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Pochettino et Southampton, les histoires d’amour finissent mal en général
S'il a fait de Southampton une équipe solide de Premier League, Mauricio Pochettino n'est plus forcément le bienvenu chez les Saints depuis qu'il a quitté le Sud de l'Angleterre pour Tottenham. Il y a 8 mois, il avait d'ailleurs été sifflé pour son premier come back à St-Mary.
La saison passée, à la fin du mois d’avril, Mauricio Pochettino était de retour au St-Mary Stadium avec Tottenham pour y défier Southampton. Un club qu’il venait de quitter l’été précédent en le laissant à une historique 8e place. Pas suffisant pour les supporters des Saints, qui ont profité de l’occasion pour huer le technicien argentin. Sa faute ? Avoir lâché leur club de cœur pour Tottenham, un projet pas forcément plus important à leur yeux. Pochettino n’était pas le premier entraîneur à quitter les Saints, mais s’il est l’un des plus détestés aujourd’hui, c’est parce qu’il est parti de sa propre initiative quand le board souhaitait le retenir. Pour son deuxième retour ce samedi, il sera intéressant de voir si le ressentiment des supporters rouge et noir est toujours aussi nourri. Car depuis un an et demi, Ronald Koeman a parfaitement géré la transition et emmené les Saints à une 7e place en Premier League. Plus en dedans cette saison avec une 11e place, ils restent néanmoins à portée de tir des places européennes. Le technicien néerlandais s’était indigné il y a 8 mois du traitement infligé à son homologue, méritant plus de respect selon lui pour avoir établi les bases sur lesquelles il travaille depuis.
Adam Lallana, Luke Shaw, Rickie Lambert, les créatures de Pochettino
Il est clair que l’Argentin n’est pas resté une éternité dans le Hampshire, mais entre ce qu’il a trouvé à son arrivée le 18 janvier 2013 et ce qu’il a laissé à son départ en juin 2014, le bilan est positif. Un maintien en Premier League en mai 2013, puis une vraie montée en puissance collective en 2014. Marquée par la progression importante de joueurs comme Morgan Schneiderlin, Adam Lallana, Rickie Lambert, Luke Shaw ou encore Dejan Lovren, tous revendus pour de rondelettes sommes par la suite. Il y a quelques mois, sur la radio catalane RAC1, l’Argentin n’avait pas joué au faux modeste quant à ses accomplissements dans le Sud de l’Angleterre : « C’était une équipe avec de nombreux problèmes, des joueurs comme Adam Lallana et Luke Shaw ne jouaient pas, mais en un an et demi, on a remis les choses en ordre. » De quoi estimer avoir laissé une belle mécanique à son successeur : « On en rit tout le temps (avec son staff ndlr), car nous avons quitté une équipe qui s’entraînait presque par elle-même pour venir ici (à Tottenham, ndlr), où nous avons à recréer tout ce que nous avions mis en place à Southampton. » Au-delà de résultats probants, Mauricio Pochettino a également laissé quelques souvenirs folkloriques concernant ses méthodes d’entraînement et ses difficultés dans la langue de Shakespeare.
Des flèches pour souder le vestiaire
Jack Cork, aujourd’hui à Swansea, avait ainsi révélé au Sun que l’Argentin travaillait la cohésion du groupe à l’aide de flèches : « Chaque joueur devait placer la pointe de la flèche dans un morceau de tissu placé sur sa gorge, pendant qu’un partenaire tenait l’autre côté. Il fallait ensuite pousser jusqu’à ce qu’elle se casse. » Il faut préciser que le dispositif était prévu pour empêcher toute blessure, mais était l’un des nombreux exemples de méthodes d’entraînement « originales » de l’ancien défenseur du PSG. Un technicien qui s’est également illustré en ne parlant qu’en espagnol, assisté d’un traducteur lors des interviews et conférences de presse pendant son séjour à Southampton. Alors qu’il sait parler anglais. Ce qu’il expliquait en 2013 par le besoin « de répondre à des questions complexes avec des réponses complexes » tout en ayant l’assurance d’être bien compris. Il aura fallu attendre août 2014 et son arrivée à Tottenham pour que le manager consente à sa première interview en anglais. Ce qui serait le seul changement significatif dans ses méthodes depuis qu’il a signé à Tottenham avec le même staff que chez les Saints. Et aurait gardé la technique fidjienne des flèches pour la cohésion du groupe…
Par Nicolas Jucha