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Porto ivre de fierté

Par William Pereira
Porto ivre de fierté

Comme d'habitude, Porto était « le bon tirage ». Comme d'habitude, le club a endossé ce costume très léger avec grand bonheur. Et comme quelques fois, il a créé la surprise. Pour le plus grand bonheur de toute une ville. Et si rien n'est encore joué, l'heure est à l'ivresse au bord du Douro.

« Tout ce que fait le FC Porto touche mon cœur. » Manoel de Oliveira, passé de l’autre côté le 2 avril 2015, ne serait sans l’ombre d’un doute resté insensible devant la victoire colossale de son club en ce mercredi de folie. Lui qui, en 1956, filmait des scènes de liesse dans l’ancien Estádio das Antas à l’occasion de la dernière journée d’un exercice qui couronnerait les Dragons du titre national aurait eu de quoi faire en ce 15 avril 2015. Visages déformés par la joie, la rage, la soif de reconnaissance, ultras torse nu et même un homme âgé adressant un bras d’honneur au destin qui a dressé le grand Bayern Munich sur sa route…

Il y avait tout et tout le monde dans un Dragão plein à craquer, mais il y avait surtout onze hommes morts de faim, prêts à bondir sur leur proie dès le coup d’envoi de ce quart de finale aller de Ligue des champions. Et parmi eux, deux guerriers, Ricardo Quaresma et Jackson Martínez. Le génie incompris et le vaillant commandant, à peine remis de ses blessures qui repart au front pour livrer sa plus belle bataille face à un ennemi a priori trop grand, trop fort, trop tout. Mais pouvait-il vraiment en être autrement ? Porto n’est-elle pas, depuis la guerre civile de 1832-34, qui l’avait vu être assiégée en vain par les troupes royales de Miguel Ier pendant plus d’un an, la cidade invicta (ville invaincue) ? Si. Et cette année, son club est – pour le moment – l’équipe imbattable de la plus prestigieuse des compétitions. Un joli clin d’œil à l’histoire.

Après Pâques revient le Quaresma

Comme deux siècles auparavant, Porto a été assiégée sans succès, la seule nuance avec la guerre civile résidant dans la durée de l’encerclement. Entre la 20e minute et la fin de la première période, le Bayern Munich a poussé les locaux dans leurs derniers retranchements, allant même jusqu’à marquer par le biais de Thiago Alcántara. 1-0 ? Non. 2-1. Car le siège allemand a été précédé par un énorme coup de massue et deux coups de baguette magique. Le premier est l’œuvre de Jackson Martínez, plus Tigre que Cha cha cha hier, dont le pressing a raison de Xabi Alonso et coûte un penalty prématuré au leader de Bundesliga. Le reste, Ricardo Quaresma s’en est chargé. D’ailleurs, qui d’autre pouvait le faire ? Avec Hélton, gardien désormais remplaçant, il est le dernier héritier d’une glorieuse lignée dont le rêve européen avait été annihilé par Manuel Neuer du temps où ce dernier évoluait à Schalke. D’un penalty vengeur, il ouvre le score avant de surgir tel l’éclair sur le front d’Harry Potter (un de ses surnoms) devant Dante, aussi largué qu’en juillet contre l’Allemagne.

S’ensuit un nouveau face-à-face victorieux contre un Neuer tué pour la deuxième fois de la soirée par le même homme, qui ne manque pas de signer son meurtre de l’extérieur en bon esthète qu’il est. Car si le gitan déteste perdre, il aime aussi gagner avec la manière. Le pauvre Bernat, ridiculisé par un geste dont seul le gitan a le secret, l’a bien compris. Il n’y avait rien à faire contre ce Quaresma. Même le poids de l’âge (31 ans) n’était pas assez lourd pour ralentir les jambes magiques d’un joueur qu’on aurait aimé voir partir à Manchester United à 18 balais et progresser sous la houlette de Sir Alex Ferguson. Juste pour voir. Car si sa carrière reflète le parcours d’un bon joueur, sa capacité à briller lors des très grands rendez-vous, elle, est la marque des grands, justement. Tant pis pour lui, tant pis pour nos yeux, mais tant mieux pour Porto qui profite aujourd’hui de la rédemption de son magicien.

« Et maintenant, que vais-je faire ? »

L’autre héros, le boss Jackson Martínez, a quant à lui fait ni plus ni moins que son boulot. Fatiguer la défense, presser le porteur, défendre plus bas quand c’était nécessaire, et réduire Manuel Neuer à l’état d’être humain. En inscrivant le troisième but portista, le Colombien a fortement compliqué la tâche du Bayern et donné beaucoup d’espoir aux siens. Surtout, il offre par le biais de ce match de porc un argument de poids à Pinto da Costa lorsque ce dernier réclamera 50 millions d’euros auprès des mastodontes européens qui souhaiteront s’attacher ses services l’été prochain. Car la réalité est là. Porto, en s’offrant le scalp d’un ogre continental, court à la perte quasi totale d’un effectif qui fait des envieux (les observateurs du Barça et des deux Manchester, entre autres, étaient présents au Dragão hier soir).

De cette cuvée 2014/2015, peu resteront sur le littoral portugais. Alors autant jouer le coup à fond et entrer dans l’histoire de l’équipe qui les a révélés au grand public. D’ici là, il reste beaucoup de chemin à parcourir et d’ennemis à abattre. À commencer par le Bayern, bête blessée qu’il faudra achever dans son antre. Sur le papier et au vu de l’avantage des Portugais, la mission ne semble pas impossible. Mais s’avancer sur la qualification de l’équipe frisson de cette C1, c’est oublier que le Bayern peut gifler n’importe qui à l’Allianz Arena, que Robben sera probablement de retour, tandis que le FCP devra composer sans Alex Sandro ni Danilo et que Lopetegui devra trouver la bonne réponse d’un dilemme a priori décisif (jouer ou garer le bus, que faire pour passer ?). Les jeux ne sont pas encore faits, mais Porto a assuré l’essentiel en préservant avec honneur sa tradition. Celle d’une ville ne s’avouant jamais vaincue et exigeant le respect de ses adversaires, Kolossal ou pas.

Dans cet article :
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