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Pires : « On n’a pas vu de leader se dégager du groupe »

Propos recueillis par Thomas Andrei
Pires : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>On n&rsquo;a pas vu de leader se dégager du groupe<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Robert Pires, c’est une Coupe du monde et un Euro. Membre de la génération dorée de l’équipe de France, l’ancien numéro 7 d’Arsenal a connu cette époque où tous les Bleus semblaient s’aimer, jusqu’à se faire des bisous sur le crâne. Aujourd’hui presque à la retraite, il tente de s’expliquer l’échec des 23 de Laurent Blanc en Ukraine, parle d’amour du maillot, de fierté... et de Cristiano Ronaldo.

Malgré la défaite, on peut reconnaître que Laurent Blanc avait réussi à insuffler un peu d’air frais dans cette équipe de France avant le début de l’Euro. En définitive, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?Ce qu’on peut souligner déjà, c’est qu’avant le match contre la Suède, j’ai envie de dire que tout allait bien. Laurent Blanc avait deux objectifs quand il a pris l’équipe en main il y a deux ans. Le premier était de se qualifier pour l’Euro, il l’a bien fait, là-dessus il n’y a rien à dire. Puis, en Ukraine, le but était d’attendre les quarts de finale, donc ça aussi, ça a marché. Ensuite, sur la manière et le comportement des joueurs, malheureusement, il y a des choses à revoir et à inculquer aux joueurs. Je crois que c’est important.

En 1998/2000, on présentait l’équipe de France comme une sélection solidaire. Qu’est-ce qui a changé ?Je n’aime pas trop comparer notre génération et celles d’aujourd’hui ou d’il y a quatre ans. Mais ce qui a changé, c’est le respect du maillot bleu, du maillot de l’équipe de France ainsi que cette mentalité qui, personnellement, ne me plaît pas. Après, le fait de perdre contre l’Espagne, c’est comme ça, ça fait partie du jeu, on était aussi passés par là, puisqu’en 2004 on s’était fait taper par les Grecs… Donc ça, ça arrive, ce n’est pas très grave. Mais après, ce qui m’embête, c’est encore une fois le comportement des joueurs.

Après la défaite face à l’Espagne, Samir Nasri a copieusement insulté un journaliste. La pression lui a-t-elle fait péter les plombs ?Samir et la presse, de toute façon, c’est un peu le jeu du chat et de la souris. Je pense que Samir a été pris à partie par la presse, qui l’a cherché, provoqué et malheureusement, il est tombé dans le panneau. Il y a de la pression, tout lui est tombé dessus… Et puis il a eu cette chance de marquer un but à l’Euro, mais après il a eu ce geste, ce doigt sur la bouche adressé à un journaliste. À partir de ce moment-là, la guerre était déclarée.

L’absence d’un véritable capitaine sur le terrain, d’un leader incontesté comme Deschamps, Desailly ou Zidane, ce n’est pas une des grandes raisons de l’échec des Bleus ?Oui, l’échec de l’équipe de France, aujourd’hui, c’est qu’on n’a pas vu de leader se dégager du groupe. Et c’est peut-être pour ça qu’on a laissé Samir Nasri un peu à la dérive, il n’y avait personne pour lui parler ou le raisonner. On a toujours besoin de mecs comme ça, assez costauds pour gérer ce genre de situations.

C’était une bonne idée de nommer Lloris capitaine ?(Rires) Disons qu’Hugo a ses qualités. Il est très réservé, il n’a pas trop envie de parler avec la presse, mais je comprends, chacun son caractère. Mais, déjà, en ce qui me concerne, je pense que désigner un gardien capitaine n’est pas une bonne idée. Le capitaine doit être dans l’entrejeu, afin qu’il soit présent, qu’il soit toujours disponible avec ses coéquipiers ou même envers l’arbitre, aussi. Donc, pour moi, un capitaine doit être dans le champ.

À la manière de Jérémy Ménez envers Hugo Lloris, comment auriez-vous réagi à l’époque si, par exemple, Sylvain Wiltord avait dit à Fabien Barthez de fermer sa bouche ?Comment j’aurais réagi ? Non, mais, déjà, Sylvain n’aurait jamais dit ça, parce que justement, le mot respect aujourd’hui ne veut plus rien dire, mais à l’époque oui. À aucun moment Sylvain n’aurait dit ça à Fabien ou à un autre, impossible. Que ce soit Sylvain, Thierry Henry ou Nico Anelka, ils n’auraient jamais dit ça, non… En plus, j’étais bien placé vu que j’étais avec eux souvent… Je confirme à 100% que jamais il n’aurait dit ça !

