- Mondial 2014
- Groupe I
- France/Finlande
- Les notes
Pogba régale, Ribéry mitraille
Comme Don Choa, Franck Ribéry mitraille tranquillement, tandis que Paul Pogba prend de plus en plus de place au sein du milieu de terrain des Bleus. En face, mention très bien pour Eremenko, véritable joueur frisson.
France
Lloris (5,5): Une belle parade en première mi-temps alors qu’il n’avait pas touché une cacahuète, une sortie foireuse à cause de Giroud qui ne l’écoute pas en seconde période. S’il avait entendu Christian Jeanpierre parler de « l’homme à la frappe de mule » qui a remplacé Teemu Tainio, il aurait pu avoir peur. Au lieu de ça, il a fait comme tous les mômes qui s’ennuient lors des remises de trophées en tournoi de jeunes : il a arraché l’herbe de la pelouse, fait des petites boules et cherché les vers de terre.
Debuchy (4/6,5): Les latéraux de l’équipe de France seront désormais notés comme les joueurs de basket-ball virtuels : une note en attaque, une note en défense. Très présent offensivement où on l’a souvent vu dans la surface finlandaise, la Bûche a dégainé un centre parfait pour Giroud et une demi-volée qui s’apprêtait à décrocher la toile d’araignée. Dans son dos, en revanche, ce n’était pas un boulevard, mais le tunnel sous la Manche.
Abidal (3,5): « Je cours vite et je frappe fort comme Abidal » , disait ce poète de Booba. Sachez désormais que vous battez tous les rappeurs du 9-2 au 100 mètres. Et puis dans le genre couverture, on préfère même celles qui grattent des trains couchettes de la SNCF.
Koscielny (5,5): Laurent a fait du Koscielny. Sans prendre de rouge. Solide dans les airs et au duel, il a eu un peu de mal à boucher les espaces laissés par Abidal. Mais vu qu’ils étaient de la taille des pores de la peau de William Gallas, on lui pardonne.
Évra (4): Un jour, il faudra arrêter de la chercher, cette taupe, et faire tes matchs, Patrice.
Matuidi (5): Comment lui reprocher quoi que ce soit ? Ce soir, Blaise a été égal à lui-même : des ballons grattés, quelques relances malignes et un marathon de Kenyan. Simplement, c’est dans ce genre de rencontre où la France est censée dominer et conserver le ballon que l’on aimerait voir Yohan Cabaye aligné à sa place.
Pogba (7,5): Oui, dans le jeu sans ballon, le gamin semble toujours un peu perdu, un peu amorphe. Mais comment ne pas passer outre après ces 90 minutes de poésie ? Pied gauche, pied droit, intérieur, extérieur, Paul Pot a régné en maître sur le milieu du terrain. Le futur des Bleus a une crête, tant pis pour vos enfants.
Nasri (4): Le toucher de balle est toujours aussi soyeux, les doubles contacts toujours aussi affûtés, mais sa place sur le côté droit toujours aussi étrange. Oui, à City, Samir joue sur un côté, mais on n’est qu’à un Yaya Touré d’avoir le droit d’affirmer que c’est un poste par défaut. La concurrence sera rude avec Valbuena. À Marseille, il ne peut y avoir qu’un Petit Prince. Il y a déjà un Petit Vélo, cela dit.
Valbuena (5,5): Un but de la tête aurait été beaucoup trop fou, alors Mathieu s’est contenté de faire ce qu’il sait faire de mieux : toucher une multitude de ballons et tenter une enroulée dans la lucarne opposée. On l’a déjà vu plus à son avantage, mais on l’a également vu plus sollicité par Ribéry.
Ribéry (7,5): Les amoureux des vieux PES diraient de lui qu’il a la « flèche rouge » , les cinéphiles diraient qu’il esquive les adversaires comme Néo esquive les balles, les chauvins disent de lui qu’il va choper le Ballon d’or et Clément d’Antibes est prêt à transformer son coq en chicken wings pour que Francky conserve ce niveau de jeu. En ce moment, le football est beaucoup trop simple pour Ribéry. Tellement simple que le Français s’est transformé en Samuel Eto’o en seconde période, tentant de faire la différence tout seul pendant une grosse demi-heure, avant d’offrir une belle passe décisive à Karim Benzema et de conclure la soirée par un « coucou à Brian » . Pression pour les JO de Sotchi, mister Joubert.
Giroud (5,5): Un match de battant, passé à prendre des coups, à jouer en pivot, à faire des appels dans le vide jusqu’au chouette moment où il pensait être récompensé après un super centre de Debuchy. Résultat : un csc. Au final, Giroud est une alternative crédible à Benzema par son état d’esprit et ses stats, mais le temps de Titi Henry et de Trezegoal est loin.
Benzema (non noté): Un joli but, aisément manquable, mais catapulté dans la lucarne. En revanche, cette célébration, c’était n’importe quoi. Un vrai pot-pourri. Il y avait tout dedans…
Cabaye (non noté): Ses quelques minutes de présence ont suffi à prouver qu’il aurait été plus utile que Matuidi dans un match comme celui-là. C’est déjà ça.
Rémy (non noté): Faute de mieux, Rémy demeure l’alternative la plus crédible à droite. De la vitesse, de la profondeur, une bonne présence de la surface au second poteau quand le ballon vient de la gauche. Pourquoi pas ?
Finlande
Maenpaa (4): Un bel arrêt de la cuisse sur une frappe de Giroud qui ne fera pas oublier le fait qu’il s’est fait déflorer à 100 km/h par Franck Ribéry.
Lampi (6,5): Un nom de luminaire bobo chez Habitat, mais un abattage offensif impressionnant. Avec un peu plus de présence offensive de la part de ses partenaires, il aurait pu terminer la partie avec quelques passes décisives.
Arkivuo (4): Un match passé à se faire bouger par le fessier d’Olivier Giroud. À 30 ans, le salaud a vécu pendant 90 minutes l’un des fantasmes de la ménagère de 50 ans. Et moins.
Halsti (4): Halsti n’avait pas la pêche.
Pasanen (3,5): 90 minutes passées à se faire mettre à l’amende par Franck Ribéry. Heureusement que son nom nous fait penser au faux vocabulaire de Sean Paul, ça permet d’oublier un peu sa performance. Sean Paul, SomiPasanen.
Eremenko (7): Quel joueur ! La vraie pépite de la rencontre, c’est lui. Un pied de velours, des passes précises, des crochets meurtriers. Quand tu veux tu reviens, mec.
Hetemaj (6): Derrière ce nom de raccourci clavier se cache un vrai bon joueur de football. Une partie à ctrl+z cependant, malgré quelques actions à ctrl+s.
Tainio (4): Walter Birsa a volé tout le mojo des anciens Auxerrois pour la saison. Tant pis pour notre Teemu national.
Hämäläinen (5,5): Avec un blase à gagner le trophée Andros, pas facile d’avoir de bons appuis. Pourtant, le type s’en est bien sorti. Il faut dire que les latéraux français n’étaient pas des clients.
Ring (6): L’autre Finlandais omniprésent, c’était lui. Ringo Star.
Pukki (4): Trop tendre. Ce n’est pas pour rien que l’ours en peluche de Garfield porte son nom.
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Par Swann Borsellino