéquipiers de Cristiano Ronaldo – qui va devenir le premier joueur de l’histoire à disputer cinq championnats d’Europe – sont confiants quant à leur capacité à ne pas imiter les autres sélections : « Je sais ce que nous devons faire pour gagner l’Euro, et je l’ai dit à mes joueurs. Maintenant, il va s’agir de le faire correctement. Je continue à dire avec conviction qu’avec la qualité de nos joueurs, le Portugal est un candidat pour gagner cet Euro 2020. Nous y allons avec cet objectif. »

Portugal 2021 > Portugal 2016

Fernando Santos a beau user de la langue de bois en assurant que son groupe n’est pas plus fort que celui de 2016 (« Nous avons des joueurs différents. Ni meilleurs ni moins bons »), il est pourtant difficile de lui donner raison. Alors oui, Éder n’est plus là, oui les vétérans Bruno Alves, Ricardo Carvalho, Nani et Ricardo Quaresma ne sont plus là non plus, oui Pepe et Cristiano Ronaldo ont pris de l’âge. Sauf que les deux hommes ont montré cette saison qu’ils pouvaient se bonifier avec le temps, comme du bon vin, ou du moins garder leur belle robe. Pour le reste, le Portugal de 2021 a, sur le papier, une équipe qui écraserait celle de 2016. Que ce soit sur le plan défensif – et ce, malgré le forfait de dernière minute de João Cancelo, positif à la Covid-19 – avec l’ajout de Rúben Dias, sacré meilleur joueur de Premier League pour sa première saison avec Manchester City.

Mais aussi au milieu de terrain avec Bruno Fernandes, qui a prouvé face à Israël en amical (4-0) qu’il était capable de reproduire en sélection ses performances en club avec le Sporting, puis Manchester United. Sur le plan offensif, le seul fait qu’un joueur qui a planté plus de buts qu’Erling Haaland en Bundesliga cette saison (André Silva, 28 pions), ainsi qu’un autre qui vaut 126 millions d’euros (João Félix) devraient débuter sur le banc prouve la frappe offensive de ce Portugal qui évoluait en 2016 avec une paire Nani-CR7. Seul point noir, le rythme effréné des joueurs qui composent cette équipe, à l’image de Bruno Fernandes qui est, d’après le CIES, le joueur de cet Euro qui a disputé le plus de minutes depuis le début de la pandémie, tandis que Cristiano Ronaldo est leader chez les attaquants et Rúben Dias second chez les défenseurs.

Champion d’Europe en 2016, au même titre que 10 de ses 24 coéquipiers, Danilo Pereira va, malgré cette différence notable sur le papier, dans le sens de son sélectionneur au sujet de cette équipe de 2021 : « En 2016, le groupe était très soudé, on jouait ensemble depuis longtemps. Aujourd’hui, c’est une équipe jeune, avec de nombreux talents, mais je ne peux pas dire que celui-ci soit plus talentueux que l’autre, car l’autre a remporté un titre que le Portugal n’avait jamais remporté. » Avant d’ajouter que le plus important n’est finalement pas tellement le nom des joueurs sur la pelouse : « Depuis l’arrivée de Fernando Santos, nous avons commencé à privilégier le « nous » sur le « moi ». Cela a changé le paradigme et cela nous a aidés à gagner des compétitions. Il nous donne ce message, que tout le monde doit se sacrifier pour ce maillot. »

Une jolie manière de dire que peu importe que l’équipe soit plus frisson sur le papier, à la fin elle jouera comme en 2016. À savoir avec un bloc compact au sein duquel tous les joueurs font les efforts défensifs. Et d’ailleurs, le récent match amical contre l’Espagne (0-0) ou les dernières sorties face à des grosses écuries ont rappelé que lorsque l’évènement le demande, Fernando Santos privilégie les replis défensifs au jeu que le Portugal arrive pourtant à proposer lorsque l’enjeu n’est pas important, ou que l’équipe est inférieure. Mais si à la fin, le Portugal repart à nouveau avec le trophée, personne ne lui en voudra au pays d’Amália Rodrigues. Et il sera à nouveau reçu en fête. Il faudra juste qu’il s’arrête acheter des clopes à l’aéroport.

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