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- 10 ans de football vus par So Foot
- Joueur de l'année 2011/2012
« Pirlo est le football »
Poussé vers la sortie par le Milan après dix ans de bons et loyaux services, Pirlo s'engage à la Juve en mai 2011 pour relancer les Bianconeri et assurer sa place en sélection. Un an plus tard, le plus classe des milieux de terrain est champion d'Italie et vice champion d'Europe…
Bien sûr, il en fut quelques-uns pour s’insurger de l’attitude du Milan AC. Ne pas prolonger Andrea Pirlo, malgré son importance lors des dix dernières saisons milanaises… Quel manque de classe envers un joueur qui, lui, n’en manque pas ! Mais au travers de ces protestations, on ressent alors plus de nostalgie que de véritable tristesse. À 32 ans, Pirlo reste sur une saison ratée, largement perturbée par les blessures. Et ils sont alors peu à penser que l’ancien de Brescia puisse un jour retrouver tout son rayonnement milanais.
Sauf que lorsqu’il n’est pas embêté physiquement, Andrea Pirlo n’a pas d’égal. Sa technique, sa vision du jeu, ses transversales… Tout est encore là, et l’Italien va se faire un plaisir de le démontrer. À l’Italie d’abord. Une Italie qui va lutter 38 journées durant pour faire tomber cette Juventus renaissante. Mais imbattable. Et le beau Andrea y est évidemment pour beaucoup. En même temps qu’il retrouve toutes ses jambes, Pirlo s’impose comme celui qu’il a toujours été : le patron du milieu. Le cerveau de son équipe. La technique au service de l’intelligence. 37 matchs, 0 défaite, 3 buts et 18 passes décisives plus tard, l’Italien est prêt à défendre les couleurs de la patrie.
Comment marcher sur l’eau pendant un Euro…
Au fur et à mesure que la Squadra Azzurra avance dans la compétition, l’Europe du foot tombe sous le charme. Oui, l’Italie peut produire un jeu plaisant. Et surtout, oui, Pirlo est redevenu l’un des meilleurs joueurs du monde, et sans aucun doute le plus beau à voir évoluer. L’architecte n’a pas été surnommé ainsi pour rien. Il dicte le tempo de son équipe, aimante tous les ballons, les redistribue à la perfection. Il a beau parfois jouer en marchant, ses feintes de corps, sa protection de balle et ses yeux derrière la tête le rendent inarrêtable. Homme du match contre la Croatie – buteur sur coup franc -, homme du match contre l’Angleterre – cette panenka face à un Joe Hart survolté -, homme du match contre l’Allemagne… Pirlo le magicien marche sur l’eau et guide presque à lui seul la Squadra Azzurra vers la finale.
Peut-on être plus classe qu’Andrea ?
Alors certes, Pirlo ne soulèvera pas la coupe cette fois-là. Fatigué, il n’aura pas eu les moyens de lutter face à l’étouffant milieu espagnol. Et l’Italie ne s’en remettra pas. Mais pour l’amoureux du football, donc de Pirlo, l’essentiel est ailleurs. Ailleurs que dans les trophées, dont Andrea ne manque pas. Ailleurs que dans les statistiques, qui frôlent pourtant l’excellence. L’essentiel, c’est le nombre de gamins tombés amoureux du ballon rond cet été-là, subjugués par la beauté de celui que l’on surnomme « la Fée Clochette » en Italie.
Car oui, Andrea a des pouvoirs magiques. Celui de faire croire qu’une transversale de 50 mètres est un simple jeu d’enfant. Celui de voir des angles de passe auxquels d’autres n’oseraient même pas songer. Celui de caresser le ballon à la perfection. Surtout, celui de ressusciter en cette saison 2011-2012. D’ailleurs, il y a des signes qui ne trompent pas, Pirlo se laisse maintenant pousser la barbe. Il est revenu pour distribuer les bons ballons et confirmer la bonne parole. Car oui, comme l’avait annoncé l’ange Claudio Marchisio : « Pirlo est le football. »
Par Fabien Gauvin