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Pizarro, huit ans plus tard

Par Arthur Jeanne
Pizarro, huit ans plus tard

En cas de victoire face à la Bolivie ce soir, le Chili peut faire un grand pas pour la qualification au Mondial brésilien. Autant dire qu'à Santiago le match est attendu. D'autant qu'après 8 ans d'absence, David Pizarro, le meilleur joueur chilien de la décennie effectue ce soir son grand retour au sein de la sélection. Longtemps fâché avec la Roja, El Pek effectue un come-back inespéré qui pose pas mal de questions.

12 octobre 2005, au soir d’un sale 0-0 concédé face à l’Équateur au Stade national de Santiago, le Chili est triste, la sélection nationale n’ira pas au Mondial allemand. Déjà K.O debout, le pays s’étale quand le capitaine et meilleur joueur de l’équipe, David Pizarro, prend le micro après le match : « Malheureusement, nous avons mal terminé, je pars triste car c’est le dernier match que je disputais en sélection. Je voulais être à la Coupe du monde, mais c’est déjà du passé. J’ai déjà participé à deux campagnes éliminatoires (le Chili avait terminé bon dernier des qualifications pour la Coupe du monde 2002), je ne consacre pas assez de temps à mes enfants et je ne veux pas regretter cela plus tard. »

L’onde de choc est considérable au pays, d’autant qu’à l’époque, la sélection nationale est en friche. Salas est en bout de course, la jeune génération pointe à peine le bout de son nez, si bien que Pizarro, 26 ans, est le seul joueur de dimension internationale du pays. Pourtant tout le monde pense que le natif de Valparaiso fera vite son retour. Sans doute sa décision a-t-elle été prise sous le coup de la déception ? Erreur, Pizarro continuera à briller sur les pelouses de Serie A sans revenir sur sa décision. Jusqu’au 20 mai dernier. Soit 8 ans d’absence.

« À 3 heures du matin, ma famille dort et moi, je suis comme un dingue »

À dire le vrai, si Pizarro est resté si longtemps éloigné du pays natal, c’est avant tout en raison des problèmes d’indiscipline qui ont longtemps miné la Roja. Pour Pizarro, professionnel hors-normes à l’hygiène de vie impeccable, ses coéquipiers avaient tendance à abuser du pisco (l’alcool national) lors des rassemblements de la sélection. Difficile de lui donner tort. Quatre mois après sa retraite internationale, deux de ses ex-coéquipiers se font gauler avec des prostituées dans un hôtel de Dublin. Un an plus tard, alors que le Chili dispute la Copa América au Venezuela, 6 joueurs de l’équipe rentrent plein comme des barriques et foutent le boxon dans leur hôtel de Puerto Ordaz. Le jour suivant la Roja perdra son quart de finale 6-1 face au Brésil.

Pendant ce temps-là, Pizarro observe avec distance. Quand on l’interroge sur les matchs de la sélection, celui que l’on surnomme El Pek en raison de sa petite taille (1m67 sous la toise) déclare : « Les matchs du Chili ne sont pas diffusés en Italie. C’est vrai que ça ne m’intéresse pas non plus de chercher à les voir. Je souffre plus avec les Wanderers (son club formateur), sérieusement. Si tu voyais comme je suis fou devant un Wanderers-Naval. À 3 heures du matin, ma famille dort et moi, je suis comme un dingue, je m’enferme pour ne pas les réveiller avec mes cris. »

Bref, pendant que la Roja galère, David, indifférent, réussit dans le Calcio où il s’impose définitivement comme l’un des meilleurs milieux de terrain de Serie A. Quand la présidente chilienne Michelle Bachelet l’implore de revenir aux affaires lors d’un voyage diplomatique en Italie : « Ici il est notre héros, je veux qu’il rejoue pour la sélection » , il décline. Pizarro ne reviendra pas non plus sous l’ère Bielsa malgré la qualification pour la Coupe du monde 2010, déclarant alors : « Je ne veux pas monter dans le bus de la victoire et en profiter alors que la qualification est déjà acquise, ça serait trop facile. » Claudio Borghi avec qui il a évolué aux Wanderers ne le fera pas changer d’avis non plus.

La nounou d’enfants de 19 ans

Quand la nouvelle de son retour en sélection tombe le 20 mai dernier, le pays se frotte les mains. Car au Chili, paradoxalement, personne n’en veut à Pizarro d’être resté loin durant 8 ans. Symbole de réussite, David est toujours resté ce type droit dans ses bottes, à l’écart des scandales. Surtout à Santiago, on connaît la valeur ajoutée du joueur. Au milieu de terrain, son association avec Arturo Vidal devrait faire des merveilles. D’ailleurs, ce soir, pour son come-back sous la liquette rouge, Pizarro sera titulaire face à la Bolivie.
En somme, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, sauf que si Pizarro fait l’unanimité auprès des supporters, ses partenaires semblent avoir plus de mal à l’accepter. En réintégrant un joueur qui a longtemps fustigé l’indiscipline de ses coéquipiers, Sampaoli prend le risque de faire entrer le loup dans la bergerie chilienne. En mars dernier, soit 2 mois avant l’annonce de son come-back, Pizarro déclarait encore : « La sélection est un chapitre clos depuis 8 ans parce que ce qui s’est passé à l’époque ne m’a pas plu. Il n’y avait aucun groupe, aucune discipline. Si je reviens, je n’ai pas envie de devoir faire la nounou pour des enfants de 19 ans. » Une punchline mal acceptée par Gary Medel, cadre actuel de la sélection, qui l’a pris pour lui : « S’il ne veut pas revenir, tant pis pour lui mais moi, j’ai déjà 25 ans. » À Santiago, on assure aujourd’hui que tout est rentré dans l’ordre et que chacun est ravi du retour de Pizarro. Jusqu’à la prochaine conférence d’après-match éliminatoire, le soir d’un triste 0-0 ?

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