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Porto sabre les Ghost Dogues
Opposé à un Porto flamboyant, Lille n'a pas fait illusion lors de son barrage retour de Ligue des champions. Direction l'Europa League pour les Dogues qui cèdent leur place à des Portugais déjà impressionants.
Y. Brahimi (48′), J. Martínez (69′) pour FC Porto
Un grand pont pour commencer. Un sombrero ensuite. Un dribble au milieu de trois joueurs pour poursuivre. Une talonnade qui finit en petit pont pour conclure. Non exhaustive, la liste des gestes techniques réussis par Porto au cours du premier acte est déjà impressionante. En face, les Lillois regardent, courent dans le vide et tentent de panser les plaies de ces humiliations brutales. Car ce soir, dans l’enceinte du Dragão, le LOSC n’a pu que constater l’écart qui le séparait du club portugais. Accusant un retard d’un but avant le coup d’envoi, les hommes de René Girard se devaient pourtant de jouer pour donner à la 3e place obtenue l’an passé une vraie valeur. Il n’en fut rien. Au lieu de cela, ce sont 11 hommes agenouillés qui ont assisté à une débauche de talent pur. Par plaisir sadique, Porto a même fait durer la mise à mort avant, finalement, de porter le coup de lame fatal à sa victime expiatoire. Lille n’était qu’à deux rencontres de la Ligue des champions. Mais Lille n’avait tout simplement pas les armes.
Tous à l’arrière
D’armes, le coach lillois semble en manquer. Atone dans le jeu offensif, le LOSC se repose depuis le début de la saison sur une défense solide, qui se charge même d’inscrire les buts décisifs. Alors ce soir, Girard décide de changer. Pas tout, il n’en a pas les moyens, mais un peu. Fondant quelques espoirs sur le trident Origi-Roux-Corchia, le technicien va vite déchanter. Massacrés dans l’attaque de balle, dépecés dans la transmission du cuir, les Lillois n’ont même pas l’occasion de voir ces changements porter leurs fruits. 20 minutes durant, Porto fait vivre l’enfer au milieu nordiste et multiplie les estocades. Dans les couloirs, Béria et Souaré prennent l’eau. Dans l’entrejeu, Mavuba, Balmont et Gueye ramassent leur langue sur la pelouse. Alors forcément, la défense prend le pas. Sauvé par une charnière Kjær-Rozehnal à la limite de l’implosion, Lille repousse les assauts répétés de Torres, Brahimi ou encore Sandro, et conserve presque miraculeusement un 0-0 en attendant le miracle. Et même lorsque Gueye le touche du pied à l’entrée de la surface, Maicon se fend d’un tacle de Dalsim pour écarter le danger et permettre à ses coéquipiers de dérouler de nouveau. La suite est de toute façon inévitable : le LOSC va encore subir. Et il ne marquera certainement pas.
Brahimi prend les devants
D’autant qu’en face, un joueur illumine la rencontre de son talent. Yacine Brahimi, 24 ans et tout jeune transfuge de Grenade, explose sous les yeux de ses adversaires. Courses folles, doubles contacts, petit pont, tout ou presque réussi au Franco-Algérien. Anguille au milieu d’une bande de chiens apathiques, Brahimi s’amuse. À la 46e minute, il décide toutefois de mettre fin à la chasse à l’homme. Le ballon posé aux 20 mètres, il se concentre. Un intérieur au ras du poteau gauche plus tard, il vient d’assurer la qualification de Porto pour le prochain tour. Cela ne lui suffit pourtant pas. 66e minute, Yacine s’échappe encore au milieu de l’arrière-garde lilloise. Une passe ajustée pour Jackson Martínez, l’affaire est pliée. Sans même trembler une seule fois durant les 180 minutes de son opposition face à ces modestes français, le Porto nouveau cru s’est en plus payé le luxe d’afficher ses ambitions et de causer quelques sueurs froides aux adversaires qui croiseront sa route en phase de poules. Côté lillois, les regrets ne peuvent être que relatifs. Car à voir l’écart entre les deux équipes, c’est au tirage que les Dogues ont dit adieu à la Ligue des champions. Et tant pis pour le coefficient UEFA.
Par Raphael Gaftarnik