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Pleure moi une Rivière

Par Arnaud Clement
Pleure moi une Rivière

Deux ans après son départ de Saint-Étienne pour les bords de la Garonne, la question que se posaient les supporters des Verts trottent désormais dans les têtes des fidèles du Téfécé. Le Martiniquais a-t-il évolué et franchi un cap depuis son arrivée ? Éléments de réponse avec Yannick Stopyra, ancien attaquant international passé par la maison toulousaine.

Si la fine gâchette toulousaine de l’année est un ancien joueur de parking capable de dribbler les défenseurs comme on slalome des Clio, comme sait en produire en masse le futsal, le buteur en forme du moment est plutôt du genre sprinteur, dévoreur d’espace et infernal à suivre de près pour tout défenseur. Contre Boulogne, Emmanuel Rivière a même gratifié pour sa première sortie en 2013 d’une belle reprise de volée. Une reprise certes moins spectaculaire que celle inscrite contre Sochaux avant de retourner se ressourcer quelques jours durant la trêve au Lamentin, en Martinique. Mais une reprise équilibrée, cadrée et gagnante tout de même, ce qui n’a pas manqué de surprendre certains des Indians et quelques autres supporters du TFC recensés.

Ceux-là même qui sont en train de contracter, comme certains de leurs homologues stéphanois deux ans plus tôt, une rivièrite aiguë, c’est-à-dire une réelle interrogation quant au niveau et au rendement du « dreadeux » repenti. Un mal provoquant crispation et des cris dignes du syndrome Gilles de la Tourette à l’encontre de l’attaquant de 22 ans. « Cours autant que t’es con » , semblent même se dire quelques suiveurs assidus en voyant leur poulain cravacher aux quatre coins du près pour faire décanter la situation. Comme si le mec pour lequel Olivier Sadran a posé 6 millions d’euros était une belle escroquerie, aux frontières de l’irréel. « Il deviendra un très très grand joueur » soutenait pourtant mordicus son Casanova d’entraîneur en avril dernier. Alors qui croire ?

Un but toutes les 152 minutes

Grand artisan de la période faste du club à la fin des années 80, Yannick Stopyra serait plutôt de l’avis d’Alain Casanova, soulignant les qualités intrinsèques d’un garçon qu’il estime très intelligent : « C’est quelqu’un qui bouge beaucoup, met énormément d’énergie dans ce qu’il fait et offre ainsi une multitude de solutions à ses partenaires. C’est un garçon utile et malin, qui sait comment évoluer en pointe, qu’il soit seul, à deux ou à trois. Et puis, surtout, chez les jeunes, c’est désormais plus rare de voir des éléments fournissant une telle débauche énergétique. » Difficile de contredire celui qui est devenu l’an passé recruteur pour les Girondins de Bordeaux. Témoin de cette activité génératrice de brèches, son ratio nombre de frappes tentées/temps de jeu est sensiblement le même que celui de Wissam Ben Yedder en L1 : 20 en 609 minutes pour le premier, 42 en 1289 minutes pour le meilleur réalisateur de la maison.

Au jeu des comparaisons, Rivière se défend tout aussi bien en termes de nombre de buts par rapport à son temps passé sur le terrain. Et ce, malgré une anatomie en carton toujours prompte à le faire chier à chaque exercice. Si son concurrent score toutes les 143 minutes, lui le fait à chaque session de 152 minutes. Un net mieux par rapport à son rythme 2011-2012, qui grimpait à 330 minutes. Et pourtant, force est de constater que le numéro 1 demeure son lutin de concurrent, malgré un zeste d’irrégularité dans la performance et plusieurs prestations insipides comme face à l’OM, Lorient ou Bordeaux. Comme un Brandão attirait les moqueries du Vélodrome, Rivière n’est pas toujours pris au sérieux de par son rendement. « La mesure du niveau d’un buteur est très simple, c’est son rendement en termes de passes décisives et de buts. Imaginez Ibrahimović ne marquant que deux buts au PSG. Qu’aurait-on dit ? De la même manière, même s’il ne défend jamais, pourquoi Messi est aussi stratosphérique ? Parce qu’il a le record de buts sur une année » appuie Stopyra.

« Le joueur qu’il fallait au Téfécé »

À ce jeu-là, les chiffres sont pourtant aussi clairs que la nouvelle tignasse de Neymar. Côté passes décisives, le loustic de 1m82 n’a pas donné un caviar en championnat en deux saisons avec Toulouse. À Sainté, il en offert huit. Dans la catégorie « buts », les données sont peu ou prou les mêmes. Dix-huit buts en deux saisons pleines à Geoffroy-Guichard, tout juste une dizaine depuis un an et demi et son transfert. « C’est le revers de ses qualités. S’il se dépense beaucoup, cela va forcément s’en ressentir sur sa production. Ce n’est pas un Gignac, mais je pense tout de même que c’est le joueur qu’il fallait au Téfécé pour se rapprocher des tout bons. Il ne lui manque désormais que la réussite et un peu moins de blessures » estime son illustre ainé, qui colla 67 buts entre 1984 et 1988 avec le TFC. Et si en fait, pour exploiter au mieux son potentiel, il devait travailler, galoper et percuter sur un couloir et non pas dans l’axe ?

Là encore, Yannick Stopyra n’est pas partisan de la chose. Pour lui, l’homme aux 15 sélections avec les espoirs est et doit rester comme Jean-Louis Borloo sur l’échiquier politique : au centre. Il s’en justifie d’ailleurs avec un exemple rencontré au cours de sa carrière : « Lorsque j’étais à Sochaux, j’étais en concurrence pour une seule place avec Stéphane Paille et Philippe Anziani. Personnellement, je ne pouvais jouer qu’en pointe. Philippe Anziani étant meilleur techniquement, il a reculé d’un cran. Mais lorsqu’on prend moins de coups, qu’on touche plus de ballons, on perd ses repères d’attaquant, son instinct qui fait que tu répètes des courses sans forcément recevoir de passes à chaque fois. Du coup, Philippe a terminé sa carrière au poste de milieu défensif. Un peu comme Daniel Bravo plus récemment alors que c’était un bon buteur plus jeune. Donc je serais entraîneur des attaquants, je ferais tout pour le garder au centre, point. » La défense a parlé. Rivière peut aussi terminer milieu défensif… Comme Nicolas Dieuze en son temps.

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