- Premier League
- J32
- Sheffield-Tottenham (3-1)
Pluie estivale pour Tottenham, explosé à Sheffield et neuvième de Premier League
Battus à plates coutures à Sheffield, les Spurs ne parviennent pas à sortir du mauvais temps dans lequel ils sont coincés depuis un an. Même José Mourinho, habituellement capable de ramener du soleil de manière temporaire, n'a pas réussi à apporter d'embellie durable. À tel point que Tottenham, finaliste de la Ligue des champions 2019, pourrait ne pas disputer de Coupe d'Europe la saison prochaine.
La météo de l’humeur de José Mourinho a beau changer chaque jour, force est de constater que le Portugais amène quasiment toujours du soleil dans les résultats sportifs lorsqu’il débarque dans un club. Certes, les rapports sur le long terme avec le Special One tournent souvent à l’orage. Mais en général, les températures sont chaudes pendant un an ou deux à défaut d’avoir un ciel complètement bleu. Que ce soit en Angleterre, au Portugal ou en Espagne. Que ce soit à Londres, à Porto ou à Madrid.
Mais cette fois, les prédictions n’ont pas été suivies des faits. Preuve irréfutable de son incapacité à se réinventer ou non, le technicien lusitanien n’a pas apporté l’embellie prévue à Tottenham. Empêtrés dans un climat désagréable de lose, les Spurs n’arrivent effectivement pas à retrouver la chaleur des rayons lumineux malgré la reprise de la Premier League coïncidant avec le début officiel de l’été.
Neuvième place, pour neuf unités de retard
Après un nul sans saveur contre Manchester United et une victoire de l’espoir contre West Ham, Tottenham a ainsi renoué avec la pluie ce jeudi sur la pelouse de Sheffield. Et l’averse a été diluvienne, malgré les 64% de possession de balle ou les trois buts refusés à Harry Kane : avant la réduction du score tardive de l’attaquant anglais, les visiteurs étaient carrément menés trois pions à rien. Une défaite qui a rappelé les errements habituels de la défense (un comble, pour une équipe dirigée par Mourinho), et qui prouve que les choix pris récemment par les dirigeants ne sont pas les bons.
Car avec ce revers, les Spurs pointent désormais en neuvième position à neuf points de la quatrième place squattée par Chelsea et synonyme de Ligue des champions. Devant eux ? Wolverhampton, mais aussi United ou Arsenal. Ce qui assombrit considérablement les espoirs d’un avenir européen, même en Ligue Europa, à l’heure où six journées de championnat restent à disputer. Dur à encaisser, pour une équipe qui jouait la finale de la C1 il y a moins de onze mois.
Quel est le projet, quel sera le futur ?
Croyant à l’électrochoc, Tottenham semble donc s’être planté en dégageant Mauricio Pochettino – dont l’immense travail au sein de la structure durant cinq années n’est plus à rappeler – et en misant sur la carte instabilité. Depuis le 9 novembre et une confrontation contre… Sheffield (1-1), dernière rencontre dirigée par l’Argentin avant son licenciement, les Spurs ne paraissent pas avoir évolué ou progressé. Pire, ils n’ont concrètement pas arrangé leur situation. Éliminé de la FA Cup par Norwich (lanterne rouge anglaise) début mars et de la LDC par Leipzig (qui n’avait encore jamais connu les quarts de finale de la compétition, jusque-là) une semaine plus tard, le quatrième de PL 2018-2019 n’a plus aucune chance de remporter de trophée. Quatorzièmes lors du départ de leur ex-coach, les Londoniens ont néanmoins grappillé quelques places.
Exclusive: Tottenham borrow £175m from Bank of England to ease financial pressure amid #COVID19 crisis? 0.5% interest loan fully repayable? Not for transfers? #THFC estimate £200m loss? Community work continuesW/ @JackPittBrooke for @TheAthleticUK https://t.co/lMm3EZqY7y
— David Ornstein (@David_Ornstein) June 4, 2020
Mais comment aurait-il pu en être autrement, au regard de leur effectif ? En vérité, certains des éléments – et pas des moindres – n’adhéreraient plus vraiment au projet proposé par un employeur qui a contracté un prêt d’environ 195 millions d’euros pour faire face à la crise économique due à la pandémie de coronavirus et soulager les finances. En dépit de sa courte prolongation de contrat, Jan Vertonghen devrait par exemple bientôt conclure l’histoire commune, tandis que Tanguy Ndombele – recruté en échange de soixante millions l’été dernier, et en conflit ouvert avec Mourinho – ne souhaite plus travailler avec l’ancien coach de Chelsea. De son côté, Kane s’interroge : un avant-centre de son standing peut-il vraiment traverser une saison sans soirée continentale ? En écartant son parapluie pour regarder au-dessus de lui, le Britannique doit en tout cas se dire que les belles nuits étoilées ne sont pas pour demain…
Par Florian Cadu