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Pizarro au Werder, l’histoire d’un éternel retour
Pour la troisième fois de sa carrière, l'attaquant péruvien pose ses valises sur les bords de la Weser. Car entre Claudio Pizarro et le Werder Brême, c'est de l'amour véritable. Et quelles que soient ses performances cette saison, les fans du SVW aimeront toujours leur « Pizza ».
L’histoire est belle. Voilà des jours que les fans du Werder Brême souhaitaient que les dirigeants de leur club fassent quelque chose pour faire revenir encore une fois leur idole Claudio Pizarro. Alors ces derniers temps, le peuple vert et blanc a gentiment mis la pression aux autorités du club de la Weser. Notamment sur les réseaux sociaux. Pendant des jours, les supporters du Werder ont empilé des arguments favorables à la venue du Péruvien, sous le mot-dièse #verhandlungsmasse (négociation de masse) : « Si Pizarro vient, je paye ma Bratwurst à Thomas Echin (le manager du club) lors du prochain match des U23 » ; « Si Pizarro vient, il aura le droit à un gigantesque tifo dans tout le stade » ou plus farfelu encore « Les mathématiciens les plus célèbres du monde avouent que le nombre Pi vient de Pizarro – parce qu’il est infiniment génial » . Même Mario Basler, qui a joué en vert et blanc de 1993 à 1996, y va de sa petite phrase : « Pizarro au Werder ? Allez, je reviens. Avec mes corners et ses têtes, tu peux gagner le championnat. » Bref, c’est peu dire que tous les Werderaner voulaient la même chose : le retour de leur ancienne gloire. Et leur souhait a fini par être exaucé : Claudio Pizarro, 36 ans, a signé un contrat d’un an en faveur du Werder, avec une année supplémentaire en option.
Le meilleur buteur étranger de la Bundesliga
« Je suis vraiment très content d’être de nouveau à Brême. Le Werder, c’est ma seconde maison. Ma femme et mes enfants aiment être ici. Ils vont venir – et mes chiens aussi. » Bien que Pizarro blague un peu lors de sa présentation, il n’en demeure pas moins sérieux. Le Werder et lui, c’est une longue histoire d’amour. Une idylle commencée lors du siècle dernier. Arrivé sur les bords de la Weser en 1999, le jeune buteur péruvien fait très vite parler de lui : 10, puis 19 buts lors de ses deux premières saisons en Bundesliga. Forcément, il finit par atterrir au Bayern, où il ramasse des trophées à la pelle. Mais si, en Bavière, il est une star parmi les stars, son statut est tout autre dans le Nord de l’Allemagne. À Brême, Pizarro est une idole qu’on cherche à séduire et à attirer dès que l’occasion se présente. C’est ainsi que « Pizza » reviendra livrer ses buts après une expérience malheureuse à Chelsea. Barré par la concurrence (Anelka, Drogba, Kalou…), le Péruvien viendra se refaire la cerise au SVW lors de la saison 08-09. Une saison tellement convaincante (17 buts en 26 matchs) que le Werder décide de le resigner, pour la plus grande joie des fans, qui ne l’ont pas oublié, même si sept ans sont passés depuis son départ pour le Rekordmeister. Pizarro restera trois ans de plus à Brême, où il en profitera pour devenir le meilleur buteur étranger du championnat. Grâce à son nouveau passage au Bayern, le « dieu inca » totalise aujourd’hui 176 buts en 323 matchs de Bundesliga (9e meilleur buteur de tous les temps). Soit 43 buts d’avance sur Giovane Élber, et 40 buts de plus que Stefan Kießling, autre buteur encore en activité.
Le liant entre les jeunes et les vieux
Comme Claudio Pizarro est un joueur généreux, il a réparti ses buts de manière équitable : 87 pour Munich, 89 pour Brême. Néanmoins, ses buts pour le Werder, il les a inscrits en 159 apparitions « seulement » (contre 224 au Bayern). Et même si les fans n’attendent pas forcément de lui qu’il finisse Torschützenkönig (roi des buteurs), sa présence fait du bien à tout le monde. Et surtout, elle est parfaitement logique. Depuis la saison dernière, le Werder fait du neuf avec du vieux. Sur le banc, on retrouve Viktor Skirpnik (qui a joué au club de 1996 à 2004), ainsi que le légendaire Torsten Frings. Ces hommes sont chargés de sensibiliser les plus jeunes au Werder et à sa tradition. Claudio Pizarro va bien évidemment filer un coup de main. Et même si les Vert et Blanc semblent bien fournis devant, avec la présence d’Anthony Ujah ou encore Aron Jóhannsson, personne ne sera contre une entrée du numéro 14 sur la pelouse de Weserstadion. Car à Brême, un but de raccroc de Pizarro, ça n’a pas de prix. Et peut-être qu’avec un peu de chance, le Werder accrochera l’Europe, et le Péruvien voudra prolonger d’un an. Pour que l’histoire d’amour dure un peu plus longtemps encore…
Par Ali Farhat