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- Pays-Bas/Allemagne (0-0)
Plate rencontre aux Pays-Bas
L’autre affiche de la soirée s’est avérée être une vraie purge. Un match dégueulasse, horrible entre les Pays-Bas et l’Allemagne, un match où il y avait certes beaucoup d’absents, mais un match où personne n’a vraiment cherché à briller. À croire que personne n’avait vraiment envie d’être là.
Pays-Bas – Allemagne : 0-0
Curieuse séquence émotion à l’Amsterdam ArenA. Aujourd’hui seulement, la KNVB a décidé de récompenser quatre lascars qui ont beaucoup donné aux Oranje : Ruud van Nistelrooy, son « jumeau » Patrick Kluivert, Edgar Davids et le plus talentueux de tous, Michael Reiziger. Quatre anciens qui auraient bien voulu (si seulement ils avaient encore les jambes) participer à cette rencontre de prestige entre les Pays-Bas et l’Allemagne, 40e du nom. Seulement voilà, cette rivalité, connue pour être l’une des plus chargées d’animosité en Europe, a accouché d’une souris. Rien, ou presque, à se mettre sous la dent.
Plat du pied, sécurité
Pourtant, Louis van Gaal avait bien essayé d’allumer la mèche, en déclarant que l’Allemagne jouait comme le Bayern en son temps et que Joachim Löw « n’avait encore rien gagné » . Le sélectionneur allemand avait rétorqué que « lorsqu’on dirige une sélection nationale, c’est pour la qualifier en phase finale » . Ce que Van Gaal avait échoué à faire en 2001, pour le Mondial asiatique. Mais quand les deux hommes se sont croisés, ce ne fut que câlins et rigolades au bord de la pelouse. Triste. À croire que c’était mieux avant.
Le début de la rencontre est plat, comme le pays où la confrontation a lieu. Peut-être est-ce dû aux absents de part et d’autre (avec lesquels on pourrait faire une sacrée équipe, d’ailleurs : Stekelenburg – Boateng, Badstuber, « Khedira » , Schmelzer – Schweini, Kroos – Özil, Sneijder – Klose, Van Persie). Quoi qu’il en soit, il n’y a rien à se mettre sous la dent. Des passes, encore des passes d’un côté, duel, balle perdue, des passes, encore des passes. Voilà le spectacle que nous offrent deux équipes qui jouent… sans attaquant de pointe. A trop vouloir copier le « modèle » espagnol… Du coup, la première frappe n’intervient qu’au bout de vingt minutes. Et encore, le tacle glissé de Kuyt pourrait limite être vu comme une balle en retrait pour Neuer. Une arnaque.
Heitinga stoppe tout
Les Allemands décident alors de se réveiller. Höwedes déboule côté droit, son centre est dévié, Götze récupère la balle, et deux fois coup sur coup, ses frappes sont déviées par Heitinga. Le défenseur/milieu d’Everton se mettra de nouveau en valeur en toute fin de première mi-temps, en déviant une frappe de Gündogan qui semblait prendre le chemin du but. Au final, rien de bien méchant. 0-0 au tableau d’affichage, 1-1 au niveau des vraies occasions : lancé par Afellay, Robben file au but (quoique légèrement hors-jeu, mais l’arbitre ne l’avait pas vu, donc on s’en fout), évite Neuer, se retrouve excentré, mais glisse et le ballon finit en six mètres (30e). Côté allemand, c’est Reus qui tente une jolie volée qui frôle le poteau et les filets, à tel point que les supporters teutons ont, l’espace d’un instant, cru au but (39e). En même temps, normal, vu comment on s’ennuie à l’ArenA.
Au retour des vestiaires, c’est un peu plus rythmé. Enfin, il y a un peu plus de contacts, c’est tout. Pour le spectacle, tout ça, on repassera. Le public commence à s’endormir. En fait, les deux équipes sont tellement disciplinées (tactiquement parlant), les nouveaux ont tellement pas d’automatismes (normal) et ont tellement peur de faire de la merde qu’ils ne prennent absolument aucun risque. Du coup, on assiste à un match soporifique, d’une lenteur incroyable. Et ce n’est pas une rencontre de charité entre les amis de Frank Rijkaard contre ceux de Rudi Völler. Un une-deux entre Janmaat et Kuyt suivi d’une parade de Neuer (77e), ainsi qu’une frappe violente d’Elia (78e) réveillent les 51 000 spectateurs. Un temps seulement. Le match se termine comme il avait commencé, avec des passes, encore des passes, toujours des passes. L’arbitre portugais du match siffle la fin, et délivre tout le monde. Ouf, c’est enfin fini. Pitié : plus jamais ça !
Pays-Bas: Vermeer – Van Rhijn (de Vrij, 46e), Heitinga (Janmaat, 46e), Vlaar, Martins Indi – N. de Jong – Afellay (van Ginkel, 59e), Van der Vaart (Emanuelson, 72e) – Schaken, Robben (Elia, 46e) – Kuyt
Allemagne: Neuer – Höwedes, Mertesacker, Hummels, Lahm – L.Bender (S.Bender, 81e), Gündogan – Müller (Schürrle, 84e), Holtby (Neustädter, 87e), Reus (Draxler, 90e+2) – Götze (Podolski, 72e)
Par Ali Farhat