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Plus rien ne sera tout à fait comme avant
L’arrivée de l’autre meilleur joueur du monde au PSG est manifestement le signe d’une nouvelle ère pour le club de la capitale, comme pour le foot français. Voire une nouvelle ère pour le foot en général. Avant tout parce qu’elle marque la fin d’une autre.
Si tout le monde en parle jusqu’à la nausée, c’est peut-être parce qu’il y a une raison. Si l’arrivée de Lionel Messi au Paris Saint-Germain, ou plutôt son départ du FC Barcelone, est aussi commentée, relatée, disséquée, et ce même chez nos voisins européens, ce n’est pas pour rien : ce mouvement marque la fin d’une époque.
Lionel Messi est donc, c’est acté, un nouveau joueur du PSG. Assez dingue en soi. Même si le PSG était sans doute le club le mieux placé, la preuve, pour accueillir le petit Argentin en cas de départ. D’une part, de par les liens entre ce dernier et plusieurs membres de l’effectif. De l’autre pour le projet sportif et son rêve de reconquérir la Ligue des Champions, et sans doute celui de gagner le championnat de France. Bon, et aussi parce que le PSG peut, même si Messi arrive « libre » , payer ce qui doit l’être. À croire que tout s’achète, même la « liberté » du meilleur joueur dans ce bas monde.
Paris vaut bien un Messi
Les arguments sont avant tout économiques. Si Messi est aujourd’hui à Paris, c’est parce que le FC Barcelone a mal géré ses finances. Une situation de plus en plus problématique, au point de précipiter le départ de son joyau. On le sait maintenant, on l’entend : même à 50%, le Barça ne pouvait plus payer le salaire de Messi. Pire, même s’il l’avait voulu, en jouant bénévolement ou en tout cas pour un salaire dérisoire au vu de son talent, Messi ne pouvait même plus être inscrit par le Barça sur les listes de la Liga. Dès lors, seul un départ était envisageable. Nous en sommes là.
Il n’est pas question ici de critiquer Paris, qui n’a fait que récolter les fruits, en effet, de la mauvaise gestion adverse. On pourrait toutefois reparler de la gestion du PSG, car de Danilo à Kehrer, en passant par Gueye ou Draxler, tout est loin d’être exemplaire. On pourrait également se demander si le PSG était « obligé » de faire Messi. Jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas forcément parce qu’on peut faire quelque chose que l’on doit.
Déjà, sportivement, ce n’était pas devant qu’un renfort était le plus attendu. Surtout, faire Messi, comme on dit, ne se refuserait pas. Certes, mais imaginez deux secondes si un club dans la situation actuelle avait balancé : « Messi ? Ouais ouais, on pourrait, on est archi blindé, tellement qu’on est certainement le seul club à même de le faire, mais vous savez quoi ? Bah, on ne va pas le faire, car notre projet n’est pas d’acheter Messi mais de former le futur Messi. Et ouais » . Et non. Dans les faits, le PSG a évidemment fait Messi. Comment pouvait-il en être autrement ? À croire que quand on veut, on peut ; et quand on peut, on doit. Comme si on n’avait pas d’autre choix.
Je suis venu te dire que je m’en vais
Mais, encore une fois, ce n’est pas son arrivée qui détermine ce mouvement. Du moins pour l’instant, car arrivera bien assez tôt le moment de faire un premier bilan de l’arrivée de Messi à Paris. Ce qui pour l’instant détermine ce mouvement, c’est bien son départ du Barça. Depuis des années, le foot n’en finit plus de parler d’argent, de droits, de transferts, de clauses et de contrats. Et si on a un moment cru que la pandémie et les pertes économiques engendrées allaient freiner voire inverser la tendance, on a vite compris qu’il s’agissait davantage d’une pause dans le cycle actuel, pressé de mieux reprendre sa marche en avant toute. Un cycle où les histoires de gestion, d’argent, de clauses et d’avocats ont tellement pris le dessus sur le reste, qu’aujourd’hui, même le plus grand joueur du monde est obligé de s’y plier.
Léo Messi, pourtant, avait l’air un peu au-dessus de tout ça. Non pas dans son rapport au FISC espagnol, mais dans sa façon, pure, de jouer, enfantine, d’évoluer dans le club de son coeur pour toujours. On le sait pourtant, il ne faut pas toujours dire toujours. Surtout dans le football actuel. Il fallait voir les larmes de Messi en conférence de presse pour ce qu’elles sont : la fin d’une ère. La preuve que plus rien n’est figé, que plus rien ne sera tout à fait comme avant. La preuve, s’il en fallait encore une en ce moment, que toutes les choses ont une fin. Au final, le plus symbolique s’est produit : Messi a quitté le Barça, et c’est tout sauf un miracle.
Par Simon Capelli-Welter