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Pochettino, le commandant anti-Barça

Par Antoine Donnarieix
4 minutes
Pochettino, le commandant anti-Barça

Dos au mur après cette première journée de Ligue des champions, Mauricio Pochettino va affronter le FC Barcelone à Wembley. Une équipe très loin d’acquérir une place de choix dans son cœur espanyolista.

Au moment d’évoquer des rumeurs de transfert, présidents, entraîneurs, joueurs ou agents possèdent deux manières d’aborder la chose : soit ruser et entretenir le mystère, soit user de la franchise afin de poser cartes sur table. En réponse à la question d’une éventuelle possibilité d’entraîner le Barça avant d’affronter le Real Madrid en phase de poules de C1 2017-2018, Mauricio Pochettino opte pour le deuxième plan. « Les valeurs de l’Espanyol ne sont ni meilleures ni pires que celles du Barça, elles sont différentes, explique l’Argentin en conférence de presse. Je serai toujours espanyolista, et entraîner le Barça serait une forme de trahison personnelle, car il a toujours été mon rival. » Voilà comment Pochettino, passé par l’Espanyol Barcelone en tant que joueur et entraîneur à succès, se prépare à accueillir un Barça dans le doute à Londres. Sans filtre.

« Mauricio ne manque pas de respect au Barça, bien au contraire »

À vrai dire, l’actuel entraîneur de Tottenham s’est rapidement distingué comme une personnalité capable de prendre en main, modéliser puis fortifier un groupe. Coéquipier de Pochettino durant deux ans au Paris Saint-Germain puis deux ans à l’Espanyol, Didier Domi connaît bien la méthode du technicien des Spurs, déjà effective à l’époque où il chaussait des crampons et plaçait un élastique sur le front pour fixer sa tignasse. « Sur le terrain, j’avais une proximité avec Mauricio, explique Domi. J’étais arrière gauche, il était défenseur axial gauche. Mauricio, c’est une personne avec une autorité naturelle. Tout au long de sa carrière, il s’est fait respecter à travers la parole, l’usage des mots justes. En fait, tu sais qu’il va chercher à t’apprendre une chose quand il s’adresse à toi. »

Manager d’une cylindrée anglaise qualifiée pour la C1 pour la quatrième fois consécutive, Pochettino s’est inséré en 2013 dans le bazar concurrentiel de la Premier League à la manière d’un poisson dans l’eau, et cela n’est sans doute pas anecdotique. « Lors des derbys contre le Barça, sa voix devenait plus forte et assumée que d’habitude, se souvient Domi, également passé par Newcastle et Leeds dans sa carrière. Dans le vestiaire, il nous transmettait sa soif de vaincre, car il savait qu’on affrontait l’une des meilleures équipes du monde. C’est une mentalité très anglaise, à rentrer dans son adversaire, mais avec respect. Mauricio ne manque pas de respect au Barça, bien au contraire : il tient ce Barça en grande estime. Et je pense que c’est cette estime qui le rendait capable de se dépasser sur le terrain, que ce soit physiquement ou tactiquement. »

Un 4-2-3-1 dans la peau

Dès lors, les éloges de Pochettino en direction de son compatriote Lionel Messi lors de la conférence d’avant-match ne surprennent plus. « Je ne vais pas chercher à trouver une solution pour contrer Messi, car je crois que cela est impossible. Ce qu’il nous faut par-dessus tout, c’est profiter de l’instant. Plutôt que de nous inquiéter, cela doit nous exciter. » À la manière d’un architecte qui dresse ses plans, Pochettino œuvre dans la construction et s’évite toute forme de destruction virulente, sauf en cas de dépassement de fonction d’un de ses homologues. C’était le cas en début de saison 2017-2018, lors d’une prise de parole déplacée de Pep Guardiola, ancien du Barça, parlant de Tottenham comme « l’équipe de Harry Kane » dépendante de la réussite de son attaquant. « C’est irrespectueux pour plein de gens, répondait Pochettino. Il faisait partie de l’équipe de Barcelone qui a connu tant de succès grâce à un Messi à son meilleur niveau, mais je n’ai jamais parlé de l’équipe de Messi. » Une manière courtoise de mettre un coup d’épaule à son adversaire direct, en somme.

Réconciliés par une poignée de main visible lors de leur duel suivant, Guardiola et Pochettino montrent en réalité une chose : celle d’une confrontation entre deux cerveaux tactiques. « Je l’avais eu au téléphone l’an dernier, car il était venu voir la clinique Aspetar à Doha, avec laquelle Tottenham a un accord, explique Domi, désormais basé au Qatar. Je le sentais heureux de faire son travail. Voir Mauricio réussir ne me surprend pas, mais c’est d’atteindre un tel niveau qui m’interpelle. À l’époque, je le voyais plus en tant que directeur sportif, voire président de club. Il est arrivé à installer Tottenham dans le Big Four de manière durable. Avec un schéma très intense en 4-2-3-1 et de tels résultats, il entre dans le cercle tactique des très grands entraîneurs aux côtés d’Ancelotti, Guardiola ou Sarri. À ton échelle, tu contemples ce travail. » Sur le banc de touche adverse, Ernesto Valverde doit quant à lui travailler sa matière grise. Vu sa forme hésitante du moment, Lionel Messi en aurait sans doute bien besoin.

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Par Antoine Donnarieix

Propos de Didier Domi recueillis par AD

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