- C3
- Porto/Villarreal (5-1)
Porto, beaucoup trop fort
Non, il n'y aura pas de doublé C1-C3 espagnol. Villarreal a déjà dit adieu aux rêves de finale d'Europa League, en se prenant une gifle à cinq doigts (5-1) sur la pelouse de Porto. Falcao en a claqué quatre. Petit joueur.
FC Porto – Villarreal : 5-1
Buts : Falcao (49eme, sp, 68eme, 75eme et 90eme) et Guarin (62eme) pour FC Porto – Cani (45eme) pour Villarreal
Oui, ce FC Porto est impressionnant. Peut-être autant que celui de Mourinho, qui avait remporté la Ligue des Champions en 2004. Entraînée par le disciple du Mou, Andre Villas-Boas, l’équipe bleue et blanche a éclaboussé de sa classe cette demi-finale aller, ne laissant aucun doute quant à sa participation à la finale de Dublin, le 18 mai prochain. Villarreal a explosé, après avoir pourtant maîtrisé la première période, rentrant même aux vestiaires avec un but d’avance. Un but qui a finalement eu le mérite de réveiller les ardeurs portugaises. Porto a alors démontré, en l’espace de 45 minutes, pourquoi il n’avait pas perdu le moindre match en championnat cette année. Non, ce n’est pas parce que le championnat portugais est une compétition en bois. Pas du tout même. C’est juste parce que cette équipe-là est très solide, qu’elle aime jouer au ballon, et qu’elle peut compter sur une paire d’attaquants (Hulk et Falcao) magnifique. Le Brésilien est meilleur buteur du championnat, le Colombien meilleur buteur de l’Europa League. Qu’il s’agisse de Benfica ou de Braga en finale (léger avantage aux Lisboètes après le premier round), on voit mal qui pourrait arrêter cette machine de guerre, capable de passer une manita, qui plus est en une mi-temps, au 4ème du championnat espagnol. Du lourd.
Porto attaque, Villarreal contre
Les Portugais commencent le match tambours-battants. Avec un trio d’attaque composé de Rodriguez (ex-PSG), Falcao et Hulk (ex rien du tout), l’objectif est simple : partir à l’assaut. Et c’est ce que fait Porto dès les premières minutes. Le pressing est incessant au milieu de terrain et très vite, la surface de réparation espagnole est assiégée. Mais cette prise de la Bastille version lusitanienne ne dure que huit minutes. Le temps pour Villarreal de placer un contre fulgurant : Nilmar part à la limite du hors-jeu, mais se déchire totalement et rate son duel face à Helton. A défaut d’avoir ouvert la marque, les jaunes ont envoyé un signal aux locaux : eux aussi sont venus pour marquer des buts. En contre-attaque, certes. Mais marquer des buts quand même.
L’arbitre, rapide, ne met quand à lui que dix minutes pour se faire détester par tout un stade. Il ignore des petites mains baladeuses des joueurs espagnols, et sort un carton jaune à la première faute portugaise. Mais Porto n’en a cure. Néanmoins, leurs attaques sont confuses. Des erreurs de passe, pas beaucoup d’idées. Résultat : aucune occasion franche à se mettre sous la dent jusqu’à une frappe sèche de Hulk, aux 20 mètres, qui termine sa course à quelques centimètres du but. Villarreal continue à appliquer sa recette : des contres amorcés par Rossi et Nilmar qui, par deux fois, se retrouvent en situation favorable. Sans succès. Monsieur Kuipers continue son opération amour envers le public, en mettant une biscotte à Hulk pour simulation dans la surface. Pourtant, il y avait bien faute. Mais à force de s’exposer et de ne pas créer d’occasions franches, Porto se fait cueillir à froid. Alors qu’il ne reste que quelques secondes avant la pause, Borja Valero lance Nilmar, qui centre au cordeau pour Cani. Coup de tête. Helton est dans les choux. 1-0. Silence de mort dans le stade du Dragon. Tous aux vestiaires.
Falcao superstar
Mais dès le retour, les joueurs de Villas Boas affichent un nouveau visage, plus conquérant. Dès la 2ème minute, Falcao danse avec la ligne du hors-jeu, et dans un tout petit périmètre, réussit à éviter Diego Lopez, qui le fauche. Pénalty. Le Colombien se fait justice lui-même. 1-1. La furie est déclenchée. A partir de là, Villarreal disparaît littéralement de la pelouse. Et coule. Porto déroule. L’équipe espagnole se prend des tartes dans tous les sens, et cela va beaucoup trop vite pour réussir à se relever. A l’heure de jeu, l’ancien stéphanois Guarin s’offre un petit festival sur le côté droit, ponctué par un but rageur de la tête. Le stade du Dragon est en ébullition, surtout lorsque 60 secondes plus tard, Falcao est tout prêt d’enfoncer le clou, mais glisse. Pas sur un clou, heureusement. Ce n’est que partie remise. Cinq minutes passent, et l’attaquant sud-américain profite d’un superbe travail de Hulk, son alter ego, pour planter un doublé. Un doublé, c’est bien. Mais un triplé, c’est mieux.
Quelques minutes s’écoulent à nouveau, et Falcao est encore ponctuel pour reprendre de la tête un coup-franc de Guarin. Quatre à un. Triplé. Les mots sont simples, justes, limpides. Villarreal a la tête sous l’eau. Normal pour un sous-marin, certes. Mais pas à ce point. Le seul bon moment de la seconde période pour les jaunes, c’est l’entrée en jeu du jeune Mubarak. Il y a tellement de vannes à faire sur son nom que l’on s’abstiendra. Par respect. Un respect pour l’adversaire que n’a pas Falcao. Humilier, il s’en fout, rabaisser, il adore. Dans les arrêts de jeu, l’avant-centre colombien inscrit de la tête son quatrième but de la soirée, s’envolant en tête du classement des buteurs de la compétition, avec 15 réalisations en 13 matches. Messiesque. Porto s’impose finalement 5-1. Comme face au Spartak, qui en avait également pris cinq au retour. Villarreal est prévenu : l’ogre portugais n’est jamais rassasié.
Eric Maggiori
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