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Pierre-Yves David : « Ils ont inscrit leur nom dans l’histoire du club »

Propos recueillis par Morgan Henry, à Saint-Malo
Pierre-Yves David : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Ils ont inscrit leur nom dans l&rsquo;histoire du club<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Depuis son bureau niché en plein cœur de la tribune du stade Marville, Pierre-Yves David, coach de l'US Saint-Malo, reçoit malgré la défaite de la veille et la courte nuit. Car si les Malouins se sont inclinés au Roudourou face aux pros du Gazélec Ajaccio (1-2), ce huitième de Coupe de France marque surtout la fin de la malédiction entre cette compétition et le club malouin.

Alors Pierre-Yves, quelles sont vos réactions à froid ?Il y a une double lecture. Il y a d’abord la lecture par rapport au parcours en Coupe. Puis la dernière, celle qui finalise l’histoire, c’est-à-dire l’élimination contre le Gazélec.

Alors parlons du parcours global.C’est une grosse satisfaction ! Je l’ai répété à l’envi : il y avait une grosse anomalie historique à réparer entre l’US Saint-Malo et la Coupe de France. Quand on joue le 16e de finale contre Mont-de-Marsan, le club n’en avait pas disputé depuis 1961. On se qualifie en 16e, on va chercher ce 8e contre le Gazélec et là, il faut remonter jusqu’en 1949. 67 ans ! Par rapport à un club comme le nôtre et à la place qu’il a dans le football breton, c’était une vraie anomalie. Est-ce que c’est lié au contexte ? Au confort de vie ici ? J’essaye toujours de trouver des explications. L’idée était de s’inspirer de certains clubs bretons amateurs comme Concarneau, Plabennec, l’US Montagnarde, Pontivy ou Vitré. Ces clubs faisaient régulièrement de superbes parcours en Coupe de France. Et pas Saint-Malo, bizarrement !

Je trouve que les jeunes Malouins, comme je dis souvent, ont le cul dans le coton.

Et vous pensez que le cadre de vie y est pour quelque chose ?Oui, je pense. Je le vois à travers nos catégories de jeunes. Je trouve que les jeunes Malouins, comme je dis souvent, ont le cul dans le coton. Dans d’autres endroits, ces jeunes sont un peu plus virulents avec eux-mêmes par rapport aux exigences de la compétition. Celui qui passe est donc celui qui a le supplément d’âme et je pense qu’effectivement, l’esprit malouin n’existait pas sur la dimension foot.

Vous pensez avoir réussi à l’inculquer ?Ce sont les prochaines saisons qui nous donneront une réponse définitive. Les cinq clubs bretons dont je parlais, j’aimerais bien qu’on entre dans cette caste-là. Je ne demande pas des huitièmes de finale tous les ans. Mais qu’on arrive jusqu’aux 32es ou 16es toutes les deux, trois, quatre saisons et qu’on n’attende pas 67 ans pour refaire parler de nous.

Vous êtes un compétiteur, il y a forcément un peu de frustration ?Dès l’instant où tu perds un match, tu es déçu. Frustré, ça voudrait dire qu’on ne s’est pas donné les moyens de bien faire, or ça n’a pas été le cas. On a joué comme on le souhaitait, mais on a juste été courts sur la durée. C’est plus le rythme qu’on n’arrivait plus à tenir, car le ballon sortait rarement des limites du terrain, c’était un match très vivant.

Je voulais qu’on aborde ce match comme tous les autres, pour savoir jusqu’où l’on pouvait aller face à une L1. Réponse : sur une petite heure, ce qui, en soi, est déjà bien.

Vous n’avez pas senti vos joueurs particulièrement cuits à l’heure de jeu ?C’est plus la multiplication des séquences de jeu qui nous a fatigués à ce moment-là. On ne trouvait pas le second souffle. On a peut-être manqué de maturité pour tenir le ballon plus haut et calmer les choses. Pour le coup, ce qu’on a fait en première mi-temps nous a peut-être desservis sur la dimension athlétique.

C’étaient vos consignes, de mettre cette intensité dès le départ ?Je voulais qu’on aborde ce match comme on aborde tous les autres, de manière à savoir jusqu’où l’on pouvait aller face à une Ligue 1. On s’est donc aperçus qu’on pouvait le proposer sur une petite heure, ce qui, en soi, est déjà bien. Nous, on cherchait la qualification, mais en suivant nos protocoles habituels.

