- Ligue 2 – 31e journée – Lens/Sedan
Pogba : «On est souvent payés entre le 15 et le 20»
Dix-neuvième à neuf points d'Arles-Avignon, le premier non relégable, Sedan se dirige tout droit vers le National. Avant ce qui paraît être le déplacement de la dernière chance, ce vendredi à Lens (20h), Florentin Pogba (22 ans), acheté puis directement prêté par Saint-Étienne, fait le point sur la situation catastrophique du club ardennais. Mais aussi sur son actu bien chargée, avec ses débuts en sélection et ceux de Paul, son petit-frère.
Ce match à Lens est-il celui de la dernière chance pour Sedan ?On sait que tous les matchs qu’on va jouer seront décisifs maintenant. Il faut prendre le plus de points possibles, même si on sait que ce sera très compliqué. On ira à Lens pour prendre les trois points, tout simplement. Si on perd, ça ne sera peut-être pas fini définitivement, car on ne sait jamais si les autres équipes vont faire de mauvais résultats, mais ça deviendrait encore plus compliqué. Il faut aller chercher le maximum de points contre nos concurrents directs. C’est usant. On se met beaucoup de pression. Dès qu’on encaisse un but, le moral descend.
Comment tu expliques que vous viviez une saison aussi compliquée ?Il y a eu le départ de nombreux joueurs (Fauvergue, Abdallah, Valdivia, Le Moigne, Lautoa, ndlr) et c’était compliqué pour recruter. On a beaucoup de jeunes. C’est compliqué à gérer.
Dans beaucoup d’autres clubs, l’entraîneur aurait déjà été limogé, mais Laurent Guyot est toujours là. Comment ça se passe avec lui ?Ça se passe bien. Il sait que c’est compliqué aussi pour lui et qu’il joue ses dernières cartes.
La situation financière du club pèse-t-elle dans vos mauvais résultats ?Oui, c’est un tout. On sait tous qu’il y a des problèmes financiers au club, un changement de président (Pascal Urano passera la main quand le club sera racheté, ndlr)… Même si on ne calcule pas trop ça, nous les joueurs, on sait que ça touche quand même le club.
Le problème des salaires versés en retard est-il réglé ?C’est comme d’habitude, quoi… Il y a du retard, on est souvent payés entre le 15 et le 20. C’est un peu pareil.
Le fait d’avoir déjà signé à Saint-Étienne te met-il plus de pression pour essayer de maintenir le club ?De la pression, non. Mais même si je sais que mon avenir ne sera pas à Sedan, c’est quand même ce club qui m’a lancé dans le monde professionnel, donc je vais tout faire pour le maintenir. Je fais mes matchs sans penser à Saint-Étienne. Il faut juste que je continue à être régulier et on pensera à la saison prochaine à partir de juillet.
Tu suis avec attention la saison de Saint-Étienne ?Oui, je les suis et peut-être même que j’assisterai à la finale de la Coupe de la Ligue contre Rennes. Ils font l’une de leurs meilleures saisons depuis longtemps, si ce n’est la meilleure. On va y croire jusqu’au bout pour les places européennes, c’est jouable, et pour une victoire en finale de la Coupe de la Ligue. Ce serait beau.
Avant de jouer à Sedan, tu as été formé au Celta Vigo. Qu’est-ce que tu retiens de ton expérience en Espagne alors que tu étais très jeune ?Je ne retiens que des bonnes choses. Footballistiquement, j’ai beaucoup appris. C’étaient deux belles années en Espagne. Tactiquement, au niveau de la possession du ballon, j’ai pratiquement tout appris là-bas.
Tu viens de faire tes débuts avec la sélection guinéenne contre le Mozambique (0-0). Comment ça s’est passé ?Très bien. C’était un match difficile contre une équipe qui n’a rien lâché. L’accueil a été très chaleureux, tout s’est bien passé, je suis vraiment content.
Pourquoi avoir choisi la Guinée, alors que Paul, ton petit-frère, porte le maillot de l’équipe de France ?Pour défendre mon pays d’origine. Je vais essayer de m’imposer dans cette équipe et puis après, on va essayer de se qualifier pour la Coupe du monde 2014. Ce serait mon plus cadeau.
Entre tes débuts en sélection et ceux de ton frère, c’était l’effervescence dans la famille ?La famille nous a suivis tous les deux, car nos matchs n’étaient pas le même jour. Tranquillement. Ma mère était super contente de nous voir. À nous de continuer et de donner du plaisir à nos proches.
Et avec Paul, vous vous êtes félicités après vos matchs ?Oui, c’était mutuel. Franchement, ce n’était que du bonheur, des moments inoubliables.
Propos recueillis par Alexandre Alain