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Portugal : On prend le(s) même(s) et on recommence ?
Roberto Martínez s'apprête à disputer face au Liechtenstein son premier match en tant que sélectionneur du Portugal. Et pour cette rencontre qualificative à l'Euro 2024, le technicien espagnol a gardé plus ou moins les mêmes joueurs. Dont Cristiano Ronaldo dont le rôle exact reste encore à définir.
Il existe plusieurs types de sélectionneurs. Ceux qui décident de tout changer à leur arrivée et ceux qui préfèrent s’appuyer sur ce qui a été fait par leur prédécesseur. Roberto Martínez fait clairement partie de la seconde catégorie. Le nouveau sélectionneur du Portugal aurait pu frapper un grand coup et marquer son territoire en écartant Cristiano Ronaldo, qui a terminé le Mondial qatari dans la peau d’un remplaçant avant de quitter l’Europe pour rejoindre Al-Nassr. Sauf qu’il n’en a rien été. Déjà car CR7 continue de marquer des pions (9 en 10 rencontres en Arabie saoudite), mais surtout car il est très difficile de tourner une page qui a débuté en 2003 et qui pèse 196 matchs – dont 136 en tant que capitaine – et 118 buts. Même si Cristiano Ronaldo a perdu une grosse partie de ses proches dans un vestiaire qui s’est rajeuni ces derniers temps et que l’opinion publique a compris que la fin était proche, voire nécessaire, Roberto Martinez aurait tout de même pu se mettre à dos quelques membres de la fédération, du vestiaire (Pepe notamment) et des supporters en écartant l’ancien du Real Madrid. Reste à savoir s’il s’offre la paix en appelant CR7 ou s’il compte bien en faire son titulaire indiscutable.
Quid de Gonçalo Ramos ?
Questionné à plusieurs reprises sur le cas Cristiano Ronaldo après sa première liste, Roberto Martínez a prouvé que même en portugais, il pouvait manier la langue de bois en envoyant quelques louanges à son capitaine sans annoncer son statut à venir : « C’est un joueur qui peut apporter de l’expérience. Il est une figure très importante pour l’équipe. Je ne regarde pas l’âge, mais d’autres aspects. Je pense que Cristiano a une opportunité d’aider l’équipe et de transmettre l’expérience de sa carrière. Ce stage est important pour les joueurs qui sont ici. Ils doivent montrer leur capacité d’engagement pour gagner les matchs et Cristiano est un grand compétiteur. » Les rencontres à venir face au Liechtenstein et au Luxembourg vont donc montrer si Cristiano Ronaldo sera toujours le boss de la Selecção ou s’il n’est là que pour s’offrir un jubilé, être célébré par le public et devenir seul le joueur le plus capé du football international en mettant dans son rétro le Koweïtien Bader Al-Mutawa. Une chose est sûre, Gonçalo Ramos, qui a pris la place de CR7 au Mondial et qui a claqué un triplé en huitièmes de finale face à la Suisse, est prêt à devenir la nouvelle pointe du Portugal comme il le prouve cette saison avec Benfica en championnat (16 pions) comme en Ligue des champions (7 buts).
En attendant de savoir si Cristiano Ronaldo sera utilisé comme titulaire ou s’il acceptera sans broncher de s’installer sur le banc, la fédération portugaise a tout de même voulu réduire son influence en sélection. Manager personnel de CR7, Ricardo Regufe avait toutes les portes ouvertes en Selecção, où il était présent dans le vestiaire, à l’hôtel ou aux entraînements. Un traitement de faveur que le quintuple Ballon d’or n’a plus, Ricardo Regufe officialisant sur Instagram son départ de la délégation lusitanienne : « Ce fut une fierté et un privilège d’avoir servi mon pays en tant que membre de l’équipe nationale pendant deux décennies. J’ai vécu des moments inoubliables et noué des amitiés pour la vie. J’ai vu de près l’équipe nationale remporter les deux trophées majeurs qu’elle a remportés jusqu’à présent et j’ai vu Cristiano Ronaldo devenir le meilleur joueur du monde. Je remercie les joueurs, les entraîneurs et le staff pour tout ce que nous avons vécu ensemble. » Si l’influence dans le vestiaire de l’attaquant de 38 ans peut être amoindrie par ce départ, celle sur le terrain est une autre histoire. D’autant que Roberto Martínez a montré avec la Belgique qu’il n’aimait pas forcément tourner des pages.
Un Fernando Santos bis ?
Le cas de Cristiano Ronaldo n’est pas le seul qui sera scruté par les observateurs durant ces deux rencontres de qualification à l’Euro 2024. Car après 8 ans de Fernando Santos, un changement était attendu et espéré. Or, il était difficile de voir si la liste des joueurs sélectionnés pour ces deux rencontres était celle de Roberto Martínez ou de Fernando Santos, Diogo Leite étant la seule nouveauté avec Gonçalo Inácio qui avait déjà été appelé, même s’il n’a toujours pas la moindre cape internationale. Pas vraiment une surprise quand on se rappelle les mots de l’Espagnol lors de sa prise de fonction : « Mon point de départ, c’est le groupe de 26 joueurs qui a disputé le Mondial. » Comme pour Cristiano Ronaldo, c’est sur le terrain qu’on pourra mesurer le changement. Un changement qui pourrait passer par un nouveau système à trois défenseurs centraux comme Roberto Martínez aimait le faire en Belgique. Le nombre de défenseurs centraux présents dans la liste plaide en la faveur de cette hypothèse. Une configuration qui permettrait à Cristiano Ronaldo de s’éviter des replis défensifs.
Par Steven Oliveira