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- Portugal-France (2-2)
Portugal-France : Hugo Lloris à la rue
En plus d'avoir confirmé qu'il était catastrophique dans l'exercice des penaltys, ce mercredi soir, en encaissant deux pions de Cristiano Ronaldo aux onze mètres, Hugo Lloris est passé tout près de voir rouge après avoir envoyé une manchette dans la face de Danilo Pereira en première période. Pas de quoi remettre en question le statut du capitaine des Bleus, mais le portier de 34 ans aurait pu se passer d'afficher une telle fébrilité avant la suite du tournoi.
Cuauthémoc Blanco. Xabi Alonso. Lucas Moura. Andriy Yarmolenko. Eden Hazard. Bogdán Stancu. Robbie Brady. Mihail Aleksandrov. Aurélien Joachim. David Silva. Harry Kane. Juan Fernando Quintero. Mile Jedinak. Toni Kroos. Memphis Depay. Sokol Cikalleshi. Ces seize joueurs de nationalités et d’horizons différents ont au moins un point commun avec Cristiano Ronaldo : ils ont marqué un penalty à Hugo Lloris quand ce dernier portait la tunique tricolore. Mais puisque le Portugais aime toujours se démarquer des autres, il a fait en sorte de battre deux fois le capitaine des Bleus aux onze mètres, ce mercredi soir, lors du match nul entre la France et le Portugal (2-2). Au fond, qui pensait au moment de voir CR7 prendre sa course d’élan qu’il pouvait en être autrement ? Le rapport de force était trop déséquilibré, le quintuple Ballon d’or étant un spécialiste dans l’exercice, contrairement à Lloris, pris à contrepied à la 31e comme à la 60e minute par le meilleur buteur actuel de cet Euro.
Le cauchemar des onze mètres
Des plongeons trop tôt, un combat psychologique souvent perdu d’avance, et surtout un ratio terrible de 87 penaltys encaissés sur 102 depuis le début de la carrière de l’ancien portier niçois (avec neuf arrêts seulement sur les quinze non transformés). Une comparaison ? Mike Maignan, numéro trois dans la hiérarchie des gardiens en équipe de France et réputé comme expert dans le domaine en Ligue 1, a seulement été battu 23 fois sur 33. Mais revenons-en à Lloris, dont les très nombreuses qualités ne peuvent pas totalement masquer une vraie lacune quand il s’agit de se retrouver seul face à son adversaire dans l’exercice du penalty. Si le champion du monde avait montré quelques progrès lors de la saison 2018-2019 en écœurant successivement Pierre-Emerick Aubameyang, Jamie Vardy et Sergio Agüero dans un quart de finale de Ligue des champions épique contre Manchester City, il n’aura pas confirmé, à Tottenham comme chez les Bleus. Pour retrouver la trace d’un Lloris triomphant dans cet exercice sous le maillot frappé du coq, il faut remonter au 16 octobre 2012 et à un Espagne-France dans lequel Cesc Fàbregas avait buté sur le dernier rempart tricolore, un mois après un autre penalty du Biélorusse Sergey Kornilenko repoussé par le gardien français (2/20 en sélection).
Opération coup de poing
Au stade Ferenc-Puskás, la soirée d’Hugo Lloris aurait pu prendre une tournure bien différente, sans que son ratio sur penalty ne soit un sujet. Sans l’immense indulgence d’Antonio Miguel Mateu Lahoz, l’arbitre de la partie, le capitaine des Bleus aurait filé à la douche à la 27e minute de jeu après avoir violemment boxé le visage du Parisien Danilo Pereira dans une sortie agressive, confuse et pathétique qui a dû déplaire à Laurent Delahousse. Complètement en retard, le portier de 34 ans a échappé à une biscotte rouge évidente, qui lui aurait valu de manquer au moins le huitième de finale. Pas de quoi rebattre les cartes dans l’esprit d’un sélectionneur qui n’est pas du genre à toucher à la hiérarchie de ses gardiens de but : Steve Mandanda est numéro 2 depuis toujours, Mike Maignan est là pour emmagasiner de l’expérience, et le capitaine Lloris restera indéboulonnable quoi qu’il advienne. Reste que ce mercredi soir, celui qui fêtait sa 128e cape (tremble, Lilian Thuram) a coûté un but à son équipe, et c’est un moindre mal. C’est aussi une histoire de confiance pour l’homme au brassard, qui sait qu’un tournoi continental est trop court, trop intense, trop spécial, pour montrer des signes de fébrilité à sa défense. En 2018, Lloris avait attendu que les Bleus mènent 4-1 en finale pour commettre une bévue monumentale, il n’aura cette fois plus le droit à la récidive contre la Suisse, lundi, ou lors des tours suivants en cas de qualification(s). Reste cette grande crainte : voir l’équipe de France vivre sa première séance de tirs au but depuis 2006 cet été, à moins que Deschamps ne se décide, à la manière d’un Louis van Gaal en 2014, de sortir Mike Maignan de son chapeau.
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