- Euro 2012
- Groupe C
- Espagne/Italie (1-1)
- Notes
Pirlo, le seigneur
Match de seigneurs entre les deux derniers champions du monde. Annoncée à la dérive, cette Squadra a fait honneur à son maillot, pourtant affreux. Et comme à l’habitude du côté italien, les anciens ont tenu la baraque.
Buffon (7) : La force tranquille. Ici, le bout des doigts pour écarter une frappe d’Iniesta, là, une sortie dans le sens du jeu pour éloigner Torres, Jean-Louis a prouvé qu’à 34 ans, il reste l’un des meilleurs portiers du continent. Seul bémol, il aurait, à la mi-temps, parié 300 000 € sur une victoire espagnole. On ne gagne pas à tous les coups.
Bonucci (5,5) : Une première période au courage. Une deuxième en extrême souffrance physique. Le défenseur transalpin aura assuré l’essentiel, récoltant même un carton jaune. Au coup de sifflet de l’arbitre, Leonardo se serait précipité dans les vestiaires pour passer quelques coups de fil avant le début d’Irlande-Croatie. Bizarre.
De Rossi (6,5) : Plus belle barbe de ce début de compétition, le Romain a fait le job. Et ce, malgré un vilain plâtre à la Johnny Ecker. Première trouvaille de Cesare Prandelli, la version mascheranisée de De Rossi est une réussite.
Chiellini (6,3) : Chiffrer les 27 piges, quand on en paraît 10 de plus, est déjà un sacré exploit. Couper quasiment toutes les trajectoires de passes de Xavi en est un autre. Toujours bien placé et volontaire, Brichiel peut remercier Didier Deschamps de l’avoir repositionné défenseur central.
Maggio (3) : La banane de la soirée. En difficulté défensivement, inexistant offensivement, le joueur de Naples a passé son temps à se demander ce qu’il foutait sur la pelouse. Aurait même pu coûter les 3 points à son équipe en offrant un coup franc bien placé à la 88e. Comme tous les bons planqués, il est passé entre les gouttes. Pour le moment.
Motta (5,5) : Thiago est né au Brésil, a appris son métier en Espagne, joue comme un Allemand, mais porte le maillot de l’Italie. La mondialisation à lui tout seul. Match sérieux, participatif et dangereux en première mi-temps, à la rue en seconde, ce qui a permis à Xavi & co de reprendre la main sur le milieu de terrain. Sans conséquences. Remplacé par Nocerino (5) : Entré à une minute de la fin, le joueur du Milan AC s’est posé la même question que tout le stade : pour quoi faire ?
Pirlo (7) : Un match complet de la part du QB italien. De quoi faire admirer son jeu long, ses orientations exquises et son art de la passe décisive (pour Di Natale). S’est lui aussi un peu éteint au fil de la rencontre. Devrait néanmoins pouvoir briller davantage lors des deux prochaines rencontres.
Marchisio (6) : Une chevauchée folle, quelques crochets, avant de saboter lui-même son action. C’était à la 89e minute et Marchisio avait dans les pieds de quoi devenir le héros du soir. Finalement, cohérent avec son potentiel, plein de promesses et autant de déceptions.
Giaccherini (5,5) : Débuter son premier match en sélection à 27 ans, c’est qu’il y a eu un problème quelque part. Le faire face aux champions du monde dans le premier match du tournoi, c’est qu’il y a une vraie marque de confiance de la part du sélectionneur. On prévoyait le pire. Sûr de lui et combatif, Giaccherini vient de se gagner une place de titulaire dans le onze de Prandelli.
Cassano (4) : Antonio continue de décevoir ceux qui voient en lui un génie incompris. Quelques bons appels, une balayette sur Casillas et guère plus. Il lui reste encore au moins deux matchs pour justifier son opération cardiaque. Remplacé par Giovinco (6,6) : Du talent plein les chaussures. En deux/trois touches, l’ancien joueur de la Juventus a mis tout le monde d’accord. Piqué doit mieux comprendre pourquoi le Barça lui fait les yeux doux.
Balotelli (3,5) : 52e minute de jeu, suite à une boulette de Ramos, Mario file droit au but. Et réfléchit. En force ? Avec un dribble ? Plat du pied ? Le latéral madrilène de formation prend la décision à sa place en lui enlevant des pieds la balle du 1-0. À part ça ? Quelques fautes inutiles et cette éternelle question : que vaut vraiment Mario Balotelli ? Remplacé par Di Natale (6,5) : Avec sa tronche de peintre en bâtiment, l’attaquant de l’Udinese a expliqué à l’attaquant de City le principe du boulot qui consiste à marquer des buts. Et sur sa première action.
PS : certaines allusions, concernant Buffon et Bonucci, sont purement fictives et toute coïncidence avec des faits réels serait purement fortuite. Et un peu drôle, faut bien le reconnaître.
Par Frédéric Losada