- Ligue Europa
- 8e de finale aller
- Porto/Naples (1-0)
Porto étreint Naples
Porto a joué pendant une heure de plus que le Napoli et cela a suffi. Parce qu’un match de foot ne révèle pas toujours des surprises et que le meilleur finit parfois par gagner, Porto a fort logiquement pris une avance intéressante en vue du retour au San Paolo.
Une équipe qui en veut contre une autre un peu blasée. Des Portugais joueurs contre des Italiens un peu trop sages, la première mi-temps est un modèle d’attaque-défense. Standardisé dans le hand, l’activité l’est moins dans le foot. Normal, parce qu’elle se révèle vite un brin crispante. Heureusement, ce soir Porto était assez décidé pour maintenir son étreinte pendant plus de 45 minutes et Naples assez malin pour tenter de se découvrir une fois mené. Et même s’il aura fallu être patient, le scénario en est presque devenu accrocheur. Et si Porto peut s’estimer lésé ce soir de ne repartir qu’avec un petit but d’avance, Naples peut de son côté se réjouir d’avoir réussi à conserver l’espoir d’un retour plus heureux. Pas sûr que ça suffise à leur bonheur, mais c’est déjà bien trop pour cette équipe-là.
L’élégance est dans le match…
L’Estádio do Dragão est loin d’être plein pour ce huitième de finale aller au gout d’inédit (une confrontation entre les deux équipes, c’était il y a près de 40 ans), mais au parfum nauséabond d’Europa League. Très vite, les Portugais se laissent toutefois tenter par une opération séduction. Quaresma à gauche, Varela à droite, et Jackson Martínez en pointe, à défaut de surprendre, les Dragons essayent d’appâter la défense napolitaine en se la jouant à l’ancienne. Sans fanfaronner, la bande à Mangala multiplie pourtant les rendez-vous avec la cage de Pepe Reina. Attentif, le portier espagnol n’est pas homme à se laisser prendre sur un excès de spontanéité. Fut-il de Jackson Martínez sur une ouverture amicale de Quaresma. Décidé à conclure, Steven Defour joue le gros lourd de loin. Plus hésitant, Reina hésite, mais repousse finalement le Belge. Ce qu’il sera incapable de faire quelques secondes plus tard sur l’attaque frontale de Carlos Eduardo. Battu, Reina est sauvé par une erreur de jugement du corps arbitral. Décidément peu en réussite, Porto est parti pour buter sur un bloc italien un peu relou, mais qui a le mérite de ne pas craquer à la moindre ouverture.
… Le plaisir dans l’étreinte
Ragaillardis par un verre d’eau salvateur, les hommes de l’intérimaire Luís Castro repartent de l’avant, persuadés qu’il ne s’agit plus que d’une question de temps avant de voir les Napolitains succomber. Fernando appartient plus à l’école Defour qu’à celle des grigris baratin de Quaresma, mais Reina ne bronche toujours pas. Têtu comme une mule, l’ancien de Liverpool repousse tout ce qui bouge. Suffisant pour donner envie à ses collègues de se mettre eux aussi en avant. Callejón et Higuaín enflamment le jeu des Italiens le temps d’un instant. Le temps d’un (one) shot en fait. Sûrs de leur maîtrise, les Italiens pensent qu’il suffit d’exister pendant cinq minutes pour repartir avec le gros lot. C’est mal connaître la résistance d’Hilton et la jalousie de Jackson. Effrayé par la réaction du Napoli, Martinez ne laisse cette fois aucune chance à Reina. De près et sans trembler, le Colombien concrétise la domination des siens. Un juste mérite que l’assistance ne peut que lui reconnaître. Plus concerné, Porto méritait ce soir de repartir avec le sentiment du devoir accompli. De leur côté, hormis cinq dernières minutes en guise de rush désespéré, les Transalpins ne méritaient pas grand-chose. Pas même une récompense fortuite de fin de soirée.
Martin Grimberghs