Si demain vous étiez nommé à la tête des Bleus, par où commenceriez-vous afin de reconstruire l’équipe pour 2014 ?Déjà, j’irais voir les joueurs et je leur demanderais s’ils ont vraiment envie de continuer à porter le maillot de l’équipe de France. Aujourd’hui, c’est la question que je me pose après cette fatalité qu’on a vue face à la Suède et face à l’Espagne. Il n’y avait pas de révolte. Je veux juste savoir si ces joueurs ont envie de continuer à représenter la France, parce que j’ai l’impression qu’ils ne savent pas la chance qu’ils ont. C’est ça le truc.

L’Angleterre éliminée par l’Italie, c’est un résultat logique, selon vous ?Par rapport au match contre l’Italie, oui. Les Italiens ont développé un meilleur jeu, ils ont tiré deux fois sur le poteau et ont tenté sans réussite. Mais, concernant l’Angleterre, je tiens à souligner le travail qui a été fait. Ok, ce n’est pas beau, ce n’est pas non plus le football que j’aime, mais je peux vous dire que, tactiquement, c’est très bien joué et qu’il faut de la personnalité pour jouer comme ça. Ils sont allés jusqu’au bout, jusqu’aux pénaltys et sont malheureusement tombés sur plus forts. Mais tactiquement, c’était fort.

Les journalistes du Guardian ont déjà dressé leur équipe-type pour 2014. L’avenir, l’espoir de cette sélection, c’est Jack Wilshere ?
C’est un peu la question que tout le monde se pose à chaque fois avec les Anglais. Les noms sont là, sur le papier, c’est très fort, mais, maintenant, il faudrait qu’ils confirment sur le terrain. Ils sont un petit peu à l’image du Portugal. Quand on voit la composition, elle est très belle, très forte, mais, après, il faut autre chose. Mais quand on pense à Jack Wilshere, l’Angleterre a – je l’espère – un bel avenir, oui.

On peut penser que vous supportez les Portugais, maintenant. Quelles sont les clefs pour qu’ils battent l’Espagne ?Alors, à vrai dire, j’ai un père portugais et une mère espagnole… Donc ne me demandez pas pour qui je suis, mais, quoi qu’il en soit, ma famille sera représentée ! Mais est-ce que les Portugais peuvent battre l’Espagne ? J’ai envie de vous répondre que oui. Pour le moment, ils sont la belle surprise de l’Euro. En tout cas, je suis content de les voir en demi-finales. Ensuite, ce qu’il faut dire, c’est que, contrairement à ce que beaucoup disent, l’Espagne n’a pas baissé, elle n’est pas moins forte qu’avant. Ce sont les autres qui ont grandi, qui ont passé un cap et se sont rapprochés de l’Espagne. Il se trouve que le niveau des Allemands, des Italiens et des Portugais est devenu de grosse qualité.

Et sur les quatre, si vous aviez un favori, ce serait qui ?Sur ce que j’ai vu, honnêtement, j’ai envie de vous répondre le Portugal. Parce que j’aimerais que ça change, que le Portugal, pour une fois, gagne quelque chose. L’Espagne l’a déjà fait et l’Allemagne et l’Italie, on ne va même pas en parler, parce qu’ils savent bien ce que c’est de gagner une Coupe du monde ou un Championnat d’Europe. Donc je pense que ce serait bien de laisser la place aux petits Portugais, ce serait sympa. (Rires)

Donc vous supportez le Portugal ?Oui… Enfin, mon cœur… J’étais super content et fier quand l’Espagne a été championne du monde et d’Europe, quand je parle du Portugal, c’est que j’aimerais que ça change un peu, vraiment !

Si le Portugal est champion, Ronaldo sera Ballon d’Or en fin d’année ?Ah ben oui. Sans souci. Déjà, le fait que le Portugal soit en demi-finales lui a fait marquer des points. Ensuite, le fait qu’il ait marqué et qu’il ait donné la qualification, c’est aussi très important, il a été décisif. J’ai vu le match au stade contre les Pays-Bas, je peux vous dire que, ce jour-là, il a été énorme. Ensuite, il marque le seul but face à la République tchèque… Aujourd’hui, il y a un débat entre Messi et Ronaldo, mais l’avantage a tourné du côté de Cristiano.

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