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Podolski a franchi le mur du cent
Depuis le match face au Danemark, Lukas Podolski est devenu le dixième joueur allemand à entrer dans le club des « centenaires ». Une carrière en sélection commencée en 2004 et qui, semble-t-il, ne s’arrêtera pas de sitôt. Pour son club préféré, la Nationalmannschaft, Lukas Podolski en a toujours dans les chaussettes.
Ça y est, c’est fait : Lukas Podolski vient d’entrer dans l’histoire du football allemand. En fêtant sa 100e sélection, face à l’équipe du Danemark, Prinz Poldi rejoint des monuments du football teuton comme Lothar Matthäus, Miro Klose, Jürgen Klinsmann, Jürgen Kohler, Franz Beckenbauer, Thomas Hässler (côté « RFA » ), Joachim Streich, Hans-Jürgen Dörner (côté RDA) ou encore ce bon vieux Ulf Kirsten. Que du lourd, en somme. Comme Lukas Podolski a décidé de faire les choses bien, il est également devenu le sixième meilleur buteur de tous les temps de cette Deutsche Nationalmannschaft, une unité devant la légende Uwe Seeler (44 contre 43). Karl-Heinz Rummenigge (45 pions), Jürgen Klinsmann et Rudi Völler (tous les deux 47 buts) peuvent trembler, Prinz Poldi est bien décidé à les doubler. Miro Klose est encore bien devant (63) ; quant à Gerd Müller (68), ce n’est absolument pas d’actualité.
Poldi, Schweini, Lahm, la (première) jeunesse au pouvoir
En attendant, c’est quelque chose d’assez costaud qu’est en train de réaliser Lukas Podolski. À 27 ans, il est le plus jeune joueur européen à atteindre la fameuse barre des 100 sélections. Une carrière internationale commencée en juin 2004, deux jours seulement après son 19e anniversaire. Ce 6 juin, lors d’un match amical face à la Hongrie (0-2), le dernier avant l’Euro portugais, Podolski entre à un quart d’heure de la fin en lieu et place de Fredi Bobic. Ce dernier, actuel manager du VfB Stuttgart, se souvient : « Pour moi, c’était un changement comme un autre. Mais on pouvait se rendre compte qu’il commençait à y avoir des changements dans cette équipe nationale. Tout comme Bastian Schweinsteiger, Lukas était l’un de ces jeunes qui ont participé à la rencontre et qui étaient encensés par la presse. » Lahm, Schweinsteiger, Podolski, soit la version bêta du « Nachwuchsarbeit » (travail sur la formation) développé après le fiasco de 2000. Des mecs qui devraient, eux aussi, devenir centenaires, puisque Lahm compte 89 sélections et « Schweini » 93.
Le culte du paradoxe
Si les résultats en club des deux compères du Bayern Munich justifient leur convocation en sélection nationale, ce ne fut pas toujours le cas pour Podolski. Quand ses potes enchaînaient les bonnes, voire les très bonnes prestations avec le club bavarois, Poldi, lui, alternait le bon, le bof et le pas terrible du tout avec Cologne, puis le Bayern, puis Cologne à nouveau. Ses sélections, il ne les doit qu’à lui-même. Et Klinsmann, puis Löw, l’ont très bien compris : son club à lui, c’est la sélection. En même temps, il serait bête de se priver d’un type qui donne tout pour le maillot frappé de l’aigle. Un mec qui court partout et qui a une grosse frappe, n’en déplaisent à ceux qui ne comprennent pas ses notes sur FIFA 12. « J’ai déjà cassé pas mal de mains » , a déclaré l’intéressé un jour de novembre 2005. On veut bien le croire. 100 sélections, 44 buts, 21 passes décisives. Quelles que soient ses prestations en club, Lukas Podolski sait que les portes de la sélection lui seront toujours ouvertes. Lothar Matthäus et ses 150 capes peuvent trembler.
Ali Farhat