- Bundesliga
- J1
- Bayern Munich-Werder Brême
Pizarro et son Bayern de Brême
Depuis 1999, Claudio Pizarro alterne les passages entre le Bayern Munich et le Werder Brême. Deux clubs qui, chacun à leur façon, ont permis à l’attaquant de marquer l’histoire de la Bundesliga. Et de s’y épanouir personnellement.
Seize ans. Voilà plus de seize longues années qu’il foule les pelouses de Bundesliga. Depuis son départ du Pérou, son pays natal, Claudio Pizarro n’a connu que deux amours : le Werder Brême et le Bayern Munich. Deux clubs à qui il a offert ses tripes, son talent, sa patience, ses buts et son sourire. Deux clubs qu’il a fréquentés à tour de rôle entre 1999 et 2016 donc, seulement entrecoupé d’une saison 2007-2008 ratée à Chelsea et très rapidement oubliée. En vérité, on a souvent eu l’impression que le bonhomme n’avait jamais réussi à choisir entre Brême et Munich. Ainsi, le joueur a évolué dans le premier de 1999 à 2001, puis de 2008 à 2012, et enfin de 2015 à aujourd’hui. Il a fréquenté le second de 2001 à 2007 et de 2012 à 2015. Soit huit ans pour le Werder, et neuf pour le Bayern.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : en Allemagne, Claudio n’a jamais changé de ville parce qu’il ne se sentait pas bien dans ses équipes. Seulement parce qu’on avait besoin de lui dans le lieu où on l’appelait. Si certains en doutent encore, il suffit d’égrener les statistiques et records du garçon pour s’assurer qu’il a pleinement réussi sous les couleurs rouge ou verte. Reste une question : qui de Munich ou de Brême lui a apporté le plus de bonheur ? Et qui de Munich ou de Brême a le plus profité de ses aptitudes footballistiques ?
Roi au Werder, soldat à Munich
Puisqu’il a commencé son aventure allemande avec le Werder, commençons par scruter son rendement là-bas. Pizarro, c’est 252 matchs avec Brème, pour 142 pions et 49 passes décisives. Sans oublier deux petits cartons rouges et 33 jaunes. Un bilan tout simplement monstrueux. Pas convaincu ? Bah pour les plus sceptiques, sachez que le 16 avril dernier, l’avant-centre est devenu le meilleur buteur de l’histoire du club grâce à son but sur penalty face à Wolfsburg.
Niveau titre et distinction personnelle, le Péruvien a réussi à glaner la coupe d’Allemagne en 2009 face au Bayer Leverkusen (1-0, goal de Mesut Özil) et est parvenu à être le meilleur buteur de la Ligue Europa 2010 (neuf caramels) malgré une élimination en huitièmes de finale. Bref, de belles histoires.
C’est justement sur le plan du palmarès que Munich fut un trésor pour « Pizza » . Avec le Bayern, ce dernier a non seulement connu le plus haut niveau européen – il est d’ailleurs l’auteur du triplé le plus rapide de la Ligue des champions avec ses trois buts inscrits en moins de quinze minutes contre Lille –, mais il a surtout tout remporté, ou presque. À son CV s’inscrivent une Coupe du monde des clubs (2013), voire deux avec la Coupe intercontinentale de 2001, une Ligue des champions (2013), une Supercoupe d’Europe (2013), six championnats (2003, 2005, 2006, 2013, 2014 et 2015), cinq Coupes d’Allemagne (2003, 2005, 2006, 2013 et 2014), deux Coupes de la Ligue allemande (2004 et 2007) et une Supercoupe d’Allemagne (2012). Rien que ça. À titre personnel, c’est également très satisfaisant, avec 125 tremblements de filets, 53 assists, vingt biscottes et une expulsion en 327 parties.
Crème du foot mondial
Toutes ces données illustrent plusieurs choses. D’abord, que l’attaquant a marqué l’histoire de la Bundesliga. Il en est en effet le cinquième plus gros buteur, et le joueur étranger à avoir disputé le plus grand nombre de rencontres. Ensuite, que ses passages respectifs à Brême et Munich ont été complémentaires. Si Claudio Miguel Pizarro Bossio, de son nom complet, a disputé plus de matchs, mais moins de minutes avec le Bayern (19932 contre 20226 avec les Vert et Blanc), c’est parce qu’il était l’un des leaders du Werder quand il y évoluait.
Il y tenait une place bien plus importante qu’au Bayern, où il ne fut jamais un titulaire indiscutable, mais où il a garni son armoire à trophées en se confrontant à la crème du football mondial. Finalement, l’histoire de Claudio Pizarro avec le Werder Brème et le Bayern Munich, c’est un peu la tienne quand tu as quitté ton petit club de quartier, où tu étais largement le meilleur, mais avec lequel tu ne gagnais que dalle, pour rejoindre la grosse équipe régionale, où tu devais t’arracher pour jouer le week-end, mais avec lequel tu flanquais des roustes. Et toi non plus, tu n’as jamais vraiment pu choisir entre les deux.
Par Florian Cadu