Vous avez senti un déclic dans le match ? Peut-être sur cette fameuse balle de 2-0 pour Saint-Malo ?Il y a toujours des moments-clés dans un match. Après, ces moments peuvent tourner en votre faveur et, parfois, avec le recul, tu te dis que ce moment-clé, on l’a laissé s’échapper. C’est clair que la balle de 2-0, même la balle de 2-1 où l’on frappe plutôt que de trouver le décalage, on peut marquer aussi ! Je pense sincèrement que le fait de mener à la mi-temps était justifié, tout comme le fait que le Gazélec en mette deux en seconde. Sauf qu’on a eu l’opportunité de breaker…

Qu’est-ce que vous dites aux joueurs à la pause ? Que j’ai identifié deux problèmes sur l’aspect défensif. Les centres qui, certes, n’arrivaient pas à destination en première mi-temps. Puis le deuxième problème, c’était leur joueur, Chermiti, qui décrochait bien dans l’espace défense/milieu et qui arrivait à trouver des partenaires lancés.

Cette balle de 2-0, au moment où Ajaccio commence à reprendre l’ascendant, aurait pu leur faire très mal.

Vous aviez l’air assez serein à la mi-temps. Comment étaient vos gars, eux, en menant 1-0 ?Déjà, on a bien récupéré, car certains avaient besoin de souffler, puis les conditions climatiques accentuaient la fatigue. Il y avait de la sérénité et de la lucidité avec le fait de savoir qu’on menait 1-0, mais que rien n’était fait, loin de là.

[Un membre du staff entre dans la salle pour informer Pierre-Yves David qu’Eurosport les félicite et qu’ils ont même dit : « Vous auriez dû gagner ! » ndlr]

Alors, justement, vous auriez dû gagner ?[Il marque une pause] Comme je disais, il y a toujours des moments-clés. Si tu les négocies bien, tu fais basculer le match de ton côté. Cette balle de 2-0, au moment où Ajaccio commence à reprendre l’ascendant, aurait pu leur faire très mal.

On vous a vu échanger avec Thierry Laurey au moment de la poignée de main. Que vous-a-t-il dit avant et après la rencontre ?Avant, on s’est simplement souhaité bonne chance, comme n’importe quel entraîneur avant un match. Ensuite, je me suis juste inquiété de savoir si, au niveau climatique, il faisait un peu meilleur que chez nous en quittant la Corse (rires).

Et alors ?Visiblement, il faisait un peu meilleur que chez nous. Effectivement (rires). Puis à la fin, il m’a glissé une petite phrase pour me signifier que les échos qu’il avait eus concernant notre équipe n’étaient pas galvaudés.

Les joueurs se sont vite endormis dans le bus. Le chauffeur a éteint les lumières et voilà. Moi, j’ai attendu d’être à la maison et dans mon lit pour fermer l’œil.

Vous l’aviez déjà croisé durant votre carrière, Thierry Laurey ? Je pense avoir joué contre lui au début des années 90, à Montpellier. Je jouais à Brest, je devais être remplaçant et j’étais entré, puis ressorti dans le même match (rires). Je me souviens de Lucchesi à gauche, de Pascal Baills à droite et je me demande si c’était pas Thierry en défense centrale.

Qu’est-ce que vous tirerez comme enseignement de ce match ?Techniquement, je pense qu’on est au niveau. Tactiquement, sur ce match-là, je pense aussi que c’était équilibré. Ils nous ont posé des problèmes, on leur en a posé aussi. Sur le facteur athlétique, on a vu qu’on était capables de répondre. En revanche, c’est sur le rythme et les séquences qu’on a eu du mal à suivre. Sur le facteur mental, je pense qu’on a été à la hauteur aussi. Au bout du compte, c’est la capacité d’Ajaccio à répéter les efforts qui a fait la différence.

Ça repart quand pour vous ? Dès ce mercredi soir ? Ce mercredi soir pour ceux qui ont démarré mardi. Puis il y aura un petit travail complémentaire de compensation athlétique pour ceux qui ont peu joué ou pas joué du tout, pour déjà se plonger dans le match face à Concarneau samedi. On va complètement couper demain, on fera une petite séance vendredi soir afin de se caler sur ce match qui va être très important.

Ça ne va pas être difficile pour les joueurs de se reconcentrer sur le championnat après une telle aventure ?Je passe beaucoup de temps avec eux, donc je pense ne pas me tromper en disant qu’aujourd’hui, forcément, ça va être compliqué. Il va y avoir un peu d’amertume, de déception, mais, comme je leur disais à la fin du match, je ne veux pas qu’ils rentrent là-dedans. Par expérience, les émotions négatives, c’est le meilleur moyen de plonger. Sur la première lecture dont on parlait tout à l’heure, ces garçons ont inscrit leur nom de manière durable dans l’histoire du club.

Et sur le chemin du retour, ça allait ?Ils se sont vite endormis ! (rires) Le chauffeur a éteint les lumières et voilà. Moi, j’ai attendu d’être à la maison et dans mon lit pour fermer l’œil. Il ne faut pas rester sur l’élimination, mais insister sur le parcours.

Dans cet article :
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Propos recueillis par Morgan Henry, à Saint-Malo

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