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Podolski, un G.O à l’Euro

Par Côme Tessier
Podolski, un G.O à l’Euro

Personne ne parle de lui, personne ne s'inquiète de sa présence avec l'Allemagne, personne ne s'attend à le voir jouer. Podolski est l'homme invisible de la Mannschaft, celui qui semble ne servir à rien parmi les 23. La mascotte qu'on trimbale et qui divertit, que les résultats soient bons ou mauvais. Un statut qui énerve l'homme, après tout encore joueur de foot.

En une phrase, lundi matin, Podolski a réussi son Euro. « Ce n’est rien. Je pense que 80 % d’entre nous se sont déjà gratté les œufs. » Par œufs, le joueur de Galatasaray désigne avec un terme d’argot une partie de l’entrejambe en allemand. En ayant déclaré que les vidéos de Löw n’étaient pas un sujet au sein du groupe pour finir par des rires et des applaudissements dans l’audience des journalistes ( « une première » selon le passeur de plats allemand), Podolski vient de remplir son rôle pour le restant de l’Euro. Avec cette petite saillie, il divertit les médias, justifie le comportement de son sélectionneur et assure la cohésion de l’équipe. On ne parle même pas de l’éventualité qu’il joue contre son autre pays, où il est né en 1985, la Pologne. Podolski est un G.O implanté dans le groupe allemand pour apporter de la bonne humeur.

Paule vs Poldi

Il y a 10 ans tout pile, Lukas Podolski était cet international à la frappe de bœuf qui jouait pour une Allemagne rajeunie à domicile contre sa Pologne d’origine en plein Sommermärchen de fierté nationale retrouvée. Avec Miroslav Klose, il était de ces binationaux qui ont choisi les couleurs de l’Allemagne et qui semblent indéboulonnables une fois qu’ils ont atteint la Nationalmannschaft. De l’équipe de 2006, il est le seul rescapé avec Schweinsteiger. Miro a pris sa retraite internationale. Après dix bonnes années de service, Lukas Podolski est encore et toujours dans cette équipe d’Allemagne qui va affronter la Pologne à l’Euro. Comme à la Coupe du monde deux ans plus tôt, il est là plutôt pour faire l’ambianceur et le beau parleur. Cela n’a pas changé. Au contraire, le terrain s’éloigne : depuis le titre au Maracanã, Lukas Podolski n’a été titulaire qu’une seule fois en match officiel de la Mannschaft. C’était contre le petit Gibraltar.

Pourtant, Podolski est donc toujours, encore et encore, présent dans le groupe de l’Allemagne. L’ancienne idole de Cologne en est donc à son septième tournoi consécutif. Sauf blessure, Löw n’a pas le cœur à le retirer de l’effectif. De quoi se faire affubler du surnom, dans certains médias allemands, de « mascotte » devant Paule, l’oiseau officiel de l’Allemagne. Un statut qui énerve le joueur. « Je trouve que c’est un grand manque de respect. J’ai plus de 100 sélections, j’ai joué de nombreux tournois, alors que certains médias me traitent ainsi. […] Je ne pense pas l’avoir mérité. Mais je sais aussi que c’est comme cela de nos jours, il y en a qui disent : « Il ne doit pas être là. » Mais le mot mascotte, il ne convient pas. » Poldi a donc tenté de faire ce qu’il faut pour contredire les journalistes. Plus de blagues, plus de prises de parole impromptues, plus de lancer à la flotte comme avant le Brésil… Il se montre plus discret, en dehors de cette conférence de presse d’avant-Pologne. Le nouveau motto est là : moins de folie, plus de sportif.

Le footeux sûr

Pour le moment, Poldi est un G.O sur le terrain d’entraînement qui doit assurer l’unité du groupe. « À côté de la valeur sportive, la personnalité compte pour moi, avait indiqué Löw pour expliquer sa méthode pour retenir 27 joueurs en mai dernier. L’esprit d’équipe est la clé de la victoire. » En même temps, il avait déclaré avoir toujours de l’estime pour le joueur, renforçant son analyse un an plus tôt en conférence de presse. En mai 2015, Jogi disait que Podolski « peut toujours apporter beaucoup. Tout ce qu’il lui faut, c’est jouer plus souvent. » C’est ce qu’il est allé chercher à Galatasaray et a trouvé avec une certaine réussite. Il explique sa réussite dans le jeu aérien grâce à « l’air et la bouffe turcs » . Surtout, Löw sait qu’à tout moment, son joueur peut être mis sur le terrain et qu’il essaiera de faire au mieux pour son équipe, comme un bon camarade, un Kumpel qui pense que « l’amour du foot est comme l’amour de sa femme et de sa famille : il est toujours là » . Cette passion est ce que Löw veut le voir transmettre aux jeunes, plus talentueux, plus en forme que le Prinz Poldi, mais encore parfois tendres et individualistes. De là à parier qu’il peut faire un retour et une entrée gagnante dans cet Euro, il n’y a qu’un pas qui pourrait être franchi. Dans les dernières minutes, comme un cadeau à son G.O, Löw peut lui offrir du temps de jeu. Le sélectionneur compte sur Podolski comme son footeux sûr. Podolski se débrouille toujours pour être là où il faut et dire ce qu’il faut. Il est son homme quand il faut remettre du football sur le tapis plutôt que des débats stériles et idiots. Même si, pour cela, il faut une répartie bien sentie.

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